Heure de réveil : 4h27 (chat qui joue avec un rouleau de sopalin. Redoutable.)
Bon, alors, on va REFAIRE un billet suite au billet d’hier et celui d’avant-hier, parce qu’il faut reprendre deux trois trucs.
Edit : le bingo n’est pas de moi, je remercie le groupe mentionné en bas de l’image de son travail.
🍄🍄🍄
Déjà, j’ai lu des commentaires justifiant absolument les billets précédents. On a eu des “moi, ça va” sous un billet qui dit “le moi, ça va, est problématique”. On a eu des “mon mec fait ça et ça”. Donc j’ai dû mal expliquer à un moment.
Y’a un truc à savoir avec moi : je suis une trolle. Si je fais un questionnaire c’est pas *vraiment* un questionnaire. J’ai fait le truc en 10 mn, limite ce qui m’a pris le plus de temps a été de choisir l’emoji qui accompagnait chaque proposition. Je pense que j’aurais pu faire deux fois plus de questions tout aussi facilement. Et je n’ai pas répondu à ce questionnaire qui reprenait des trucs que mon mec savait ou savait faire et d’autres que non.
On m’a demandé si un lave-vaisselle se nettoyait, aussi. Donc oui, il faut, ainsi que le lave-linge, pour prolonger la durée de vie du truc et virer les saloperies qui se collent de partout, surtout dans le lave-vaisselle. Now you know 🧐
Alors j’ai rappelé que je ne repassais pas, parce que…ben c’était pas le sujet en fait.
Y’a plein de trucs que je fais pas à la maison, si tu voyais l’état du truc après plusieurs jours totalement KO, tu saurais. Si tu voyais mes paniers à linge, le dessous de mes meubles, la poussière sur les milliards de bouquins…on s’en fout en vrai.
Y’a eu des pseudo-moqueries aussi. “Moi le mien fait ça, je sais pas comment vous faites haha”.
Bah tu vois, moi je suis multi-malade, tu viens pas me dire “Ah ouais trop cool ce trekking au Népal, tu devrais venir la prochaine fois ! Ah tu peux pas ? C’est dommage…”
Elle est où la sororité, là ? Depuis quand on se félicite de notre situation devant celles qui n’en peuvent plus ? J’ai des lectrices qui sont en couple violent, par exemple, et à qui ça fait une belle jambe que ton mec soit parfait. Le sien ne l’est pas, hihihi, alors, jalouse ?
Et puis le notallmen. Sérieux. Oui, des fois par miracle il y en a un qui sait se sortir les doigts du cul. Good for you ! Il t’est arrivé tout cuit dans le bec ou tu as été obligée de le rééduquer ? Il était déjà parfait de base et tout ?
Wow.
Fais-le empailler, sérieux.
🦆🦆🦆
Il y a vraiment cet aspect systémique sur lequel je n’ai pas assez insisté. My bad.
Personnel =/= Systémique
Par exemple, on vit dans un monde sexiste : tu n’es peut-être pas sexiste, toi, mais le système l’est. Est-ce que parce que toi, tu n’es pas sexiste, ça veut dire que c’est bon, ton boulot est fini ? Nope.
On vit dans une sociétay, Karen, une société constitué de tas d’individualités distinctes qui fonctionnent ensemble, plus ou moins bien. Rien n’est vraiment aussi net que ça. Tu as des mecs pro-féministes qui sont en réalité de vrais connards, de vrais connards qui s’avèrent en fait être ouverts à la discussion (je dis pas que j’en ai vu, mais statistiquement ça doit bien exister), et y’a tout entre les deux.
Si ton foyer est parfaitement égalitaire, c’est cool, vraiment. Est-ce que ça signifie que tu as réussi à franchir l’écart salarial ? Est-ce que ça signifie que tu peux accoucher dans de bonnes conditions sans violences obstétricales ? Tu ne te fais plus harceler dans la rue ?
La route est longue, très longue. Faut pas s’arrêter en si bon chemin.
Et là, quand on dit “mon mec est mieux” on tombe dans le travers individualiste. Si chez moi ça va, bah…ça va. Encore une fois, je tombe aussi dans ce travers, je m’inclus dans le tableau et ça m’a décidée à vraiment faire plus d’efforts pour ne pas dire “moi, ça va”. Parce que ça sert à rien.
