Heure de réveil : 3h03 (chats pas remis à l’heure)

Je sais pas ce que j’ai, je sais pas ce qu’il se passe. Le moral est bad bad bad, mais je badde pas. C’est juste flou et mou et gris. Je suis extrêmement fatiguée, même lorsque je dors “correctement”. Ma courbe d’humeur Daylio est moyenne, j’ai eu un pic de 2 jours “trop beau pour être vrai” début septembre, une phase d’état mixte trop longue, et là c’est le retour au milieu, sauf que le milieu il est de base salement déprimé.

J’ai besoin d’amour et de réassurance.

Je m’intéressais à la généalogie, j’ai même envisagé de faire un test ADN pour tenter de retrouver le père biologique de mon père.

Un cousin m’a contactée, je viens de voir qu’il a même réussi à retrouver mon mail. Ce cousin est très gentil, mais ambassadeur Steiner Waldorf en Chine. Le choc a été rude pour moi qui ai passé tellement de temps à débunker l’anthroposophie. J’ai été très déçue, d’autant plus qu’il a commencé le prosélytisme (en vain) et continue de me solliciter.

C’est une déception fatale, presque. Au moment où je me pose des questions, ce type arrive et me montre que la vie est ironique et cruelle. En tout cas, ils auront pas mon ADN et je ne retrouverai pas qui était mon vrai grand père. Je dis vrai grand père car mon père est un fils naturel, sa mère s’est mariée à l’arrache car on appartient pas à la haute bourgeoisie pour se faire engrosser par le premier venu. On l’a mariée avec un type, qui m’a donné mon nom, et qui faisait partie des SS.

Lorsque j’ai lu Maus, j’ai vu cette image avec les trains qui menaient vers les camps. Certaines locomotives (et missiles) ont été fabriqués par le côté allemand de la famille. Pour moi, c’était très important que de retrouver cette histoire-là. Je ne suis pas responsable de ce qui s’est passé, mais je me sens coupable quand même. C’est pas mon “sang” mais je porte ce nom compliqué que j’ai appris à aimer quand mon père m’a raconté un peu sa vie.

Cet homme a de gros penchants manipulateurs et mythomanes, il a connu des traumas de gosse né en 1937 à Hambourg d’une mère qui l’a confié à sa sœur très tôt dans sa vie. Sa daronne, ma grand-mère, n’était pas quelqu’un de sympa. Elle détestait les enfants, surtout les siens.

Donc…je ne saurai jamais.

Je ne suis pas une enfant adoptée, mon trauma est beaucoup moins vif, j’imagine. Mais je sais que j’usurpe ce nom, je sais que mon père a menti sur beaucoup de choses et que je ne saurai jamais la vérité. Jamais. J’étais heureuse que ce cousin me contacte, j’en ai un peu pleuré (cachée dans mon coin) et un immense espoir est revenu m’habiter. Et puis, Steiner-Waldorf. Même si j’ai envie de savoir, je ne veux pas parler à un mec qui bosse sur l’implantation des école et de l’idéologie Steiner en Chine. Il appelle ça “W” comme “Waldorf” et encore là, manipulation. W est le moins problématique des deux, donc on ne cite que lui. Je rappelle ici que j’ai fait un dossier en 6 volets sur l’anthroposophie et que je me suis enquillé “La Philosophie de la Liebrté” de Steiner. Deux fois. L’ironie est forte…

Ma pureté militante ne me permet pas de dialoguer avec un type qui cherche à implanter un mouvement sectaire quelque part. C’est nul, hein ? Mais je ne veux pas de contact avec ce cousin, ça m’a dégoûtée de la généalogie pour un moment.

Puis cette année, année de la perte,  on est que début novembre, je m’attends au pire. J’ai perdu ma meilleure amie (qui est toujours vivante), j’ai perdu ma grand-mère (qui ne l’est plus), j’ai perdu mon boulot après 6 ans et 7 mois selon LinkedIn. J’ai perdu le droit d’utiliser des traitements par anti-TNF, parce que j’ai presque perdu une dent qui est en sursis, même mon super colis Beauty Bay est retourné à l’expéditeur qui n’a pas payé la taxe UK. J’ai perdu de la mobilité, mes pieds se rééduquent mais les douleurs sont vraiment insoutenables. J’ai perdu l’espoir que l’Enfant ait un jour une instit qui le comprenne (ouais, j’en ai pas trop parlé mais c’est pas la joie, pour changer).

Je m’isole de plus en plus, je le sais, et tu dois le sentir aussi. Faut que je me reprenne, mais j’ai encore beaucoup à assimiler. Je ne sais plus parler aux gens, je n’entretiens plus mes amitiés, ni mes groupes, je n’ai juste plus envie de parler. Je vais continuer, j’ai encore plein de sujets à aborder, plein de livres à lire. C’est “juste une phase”.

Puis je guéris.

J’ai vu sur YouTube une vidéo qu’on adorait avec mon ex-BFF. On a fait plein de blagues dessus, cet épisode est collector. J’ai vu le reupload, et je me suis dit “Elle va être trop contente !!!” sans arrière pensée. Je suis fière de ça. De souhaiter le meilleur à quelqu’une qui m’a trahie. Mais une des daronnes qui va chercher son gosse en même temps que le mien lui ressemble beaucoup, et j’ai peur, à chaque fois. Mais de moins en moins.

Mon licenciement m’a aidée, aussi, même si je ne sais pas du tout où je vais. Au moins, je ne leur appartiens plus et j’ai scoré 100% sur le test “connaissez vous le numérique” version CM2 proposé par Pôle Emploi.

Mon cher et tendre a assuré de ouf, cette année, sur plein de trucs. Il a pris position pour moi au bon moment.

Pourtant, je suis comme éteinte. Trop fatiguée, vraiment trop fatiguée, physiquement, psychologiquement. Me connaissant,  ça va revenir, c’est là toute la magie de la bipolarité. 2 semaines de manie, 3 mois de dèche morale avec crises et dépression intense. Encore 2 mois 🥳

Alors, j’encadre mes tableaux, j’encadre des cartes postales, je rempote mes clivia dans une grande jardinière que j’ai mis plusieurs jours à repeindre avant qu’elle prenne la pluie car elle séchait dehors sur le balcon au moment d’un orage. Tout est comme ça. Donc là je fais du pixel art organique avec une tablette lumineuse et une grille. C’est suffisamment facile pour que ça me vide la tête sauf que ma tête est déjà vide.

Je ne sais plus.