Heure de réveil : 4h37 (moi)
Meh.
J’ai presque failli me souvenir de ce que je voulais dire, hier, l’idée a fait le papillon en voyant la lumière s’allumer, mais elle s’est vautrée. Elle était pas prête, c’est tout.
Ah, si, j’ai eu un « merci Hidalgo » hier (sur un truc qui la concerne ni uniquement ni directement, à savoir la destruction des jardins d’Aubervilliers pour les JO, sauf que…Aubervilliers c’est dans le 93), j’ai répondu par « Merci Pécresse » et « Taubira démission » et on m’a pris au sérieux 🙍♀️
J’ai pas de sympathie particulière pour Hidalgo, c’est pas ma maire et elle a fait chier les bagnoles (moi ça me va).
🎃🎃🎃
« Merci Hidalgo »
« Merci Pécresse »
‘Taubira démission »
Tu ne remarques pas un point en commun ?
Ce sont toutes des femmes.
Est-ce qu’on avait cet acharnement quand Chirac, Tibéri et Delanoë étaient maires ? J’avais oublié l’existence des deux derniers, tiens. C’est une vraie question. Je crois que Delanoë en a pas mal pris pour son grade aussi, cela dit.
Je ne suis pas sûre du tout qu’on se permettait ça avec les prédécesseurs, en tout cas pas de la même manière. Je pense pouvoir dire avec certitude qu’aucun parlementaire homme cisgenre ne s’est fait siffler pour avoir porté une jupe à l’Assemblée Nationale depuis sa construction.
Rokhaya Diallo
Assa Traoré
Danièle Obono
Clémentine Autain
…
On va pas la refaire et tu vois exactement où je veux en venir.
On ne se rend pas compte (quand on est un mec cis) de la violence perpétuelle qu’on reçoit quand on est perçue comme une femme ou une personne au genre trop complexe pour Jean-Nuisible et sa cishétéronormativité chevillée au corps.
Mais nan, vous ne vous rendez pas du tout compte de cette violence, je pense. Ou alors, et c’est plus probable, vous ne voulez pas la voir car vous savez de quoi votre engeance est capable.
📓📓📓
Déjà, on nous fait fermer nos gueules.
🎩 Tu parles trop fort.
🎩 Tu ris trop fort.
🎩 Tu vis trop fort.
Baisse d’un ton ou de mille.
Une femme qui éclate d’un rire sonore, ou qui a une voix grave et puissante, sera jugée. Une femme qui parle fort au téléphone est pénible (surtout dans le bus) mais je perçois nettement moins de rancœur quand c’est un mec qui fait le kéké en mains libres. Ou qui nous fait profiter du dernier tube de ce rappeur inconnu que j’ai pas envie de savoir identifier.
J’ai vu des femmes se faire rabrouer pour avoir parlé trop fort dans le bus. Personne n’ose rien dire aux petits mecs au fond du bus qui font péter les décibels avec leur musique à deux balles.
Ici, bureau et salon donnent sur une cour et la cour des voisins. C’est une très belle caisse de résonnance. J’habite ici depuis bientôt 2 ans, des nuisances sonores, y’en a eues. Mais c’est la voisine du deuxième dans l’immeuble à côté qui fait chier à téléphoner dehors. Alors que chaque vendredis et samedis soirs c’est l’apocalypse du bon goût musical et les barbeucs cramés. Les voix que j’entends le plus, ce sont les voix masculines. Deux voisins qui se disent bonjour, tape dans le dos. Mon voisin du dessus qui participe à la cacophonie du vendredi soir et qui cause au téléphone tellement souvent que j’ai limite envie de lui envoyer de la propagande anti-ondes car je commence à m’inquiéter pour son cerveau.
Dans l’ancien appartement (à 50 m), on était côté rue et c’était visiblement la rue du retour de soirée, parce qu’on en a vécu, des moments WTF à 2h du mat à se demander qui se bat. Il y a eu des bandes de copines en vadrouille qui ne savaient plus trop si le tout droit de leur esprit était le tout droit du monde réel. Peu. En 11 ans, je retiens des bastons de mecs, des hurlements de mecs, des dégradations de voitures/poubelles/whatever commises par des mecs.