Que toi, ça aille, c’est BIEN, c’est une bonne chose et je suis sincèrement heureuse pour toi, vraiment. Mais faut que tu admettes aussi que c’est rare, très rare. Très très rare. Le taux de “moi ça va” dans les commentaires des divers partages ne présagent pas du tout de ce qui se passe ailleurs.
Si tu n’es pas d’accord avec un article, tu le commentes pour le dire. Et si tu es d’accord, tu ne le dis pas forcément (tu peux le dire, ça me fait plaiz, mais je sais que si chaque personne qui a aimé le texte postait on aurait pas mal de témoignages affreux, parce que je connais sans doute 75% de mon lectorat personnellement haha).
🦄🦄🦄
Dans l’ensemble, à un niveau systémique donc, les mecs sont dressés à rien branler quand ils sont sous la tutelle d’une femme (maman, partenaire). J’ai lu hier “…et là on a emménagé ensemble”. Et là ton mec se transforme en enfant de 5 ans qui fait semblant de ne rien comprendre. BIM.
Moi, c’est ça qui m’intéresse.
Pourquoi ? Comment ? Par quelle foutue magie font-ils disparaître leur cerveau ?
On a un vrai lien entre vie commune et effarement ménager. C’est ça qui est intéressant. Il y a un mécanisme qui fait qu’ils se sentent “pris en charge” quand ils ont alpagué une meuf. Parfois, un mec totalement autonome depuis des années se transforme en enfant à l’instant même où il franchit le seuil de son nouveau cocon familial. Parfois, l’arrivée d’un enfant provoque la même réaction (ou pire, oui).
L’affliction est d’une intensité variable, bien sûr.
Fun fact : les mecs maniaques de la propreté n’ont pas de difficulté à rabrouer et mettre à contribution leurs partenaires. C’est AUSSI une forme de domination. J’ai lu des témoignages où les meufs ne pouvaient pas bouger dans la maison sans se faire engueuler qu’elles en foutaient partout. La maison est propre. Mais y’a un gros souci quand même.
C’est pas “être maniaque” c’est “être un gros con”. La différence est subtile et les mecs dans ce schéma ont un gros avantage sur les autres : leur outil de domination est socialement accepté, d’autant plus chez les femmes. Après tout, c’est propre, chez toi, de quoi tu te plains ?
On est jamais contentes, merde. Il fait pas le ménage, on gueule, il fait le ménage, on gueule. Bah ouais. La domination peut prendre différentes formes.
🌸🌸🌸
Par ailleurs, je pense ne pas avoir assez insisté sur un truc : éduquer un mec, c’est un travail invisible.
Parlons lave-linge.
Souvent, c’est toi qui le choisis, le lave-linge. Perso je ne fais pas confiance à mon mari là dessus, déjà il sait pas en quoi 1200 tours/mn c’est bien mais pas top, ensuite il va de toutes façons prendre le premier prix.
Ensuite, tu lis la foutue notice. Tu retiens ce qui t’intéresses. Enjoy.
Mais ton mec va arriver, la bouche en cœur et les bras plein de linge (“T’as vu ? Je participe ! Je sais transporter du linge d’une pièce à l’autre ! Regarde comme je suis fort !”) en te demandant “Heu…je mets combien de lessive ? Quel programme ? J’ai du blanc, du noir, de la couleur, quel température ?”
Pis tu vas lui répondre parce qu’il a les bras plein de linge et qu’il a “fait l’effort de”.
Hop, le tour est joué.
Tu as éduqué ton mec.
Moi aussi j’ai éduqué mon mec, là dessus, je ne te jette pas la pierre. C’est plus facile de transmettre ce que tu as retenu de la notice que de lui dire :
“Va lire la notice.
– Mais j’ai les bras plein de linge !
– Bah tu poses le linge.
– Mais où est la notice ?
– Là où je l’ai rangée.
– Mais…”
Nan, tu réponds “synthétique, 30°C” parce que tu sais que sinon ton linge ne sera jamais jamais lavé.
