Heure de réveil : 2h72 (chats)
Si la mollesse avait une incarnation ce matin, ce serait ma gueule, la vache, j’envoie du mou !
Tu vois, entre ces deux lignes, 11 minutes se sont écoulées et j’ai rien vu passer. Pouf encore 2mn. Merde il est 4h18 maintenant qu’est-ce que j’ai foutu ? 😱
Oui, je cherchais si l’actu valait le coup. Elle valait pas le coup. Balkany retourne en garde à vue pour détournement de biens d’un dépôt public, mais genre 10 mn, le temps qu’ils prennent son état civil et qu’il signe les papiers, tsé.
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Trump fait moins le malin depuis que ses gros virilos ont pas « marché » sur le Capitole comme attendu.
Si il fallait une preuve supplémentaire du racisme institutionnel de la police, sachez qu’il n’y eut qu’une seule victime, une femme à casquette rouge. Ça reste regrettable mais tu ne m’ôteras pas l’idée que la police sait ne pas tirer. Sur les blanc-hes d’extrême droite.
Imagine la même chose, le même nombre de partisan-es mais ce coup-ci racisé-es et/ou d’alt-left ? J’aime pas les pronostics mais le bilan ne serait certainement pas de 1 décès et les gens auraient certainement jamais réussi à atteindre le bureau de Pelosi.
Ça commence à se voir, là, non ?
Qu’on a un gros souci pas prêt d’être réglé avec le racisme ?
Qu’on envoie la police défendre les mauvaises personnes ?
Le truc c’est que « nous » on l’avait vu depuis des millénaires, si j’ose dire. Les fafs on les reconnaît de loin, de dos, à l’odeur, nous. Ça fait un peu un million de fois qu’on prévient.
« Attention, on dérive totalement totalitairement les enfants.
– SORS DE CE CORPS, SUPPÔT DE SATAN ! »
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C’est fatiguant mais j’y vois un bon signe. C’est un râle du système. Le backlash (« retour de bâton ») est extrêmement violent depuis quelques années pour les personnes d’extrême gauche, anar, coco et tout ça (ouhlà attends non faut jamais les mettre dans le même sacs, après iels s’entre-tuent 😮 )
J’aime pas me citer mais hier soir j’ai eu une poussée de Marc Lévy en moi.
« La santé mentale de Trump remise en question (le Parisien)
Parce qu’évidemment, tout est question de « folie », c’est absolument pas la quintessence suprême avec supplément orange d’un capitalisme de plus en plus effroyable qui se contorsionne en hurlant dans les soubresauts agonisants de (je l’espère en tout cas) sa mort.
Nan.
Il fait un burn-out, le système va très bien. »
Marc Lévy n’aurait ptet pas écrit ça. Pancol en revan…non.
La thèse qui me fait vivre est celle-ci :
Plus la réaction est forte, plus ça signifie que tu as tapé là où ça fait mal.
Ça fait vachement poster de motivation (la phrase est mal rythmée cela dit), mais c’est logique. Si t’es pas mon fils, tu réagis pas pareil si tu subis une amputation à vif que si tu as une petite peau sur le doigt.
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Je pense qu’on leur fait réellement mal.
Si on était si insignifiant-es que ça, on ne déchaînerait pas une telle passion à nous piétiner.
La violence s’applique surtout sur les sujets les plus rebelles. Un gosse qui « se tient sage » n’est pas intéressant. Il se tient sage.
Comme quand t’es une daronne, la gueulante est à la mesure de la bêtise de ton enfant. Tu ne vas pas lui dire « Quand même, mon chaton, on avait dit pas l’acrylique sur l’écran de maman, tu exagères hihihi ». Non. Même si t’es la chantresse du pacifisme le plus pur, tu auras au moins un moment, même entièrement internalisé, où tu hurles, tu gueules, tu tempêtes.
Me mens pas, je sais.
Plus la menace est grande, plus la réponse est gargantuesque. L’usage de la force n’est pas proportionnel : il est en panique.
Moi, je vis en me disant ça.
Si j’étais aussi inutile que ça, on ne me ferait pas autant chier pour une maudite publicité (cf. hier).
Si on était une bande de gros-ses Bisounours en guimauve totalement à côté de la plaque, un ramassis de « meufs aux cheveux bleus » (je sais pas ce qu’ils ont avec les cheveux bleus, un vrai beau bleu c’est archi dur à maintenir, les gentes aux cheveux bleu m’impressionnent, en vrai) des « fragiles » sans aucun pouvoir, penses-tu qu’on nous rétamerait la gueule comme ça ?
Non. On est côté impuissant de la Force pourtant, d’après eux. On ne peut rien changer, on ne changera rien pour tes beaux yeux, faut grandir maintenant mademoiselle.
Le pouvoir et le fric ne sont pas de nôtre côté, alors, s’ils sont si tranquilles, si assurés, posés sur leurs liasses de papelards inutiles (Fallait miser sur le Bitcoin), pourquoi de telles réactions devant la moindre velléité de renversement si on est inoffensifves ?
Telle une gosse en manque d’attention, je pète des trucs et je mesure la gravité de mon acte à la gravité de la sanction qu’on m’inflige. Parfois, je vais casser ce que je pense être un bête bibelot et ma mamie va pleurer parce que j’ai cassé un truc super précieux pour elle sans le savoir.