Les éclats de voix que je perçois sont masculins. Et j’avais pas tilté jusqu’à y’a 5 minutes. Oh hé ça va, hein, il est 5h34, j’aimerais bien t’y voir, moi, à réfléchir à 5h35 (oui il est 35 maintenant) du matin. Je suis encore en train de bailler et mes yeux pleurent de fatigue. Zut.
Réfléchis, si ce n’est pas déjà fait. Cherche dans tes expériences perso qui fait le plus de bruit avec sa bouche.
🎙🎙🎙
« La langue des femme est leur épée, elle ne la laissera jamais rouiller »
C’était sur une assiette souvenir sarcastique que mon grand-père avait ramené de voyage. Quand j’ai avisé l’objet la première fois j’étais interloquée. J’ai compris la phrase, mais je me suis soudain sentie humiliée, parce qu’on m’a toujours dit que je parlais trop. J’ai demandé des explications, on m’a dit c’est pour rire, mais j’ai bien compris la leçon : faut fermer ma gueule sinon mon grand père va me ramener une assiette souvenir. Et c’est quand même super moche.
Même si on a contredit le proverbe après en me disant « Mais non c’est pour rire », le message est quand même passé. La preuve, je m’en souviens 30 ans après. Autant pour « on peut rire de tout ». Visiblement sur les enfants c’est compliqué, de distinguer ce qui relève de l’injonction de ce qui relève de l’humour. Et heu…c’est normal, qu’on ait du mal à faire la différence quand on a 9 ans, tu ne crois pas ? Les adultes ont raison, pour les enfants qui, en plus, ont tendance à tout prendre au premier degré (normal aussi).
Les femmes sont bavardes. Elles débitent des discours plats qui n’ont aucune valeur, ces pipelettes. C’est la concierge qui te parle météo, la boulangère qui te demande comment va la petite famille, c’est ancrer dans le quotidien l’ensemble de notre discours, le rendre trivial, commun. On parle layette, maris, coût de la vie ma bonne dame, tous nos échanges sont dispensables, ou c’est ce qu’on voudrait nous faire croire.
Parce que parler météo ou enfants, ça permet un truc vachement cool, tu vas voir. Ça permet de créer du lien social, d’échanger sur ses difficultés, de demander de l’aide, de se plaindre ou de partager les bonnes nouvelles. C’est en parlant reflux gastro-œsophagien et coliques avec les copines que j’ai appris plein de choses pour soulager mon enfant. Probablement trivial aux yeux du monde, toute la vie à mes yeux.
On retourne à la perception de la vie ménagère comme dispensable à la société, invisible, dénuée de valeur. Passer le balai n’est ni valorisé ni valorisant. Hier, j’ai nettoyé l’appart pendant des heures, j’ai pas eu de médaille. Parce que si c’est propre « c’est normal ». Personne n’en a rien à battre que je me tue le dos mais s’il y a du vomi de chat séché par terre, la propreté est soudain la priorité du siècle.
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On nous ramène à ça, avec cette silenciation. « Tes propos sont dispensables, inutiles, creux, alors n’en fais pas profiter les autres, merci de ta discrétion. »
C’est les mêmes qui pensent que les sols se lavent tout seuls en leur absence. Ils s’en foutent de comment c’est fait, c’est juste normal que ça soit propre.
La figure de la concierge est d’ailleurs pile dedans. La concierge serait parfaite…si elle ne parlait pas. Quand elle passe la serpillère dans les escaliers, ça serait bien qu’elle fasse moins de bruit, y’en a qui télétravaillent, ici ! Elle ramasse les colis, c’est bien pratique. Elle a une fonction, elle est utile MAIS faudrait surtout qu’elle fasse tout ça en silence.
Tu as remarqué, je suis du matin.
Du coup j’arrive souvent assez tôt le matin au travail (quand je bossais). Et à 7h30, le ménage est en cours. Les corbeilles sont vidées, tout ça tout ça.
Je dis toujours bonjour, bien sûr, mais je n’ai jamais pu vraiment engager la conversation. Elles tirent leur chariot et se font invisibles et silencieuses, presque gênées de croiser quelqu’une à cette heure indue.