Maintenant, je suis la meuf qui lit toutes les notices. Je le concède. J’ai ce réflexe quand j’achète un produit avec plus de 1 bouton. J’ai ce réflexe parce que je sais que je peux compter sur moi-même : je prends le temps de lire, d’apprendre, c’est souvent plus rigolo de déballer le truc et de jouer avec mais j’aime bien savoir avant. Je le fais car j’ai toujours fait ça car c’est presque toujours moi qui ai, finalement, investi mon argent dedans.
Du coup, mon mari sait que j’ai en tête à peu près soit le truc à faire, soit l’emplacement de la notice, soit la référence de l’appareil pour rechopper la notice en ligne. Alors, quel intérêt pour lui de lire la notice, si je lui mâche le boulot ? Aucun.
Tu vois, le truc, il est juste là.
🍨🍨🍨
Je dis pas qu’il faut les envoyer bouler de longue, non. C’est effectivement chiant de lire une notice, c’est plus facile de transmettre oralement les consignes ou même de se faire un petit tableau avec les icônes en pense-bête.
C’est VRAIMENT PAS le problème.
Le problème c’est qu’on prémâche, souvent. Le mec qui fait sa lessive seul aura été briefé par sa meuf (ou sa mère) préalablement. Meuf ou mère qui aura pris le temps de chercher.
C’est le moment où je m’arrête et où je dis :
⚠ CECI EST UN EXEMPLE ⚠
Admettons que ton mec lise les notices et tout. Wow, au moins son diplôme d’ingénieur en informatique ne lui aura pas servi qu’à faire des conf call toute la journée !
Qu’est-ce que tu gères d’autre ?
La liste des courses ? Les vêtements des enfants ? Le linge ? Peu importe, en fait, parce que c’est vraiment pas ça le souci.
De TOUS les témoignages que j’ai lus, et je dis vraiment ça de manière absolue, il y a TOUJOURS une phase d’éducation et d’ajustement entre les partenaires.
Il fait sans doute telle ou telle choses, mais tu es souvent derrière.
C’est toi qui te soucie de la répartition des tâches, par exemple. Parce que lui il peut vivre dans une porcherie, il s’en fout (sauf les mecs maniaques cf. plus haut). Son degré d’acceptation peut varier, bien sûr. Mais il s’en fout, au fond. Si tu as déjà fait la grève du ménage, tu sais.
Si tu fais tout, il ne fait rien. Du moins, pas de lui-même. Vu que tu fais tout.*
Si il fait tout, tu vas vouloir l’aider ou tu culpabilises de ne pas pouvoir en faire plus.
*Hop hop hop attention, c’est pas de ta faute, hein ? Ok ? Tu fais ce que tu veux, si tu es obligée de le faire car tu ne peux pas vivre dans la saleté et que lui ne fait rien, tu as le droit. La grève du ménage ça marche pas de toutes façons, autant vivre selon tes propres critères sans te faire violence. Je suis pas la mère au foyer de l’année mais je sais que si je veux être bien chez moi, je dois ranger. C’est injuste mais je préfère être bien chez moi. Tout dépend du ratio temps/emmerdement/bénéfice.
⚙⚙⚙
On pense pour eux, et ça ne les sert pas.
La situation est merdique parce qu’on est obligées de penser pour eux, sinon il ne se passe rien. Mais quand on pense pour eux on les infantilise et on ne les habitue pas à bien faire les choses.
Qui est gagnant dans tous les cas ?
Ouais je vais pas te faire l’insulte de te donner la réponse, tu es suffisamment intelligente pour avoir capté.
Dans les deux cas on est foutues. Et on aura beau faire des tableaux avec des icônes, des mini-guides et tout le tralala, tant qu’ils n’auront pas la volonté de faire les choses, ils feront tout leur possible pour les esquiver ou saboter suffisamment pour que tu laisses tomber.
C’est pour ça que je pense qu’on a pas à les éduquer. Ça doit venir d’eux. On peut pas les forcer (sinon ils sabotent tout et ton linge ressort rose et gris) et même si on essaie de leur faire comprendre le truc, ils auront été coachés et éduqués par une femme. Tu auras pris le temps de l’éduquer et en plus de le faire en ménageant sa susceptibilité, bravo !
Et ce travail d’éducation, on le fait et avec la meilleure volonté du monde en plus !
Au final, il aura compris le lave-linge. Cool. Si il ne sabote pas volontairement la chose, tu as un mec qui a une compétence en plus. Le résultat (si résultat il y a) vaut la peine, oui. Mais je dois râler, par principe.