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Le système se contracte sur lui-même. Il se défend de toute sa violence. On porte fort.
Je n’ai aucune idée du temps que prendra la chute du capitalisme. J’espère que ça sera de mon vivant, même si j’y crois peu.
Mais là, c’est clair pour moi, le système agonise.
Il est au bout de sa logique mortifère, on en est à privatiser des sources d’eau et des lacs, à refuser de soigner des personnes ou à les abattre simplement dans la rue. La montée des températures est une réalité absolument tangible et tous les « sommets sur le climat » n’y pourront jamais rien.
Les aberrations se multiplient, et ça commence à se voir que nos dirigeants vont dans le mur en espérant ramasser la maille avant de sauter hors du train.
Il se mord la queue, enfin. Il s’endommage lui-même. Les politiques et les patrons n’arrivent plus à maintenir cette illusion de justice sociale qu’ils pensaient avoir réussi à nous faire intégrer. La guerre est au sein même de l’entreprise, la lutte de pouvoir se joue aussi à la boulangerie, la colère déborde derrière le masque et ils ne peuvent plus se cacher.
Tu files 47 millions au PDG de General Electrics après avoir annoncé la suppression de 13 000 postes, forcément, ça se sait. On est plus dans l’excès, là, on est dans la kamikazerie pure.
Les fortunes sont devenues tellement immenses qu’on est bien au delà de la perception qu’on peut avoir de l’argent. Des milliards. De quoi vivre 8000 ans confortablement. L’écart se creuse et ça se voit de plus en plus.
Enfin, pour être honnête, l’écart existait depuis des tas de centaines d’années. Evidemment. La Révolution Française toussa, ça vient pas de nulle part.
La différence, à mon sens, est que les dominants ont des moyens de propagande différents et bien plus efficaces. On vit en paix, c’est ce qu’on nous vend. On est en paix. C’est vrai que ça fait longtemps qu’on ne s’est pas fait envahir par les Boches, tiens.
On maintient cette illusion de justice par les médias, bien sûr. Par la culture, également. Le rêve américain se serait vachement moins bien vendu sans Hollywood. On nage dans un océan de publicités et de propagande télévisuelle.
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« C’est pire ailleurs ».
Ouais, nous on est pas en guerre, on devrait s’en contenter. On est pas si mal. Alors au lieu de se dire, je sais pas, qu’on va aller aider, réellement, ailleurs, on se dit ouais, je vais bien fermer ma gueule des fois que mes 3 privilèges se fassent aussi la valoche.
Pis ça marche bien, leur truc.
Tout le monde est terrifié, là.
Enfin moi je suis terrifiée. J’ai peur de tout perdre. J’ai peur pour mon fils. J’ai peur de ne plus avoir accès à mes médicaments, que notre système de santé s’écroule et que je doive demander un crédit qu’on me refusera pour payer mes précieuses injections hebdomadaires (150 balles pièce). J’ai peur de ne jamais travailler de nouveau. J’ai peur qu’on perde l’appartement, qu’on se retrouve dehors, sans rien.
Ça fonctionne super bien, la peur.
Mais après je me rappelle que si je commence à tergiverser, à hésiter, c’est foutu. Oui, je suis pétée de trouille. Toi aussi, sans doute. La violence du monde, rien que ça, face à nos gueules de gamines de 12 ans pas prêtes à ça.
A 38 ans, cette violence me souffle toujours.
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Le truc qui me sauve, c’est ce besoin viscéral de liberté qui m’anime, ce désir de justice, d’équité. C’est le bug dans la matrice, la fausse note.
Parce que même malade j’aurais absolument pu finir mes jours dans un centre de gestion administratif, en tailleur-ballerines, à parler séries TV avec mes collègues en profitant des biscuits du vendredi ou du petit dej que l’une d’entre elles a ramené.
Faire ça me rend extrêmement malheureuse, mais ça fait de moi une humaine « normale », même si ça me tue à petit feu.
Du coup, la lutte, c’est pas un choix pour moi.
J’ai pas le choix.
Si je me tais, je crève.
Ça fait des années que même moi j’arrive pas à me faire taire.
J’ai cette urgence d’agir, ce besoin irrépressible d’agiter mes petits bras en trépignant pour marquer mon indignation, j’y peux rien 🤷♀️
C’est une question de vie ou de mort, c’est une urgence vitale.
Alors la peur ne compte plus, même si elle est toujours bien vivante. Y’a plus important que la peur, et c’est quelque chose de si puissant, de si profond, que j’aurai bien du mal à décrire ce sentiment qui participe, je pense, à mon humanité.
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En vrai, même si ça m’atteindrait évidemment beaucoup, tout perdre ne me ferait pas cesser de beugler à la lune, j’en suis persuadée.
Y’a des choses plus importantes que d’autres, pour moi c’est les gentes avant la thune, pour les boloss d’en face c’est l’inverse.
Quelque chose nous lie toustes profondément, nous, les gauchos : dans l’idéal, l’intérêt collectif prime sur l’intérêt particulier. C’est ptet pas le cas pour 100% des mille courants existants, j’en sais rien, j’ai pas fait de sciences politiques.
T’imagines, un jour, on arrive à se mettre d’accord ? 😱
Nan, ça n’arrivera pas, je sais bien 😅
MAIS… IMAGINE 🧐