Si y’a un boulot utile, c’est femme de ménage. Un autre boulot utile c’est éboueur. Ces deux professions sont plus utiles que l’ensemble des intitulés de poste qui contiennent le mot « digital » dedans. Mais c’est absolument pas valorisé, parce que le fait que ce soit propre, c’est pure magie pour ceux qui font les lois, c’est l’état normal. Ils vont se coucher, se relèvent, retournent au travail et pouf pouf, leur bureau est propre ! Et si on perd un document, on peut l’accuser au lieu de réfléchir à ce qu’on a fait de sa vie.
Le jeu est vraiment moins compliqué de ce côté-ci de la barrière.
On fait les trucs de merde, mais en silence.
💋💋💋
On n’aime pas non plus les femmes trop voyantes. Celles qui s’habillent avec des couleurs chamarrées, qui portent bijoux, tatouages et maquillage, cheveu au vent ou cheveu rasé.
On les aime bien, en réalité, mais ça se fait pas. Tu es silencieuse, tu dois être modeste (⚠ pas au sens religieux).
Si tu n’es pas convenable, esthétiquement parlant, tu vas dans la case « sous-merde » de leur bingo qui n’en est pas un. Leur anti-bingo.
Je ne sais pas si tu as essayé de te plier aux exigences, mais moi oui. Pantalons de tailleurs bleu marine, gris ou noir. Veste de tailleur ou haut assorti, touche de couleur discrète permise. Chaussures noires, cheveux attachés, lunettes, sac de working girl, bref, l’enfer total pour moi.
« T’as l’air coincée »
Ouais, je le suis, je ne supporte pas ces fringues de merde.
D’un autre côté, on doit séduire avec nos attributs féminins (??!) sinon on est « coincée ». Alors le tailleur, oui, mais le magazine Elle t’apprend à « accessoiriser » ta tenue à coup de sacs à 1500 boules chez Dior et de boucles d’oreilles trop petites pour moi au même prix.
Parce que attention, tu peux mettre des couleurs mais pas trop, mais tu dois quand même marquer ta différence en portant les mêmes bijoux que tout le monde et un rouge à lèvres discret, sans parler du maquillage « nude » (le maquillage qui es sensé faire croire au reste du monde que tu t’es levée comme ça alors que t’as passé 45 mn dans ta salle de bains à galérer avec une base de teint qui peluche) et des ongles parfaitement manucurés.
Ouais, j’ai testé le maquillage un peu funky au boulot, parfois. Je…j’ai besoin d’en dire plus ? Non, j’ai pas besoin d’en dire plus. Iels étaient pas prêt-es.
▶ En vrai, si tu prends toutes les injonctions et que tu tentes d’y répondre, tu te rends rapidement compte que rien, RIEN ne tient la route. On te demande tout et son contraire pour que tu ne saches plus qui tu es. Tu as tout le temps tort, tu es trop ou trop peu.
Du coup, dans le doute, j’ai envie de dire : fais ce que tu veux, le résultat sera le même 🤷♀️
🗜🗜🗜
Une femme obèse sera TOUJOURS mal vue. 99% du temps, ok. Je l’ai été, cherche pas à m’embrouiller. Je les ai vus, les regards méchants ou apitoyés.
« Regarde la dame, mimi, tu vois, si tu manges trop de gâteaux, tu vas devenir comme ça. »
Un homme obèse, ben…c’est vraiment pas pareil. On le trouvera gros, oui, mais il n’a pas de critères physiques aussi formatés que les nôtres. Plusieurs présentateurs télé, journalistes et tout ce qui va entre les deux, sont, à ma connaissance, en surpoids ou en obésité. Ce n’est pas un critère systématiquement excluant. En terme de femme de télé grosse, j’ai…pas grand chose parce que j’ai pas la télé. Marianne James ? Laurence Boccolini ?
Un homme politique peut être en surpoids sans que ça choque. A ma connaissance, la seule personne obèse et ministre que j’ai vue est la ministre de la Santé belge Maggie De Block. Je crois savoir que c’est pas une meuf bien, mais elle doit tellement morfler quand même avec tous ces gens qui associent l’obésité à une mauvaise santé et hygiène de vie.