On est là dans toute la contradiction entre l’idéal militant et la vie pragmatique d’une famille. J’ai plein de copines qui avouent, tout bas, que leur mec est un boulet à la maison. Des meufs féministes as funk et tout. Charge mentale, injonction à la pédagogie, matérialisme, on a toutes les cartes mais on se retrouve à faire des petits autocollants pour distinguer les choses dans la maison.
C’est ça, dont je veux parler.
🏠🏠🏠
Comment amener les hommes cis à se dire “J’en ramais pas une et ça marchait bien mais je vais faire des efforts et larguer la flemme” ? Ça roule, sans eux, à la maison. Ils sont dans un certain confort qu’on leur apporte, pour eux tout va bien ! Pourquoi se faire chier à récupérer une charge alors que ça tourne sans eux ? Qui a soudainement ENVIE de faire le ménage (à part moi mais je suis pas un cis-dude) ? Tant que leur lieu de vie est vivable, et les critères sont parfois extrêmement bas, pas besoin de plus.
On est dans la même problématique que d’habitude : pourquoi abandonner son privilège d’avoir le droit, d’être validé par la société, de ne rien foutre à la maison ? Pire, un mec qui fait le ménage sera l’objet de moqueries, parfois. “On voit qui porte la culotte hahaha”. C’est PAS valorisant pour eux, donc on a déjà un gros frein. Ensuite, ils jouent CONTRE leurs intérêts d’hommes cis en cassant le schéma.
Tout comme un mec qui pleure et sait montrer ses sentiments se fera pointer du doigt par les autres à l’aide d’adjectifs souvent homophobes ou transphobes, le mec qui fait le ménage est une anomalie pour ses pairs. Il a tout intérêt à dire à ses potes qu’il fout rien à la maison, c’est plus valorisant pour lui.
La problématique est celle, plus vaste, de la masculinité toxique et de la domination patriarcale.
On m’a dit aussi “c’est de pire en pire” mais non.
Je connais des mecs qui assurent à la maison. Le mien est pas encore toujours au point mais il a fait de gros efforts.
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Petit à petit ça devient normal de faire sa part. Ce qui était absolument inenvisageable pour ma grand-mère-parfaite-ménagère-prof-d’arts-ménagers (j’ai été élevée dans la win), ce qui était un peu moins inenvisageable pour ma maman est devenu une vraie attente de notre part. Les lignes bougent, petit à petit. Aujourd’hui, ce n’est pas anormal de dire “Je veux que mon mec passe l’aspirateur”. Enfin, ça l’est moins.
Heureusement, que les choses changent, hein.
Tout comme on voit maintenant des adoes sensibilisé-es aux problématiques trans et non-binaires. Avec les générations, la question est devenue visible, importante, et je vois de plus en plus de moins de 25 ans qui interrogent leur genre. ET C’EST COOL !
L’idée ne m’aurait pas effleurée, quand j’avais 12 ans. Pourtant, ça m’aurait aidée de pouvoir adresser ces questions-là même si je sais être cis. Le monde évolue quand même. Lentement mais quand même.
Mais je m’égare.
Oui, la question de la charge mentale est importante. Et je suis ravie qu’Emma, Mona Chollet et Titiou Lecoq aient produit du contenu sur le sujet, du contenu qui a été médiatisé, qui a permis de lancer ces questions là.
L’espace ménager est un espace féministe. Faire le ménage n’est pas une tâche subalterne ou dégradante. Le foyer est le lieu d’éducation de nos enfants, c’est à nous de donner les bons modèles, d’éduquer de manière égalitaire. Les hommes adultes clueless du ménage que je connais ont tous un point commun : une maman qui faisait tout à la maison.
(Edit : voir les fiches de lecture sur Silvia Frederici 2022/2023)
Ce n”est PAS la faute des femmes, hein ? On est d’accord ? Quand t’as pas le choix, t’as pas le choix. Mais nous, aujourd’hui, on l’a, le choix. Enfin, on l’a un peu plus qu’avant mais avant on avait juste le droit de fermer nos gueules donc rien que ce billet est un foutu miracle si on part par là.