(Je le précise ici : si tu veux me parler poids et de santé en cherchant à moraliser les régimes pour le bien des concernées, cherche sur la page les billets #grossophobie, ça te dispensera d’un retour de flamme peu sympathique)
Dans tous les cas, la culture du régime et de la minceur est bien en place. Les produits pour la perte de poids sont quasi tous marketés pour les femmes. Je dis presque, vraiment dans le doute, parce que je n’ai pas vu d’équivalent pour les hommes, les vrais. Ça existe sûrement, je dis pas. Mais je suis au régime depuis toute ma vie, je connais bien bien le compartiment « miroir aux alouettes » des parapharmacies.
Noooon…eux ils ont des protéines en poudre. Comme nous, en réalité, et c’est là toute l’ironie de la situation. On prenait des protéines en poudre depuis des décennies avent que les fabricants réalisent qu’on avait ptet un marché avec les gens qui veulent devenir secs et musclés
🤣
Mais c’est vendu dans du GROS packaging NOIR avec de grosses lettre en BLANC parce que t’es un BONHOMME et que t’as la MOTIVATION et la PUISSANCE de la MASCULINITÉ en toi.
🦁 Agrougrou !!! 🦁
🌦🌦🌦
Donc on doit être silencieuses, discrètes et affamées.
Inexistantes.
A conserver dans le placard, briser la glace en cas de besoin, le marteau peut être réutilisé si l’objet ne répond plus aux ordres.
Inexistantes et faibles. Sur les histoires de régimes on prend beaucoup de choses en compte, mais j’ai pas encore vu d’analyse qui prenne la satiété en considération. Pourtant, et là encore je peux te le garantir, quand on fait un régime, on s’affame, et on est en situation de faiblesse physique.
On se met en situation de faiblesse physique pour se mettre en situation de faiblesse physique en fait.
🍅 Tu réussis à perdre du poids, mais tu es super fatiguée voire carencée donc plus faible. Parce que tu manges rien.
🍅 Tu reprends tout ce que tu avais perdu + le bonus habituel et tu te sens vulnérable dans ton corps, donc plus faible. Et tu manges rien. Et tu remanges en culpabilisant.
▶ Soit tu perds, soit tu perds.
A mon avis, autant ne pas participer à ce jeu-là. Je sais, c’est facile à dire, tkt, je juge vraiment pas, je fais sans cesse la même erreur.
Je sais que ça ne sert à rien de dire « Dukan a été radié de l’Ordre des Médecins ptet pour quelque chose » parce que quand on a trouvé un nouveau régime, l’espoir renaît, celui d’être enfin conforme. On se dit, ouais, je vais le faire, je vais enfin avoir un corps dans lequel je me sens confortable, et puis en fait……..effet yoyo tout ça. Tu connais la chanson, moi aussi, alors on va se faire un câlin virtuel et je vais te dire que tu es bien telle que tu es ❤️
Mais t’imagine combien on est, à avoir peur de manger un truc qui nous fait plaisir ?
« 1 mn dans la bouche, 5 kg sur les hanches hin hin hin »
On culpabilise même le petit extra pourtant nécessaire à la réussite (et oui), histoire de nous faire échouer plus rapidement.
Les collègues sont toutes au régime. Instagram est au régime, Facebook est au régime, Twitter je sais pas mais je fais un tarif groupé.
Et le cycle recommence. Tu reprends, tu repers. Tu perds. Tu perds. Tu perds.
🔥🔥🔥
Je suis quelqu’un de bêtement pragmatique et là j’ai le choix : soit je perds en me conformant, soit je perds en ne me conformant pas. Qu’est-ce qui est le plus rentable, pour moi ? Comment je me sens le mieux ?
⚠⚠⚠ On peut trouver plaisir à être conforme, tant que ça TE fait du bien, et que ça vient de TOI, pour TOI. J’ai eu de beaux moments en tailleur, j’avoue, j’avais même la méga classe, je me suis parfois bien amusée à jouer à la dame. Donc zéro jugement ici. C’est toi le principal, c’est toi qui sais ce dont tu as besoin.
▶ La question est ouverte, donc : qu’est-ce qui est le plus rentable ?
Une flemmasse comme moi va se dire « enfin, j’ai plus à m’épiler pour toujours » et « les baskets Osiris sont les meilleurs baskets, je ne remettrai des ballerines pour rien au monde ». Parce que c’est ce qui est le plus rentable dans ma situation.