…et ce n’est PAS la question de savoir si ton mec à toi sait laver de la laine en machine. Personne ne sait laver de la laine en machine. Faut pas faire ça (ou alors si tu as un programme spécial laine, éventuellement, mais lis la notice avant plz).
On s’en fout, qu’il fasse les courses, ou qu’il change des couches. C’est pas du tout la question. De la même manière que je ne vais pas juger de ce que tu fais ou pas dans ta maison. Tu as le droit de ne pas nettoyer ton lave-vaisselle, personnellement je m’en cogne que tu le fasses ou pas 😗
Comme je disais, j’ai été élevée en Parfaite Ménagère par ma mamie, ma notion de “maison en désordre” est vraiment relative, je peux vivre comme maintenant avec tout partout et j…(Non je vais ranger aujourd’hui, à qui je mens, hein ? Oui, je vais ranger)…
Pire, j’ai des phases de nettoyage maniaque en phase maniaque, je me lève et tout ce que j’ai envie de faire c’est tout nettoyer jusqu’à l’épuisement ou la blessure. Je suis pas un exemple.
La question de la charge mentale est un écho à la question de la charge tout court. Charge mentale, charge affective, care, charge contraceptive, charge éducative…
C’est le même principe : qui réfléchit ? Qui adresse les questions sur le sujet ? Nous, féministes. Forcément, nous. Parce que pour eux, je te rappelle que tout va bien. C’est considéré comme pas choquant, un “appartement de célibataire endurci”. Ils ont le droit de vivre dans la crasse, mais une meuf dans le même cas de figure sera considérée comme “sale”.
Le double standard joue presque toujours en leur faveur. C’est pour ça qu’on gueule, en fait. Pas pour qu’ils fassent la vaisselle, au fond. Le problème est vraiment plus vaste que ça mais il commence au foyer. Il commence par l’éducation qu’on donne à nos fils, à ce qu’on leur renvoie en terme d’image parentale et familiale. Le premier modèle de couple que connaît un enfant, ce sont ses parents. Si l’enfant grandit dans un environnement où maman fait tout papa fait rien, c’est ce qu’il va retenir. Et ce, que l’enfant soit assigné garçon ou pas. Ce qui se passe à la maison n’a rien de trivial, le privé est politique, tout ça.
🦖🦖🦖
Perso, j’accepte que ma maison soit parfois comme maintenant ARGH. Parce que, par ailleurs, mon cher et tendre a développé d’autres qualités féministes et a pas mal déconstruit sa masculinité toxique. Ca n’a rien à voir avec le ménage, mais ça compte tout autant pour moi. Comme il a fait des efforts sur certains points, j’en demande moins. C’est sûrement très con de ma part, je dis pas. Juste : le tableau est toujours plus complexe qu’une feuille excel de répartition des tâches.
Y’a pas de questionnaire, en vrai.
On se démerde avec ce qu’on a, ce qu’on peut. On fait des compromis, tout le temps. Rien n’est parfait, non, jamais. On passe notre vie à négocier, à se contorsionner pour pâtir le moins possible de la situation. Pas pour vivre heureuse, non, juste pour que la vie quotidienne soit supportable.
Le problème est surtout qu’en règle générale ce sont les femmes qui font en sorte de rentre le quotidien supportable et pas seulement LEUR quotidien.
On les éduque, comme des gosses, et c’est pas normal. C’était ça que je voulais dire.
Après, je suis contente, vraiment, de voir que dans plusieurs cas de figure les protagonistes ont su trouver un arrangement qui leur convient. C’est bien, et c’est signe que les choses changent. Je suis aussi dans un arrangement qui me convient, c’est cool.
Faut juste qu’on garde à l’esprit que c’est NOUS, l’exceptionnel. Et que tant que ça ne deviendra pas la norme, on ne doit pas oublier les sœurs. Alors, en tant que privilégiées du ménage et de la charge mentale, c’est à nous de porter la voix et d’aider ceuxlles qui ont moins de bol.
Là, j’ai eu mal au cœur. Parce que je sais que certaines lecteurices sont dans des situations effroyables, violentes, malsaines. Et ça leut fait pas du bien, les remarques sur “les pauvres, comment elle font ?” Bah elles se font marave en fait. Haha.
(Non, pas haha).
L’individualisme tue en nous rendant inconscientes du danger, faisons attention, soyons solidaires ♥