Mais on peut tout à fait se dire que ouais, ça nous va. On aime bien être comme ça, ça nous plaît, ça mérite les efforts qu’on y met. Ce sera alors le plus rentable des choix.
J’ai pris l’habitude de fonctionner de cette manière, en mode économie d’énergie. C’est pas mal car ça réduit à une seule question, qui est à mon avis la VRAIE question :
▶ Comment je me sens, comment je veux me sentir, qu’est-ce qui me fait du bien ? (Je sais que personne n’est dupe de mon unique point d’interrogation alors que j’ai posé 3 questions, chut)
Tu es la seule personne à savoir ce dont tu as envie et besoin. Au final, comme de toutes façons tu vas avoir tort dans tous les cas, ton choix importe peu pour les autres, beaucoup plus pour toi et ton confort de vie.
Parce que oui, dans tous les cas, tu as tort. Parce que oui, c’est un piège habile du patriarcat pour semer la confusion et nous soumettre. Les injonctions contradictoires c’est dans tous les manuels de manipulation mentale à la page 11. J’avais mis page 3 mais c’étaient les remerciements.
Et ça c’est un truc dont on a beaucoup de mal à se dépêtrer : le regard masculin (« male gaze »). L’approbation de parfaits inconnus dans le métro. Alors qu’on ne les reverra jamais et qu’on s’en cogne, de leurs vies. L’approbation de nos collègues dont, au final, on a quand même rien à branler parce qu’on sait que ça parle méchamment sur tout le monde.
L’approbation de notre famille, de nos parents, de nos conjoint-es, celle que je trouve la plus insidieuse.
Mais surtout NOTRE regard à nous. La manière dont on se juge. Très honnêtement, je pense que mon regard sur moi est plus violent que 39 ans d’insultes et de coups. D’accord, j’exagère, oui, bon. 29 ans.
💈💈💈
Y’a une chose que je voudrais partager avec toi ce matin, un truc qui m’aide pas mal. Ça va rappeler des souvenirs à certaines amies.
Tu rencontres une personne. Tu parles à la personne, tu passes du temps avec elle. Hélas, te dit-elle, un de ses faux ongles s’est pété, c’est horrible, en attendant la manucure elle garde les mains dans les poches.
Avais-tu remarqué que ton amie avait un ongle cassé ? Sans doute pas.
Avais-tu remarqué qu’elle commençait à avoir des rides, comme toi ? Qu’elle avait un bouton sur le front et des cernes ?
Non.
Non, t’avais pas remarqué. Parce que tu es la seule à scruter à la loupe le moindre de tes défauts. Les autres ne te parlent (normalement) pas à 10 cm de la face . Personne n’examine tes ongles ou tes cheveux un peu sales.
Et toi, si tu remarques du fond de teint qui a filé chez ta collègue ? Tu ne diras rien, tu connais le problème et tu ne veux pas la mettre mal à l’aise.
Et si tu juges cette personne juste là dessus, c’est que tu t’es trompée de page. Parce que j’ai pas envie de te parler. Désabonne toi et n’oublie pas d’éteindre la lumière en partant, merci.
Ok, c’était con, je rallume, il fait pas assez jour.
Mon conseil du jour sera donc : tente-le, ce make-up violet à paillettes du lundi matin ! Qu’est-ce que tu risques à part que ton mascara et ton liner coulent ? Rien. Tu ne risques rien. Tu peux aussi tenter le non-maquillage, c’est plus économique, écologique, mais surtout quel gain de temps !
Epile toi. Ou pas.
Parle fort, parle doucement, mais parle quand tu en as envie.
Sois présente, tu n’as pas à te cacher ou à te faire discrète. Tu as toute la légitimité du monde pour briller. Tu as toute la légitimité du monde pour rester dans l’ombre si tu le souhaites. C’est toi qui choises.
Le jour où on se sera toutes libérées du male gaze, j’en connais qui vont moins faire les malins 😁
Fais comme tu le sens. Moi je t’aime telle que tu es. Je ne connais pas ton visage ni le son de ta voix mais je sais qu’on a au fond de nous les mêmes envies, les mêmes valeurs, un combat commun, et ça c’est quand même un milliard de fois plus important qu’un mascara qui coule.
OU PAS !
(Oui, le mascara c’est important)