Heures de réveil : 1h50, 2h17, 4h12, 5h49 (…)
#dispensable #perso
(Billet introspectif au rabais, lecture dispensable)

⚠ J’arrête rien du tout, je me pose des questions, je le mets ici pour que tu ne t’inquiètes pas. J’aime trop cette page ⚠

Ouais c’est chaud en ce moment.
Chaque fibre de mon corps vit dans la douleur depuis quelques jours (semaines), on va dire que « c’est compliqué ». Au moins, j’ai arrêté les injections d’anti-TNF, vu que ça ne fonctionne plus. Je ne vois pas l’intérêt de commander pour 600 balles de médicament et de m’injecter tout ça alors que ça ne fonctionne plus. J’ai ni les effets, ni les effets secondaires.
Et je m’évite la douleur et les œdèmes sur les points d’injections. Je veux bien jouer le jeu mais là j’en ai marre. Je vais revoir le Docteur Méchant à Cochin le 1er octobre, j’ai hâte de voir ce qu’il va me proposer, comme alternative… (edit : il m’a privée de traitement, en fait)

L’autre problème avec les douleurs c’est que non seulement ça fait mal, mais en plus tu dors moins bien et ça attaque le moral façon Killdozer.

Tu ne connais pas le Killdozer ?
Le Kildozer (j’adore ce nom, pardon) c’est un bulldozer amélioré et blindé qu’un type a construit un jour pour se venger de la mairie de son patelin qui ne voulait pas lui donner un permis de construire. Evidemment, que ça se passe aux Etasunis, pourquoi ?

Je te laisse choisir ta narration : https://www.youtube.com/results?search_query=killdozer

Le seul avantage que j’y vois c’est que ça va intéresser la médecine du travail de la CPAM qui m’a re-convoquée pour bientôt pour me demander si je peux reprendre le travail. Non. La réponse est « Encore moins qu’avant ».

🦊🦊🦊

J’ai besoin de ton avis, d’ailleurs.

Lorsque je ne suis pas rongée par ma peste existentielles, j’écris des trucs, aussi surprenant que cela puisse paraître.

J’ai fait plusieurs articles de blog sur des jeux, y compris des jeux à destination des enfants, et je voulais savoir si ça serait intéressant que je continue.
C’est ici : https://aucreuxdemoname.fr/blog/category/jouons-un-peu/

Autant sur les chroniques de jeux pour adultes la liberté de ton est bien là, autant sur les articles parlant des petits, je trouve le ton chiant comme pas possible. Mais ça doit être moi.

J’aimerais bien lire une daronne qui dit du mal des jeux de merde qui pullulent sur le Play Store et qui fasse des reviews sanglantes des arnaques à pubs à destination des petits. Je fais ce genre de review en live, visiblement c’est amusant quand je m’énerve et que je dis « Nan mais attends, ce truc prend les gamins pour des cons et les parents pour des millionnaires, sans déconner, tu cliques sur un truc, tu as 30 secondes de pub, merde ! »

J’ai pas mal (euphémisme) de jeux en stock en plus. Et si cette Maman Venner c’était moi ? Tu vois ce que je veux dire ? Encore un projet que je ne mènerai ptet pas à bien, et c’est pas grave, je ne crois plus en rien alors je sais d’avance que ça va me faire rire au lieu de m’emmener vers la Gloire. J’aime pas la gloire en plus, je veux rester cachée, ça m’arrange.

Bref.

🍎🍎🍎

Honnêtement, moi ça m’irait de gagner des sous en écrivant. Le souci c’est que là je suis entièrement libre de tout ce que je fais. Si on me paye, il y aura forcément une pression quelque part et je suis un petit être créatif mais fragile.

Je ne sais pas par quoi commencer.

Enfin, si, le PDF version dys rectifié (j’ai pas mal avancé pour livrer un truc propre, c’est pour ça que j’ai viré la version alpha. J’ai eu les retours qu’il me fallait et je ne peux pas te présenter un PDF mal édité.).

Puis continuer « Pourquoi tu fais ça ? »

Commencer le Tome 2 des billets (janvier/mars), et ça, ça va être long.

C’est chiant. En ce moment j’arrive à avoir l’impulsion nécessaire pour faire mon ménage et mes trucs administratifs relous, ma To-Do est quasi vide malgré la dépression, mais je me sens en état de grande fragilité morale et émotionnelle. Me confronter à mon propre travail ça déclenche une série de réflexions un peu chelou :

🍀 J’adore ce que je fais. J’aime mon métier que je ne peux pas exercer en ce moment et j’adore écrire.
🍀 Je parviens à avoir un rythme assez soutenu, un billet par jour depuis le 16 octobre 2020, entre 2 et 3000 mots chaque matin, c’est pas mal.
☘ Pour autant, je suis infoutue d’en « faire quelque chose », sans doute parce que je n’ai pas envie de contrainte autre que celle que je m’impose.
☘ Pire, je ne vends absolument pas mon boulot. Je m’excuse platement à chaque fois que je partage un billet en commentaires, même si le billet est strictement opportun. Je dis même, et à mon avis je fais faire pareil sur celui-ci, « la lecture de ce billet est dispensable, t’es pas obligée de le lire ». C’est super con.
☘ D’un autre côté, je suis quand même souvent un peu déçue que mon travail ne se vende pas de lui-même, je suis déçue de ne pas avoir plus de partages, de like et autres indicateurs de…pas grand chose au final. « Pas grand chose » parce que je m’en fous un peu, fondamentalement, mais ça fait plaisir de voir son boulot circuler.
☘ Là, normalement, la partie de moi qui ne m’aime pas intervient en me disant gnagnagna tu sers à rien petite orgueilleuse, range tes articles et va chercher un vrai travail (que je ne suis physiquement pas apte à exercer, donc).
☘ Après ce stade, tout part un peu en vrille entre les contradictions, les remontées traumatiques liées à l’écriture (oui, ça existe), la vie, les envies, les restrictions et impossibilités.
☘ Encore après je ne comprends plus trop moi-même qui se bat contre quoi dans ma tête, je laisse faire en sachant que le côté inhibition de la Force va gagner et que je vais arriver à la conclusion que, hey, j’ai une bien haute estime de moi-même, faut redescendre un peu, tiens, une petite gifle, ça te fera revenir à la raison.
☘ Et je finis en PLS à me dire que, vraiment, je me pose des problèmes qui n’en sont pas, parce que je sais que jamais je n’écrirai contre de l’argent. Non pas que je ne le veuille pas, mais parce que mon travail est de toutes façons totalement insignifiant.

Après je badde et je repars à la phase 1 du cycle.

Je peux pas être la seule à vivre ça, hein ? Je suis sûre que c’est hyper courant, sauf que, je sais pas, les gens talentueux, eux, savent se vendre ?

🤷‍♀️

🍄🍄🍄

Je pense vraiment que si je me « donnais la peine » je pourrais faire quelque chose de tous ces mots. Si je croyais un peu en ce que je fais aussi. Mais comme je suis convaincue de mon inutilité, je sape chaque effort.

Je me mets en situation d’échec, parce qu’au moins, ça, je connais. C’est l’inverse qui me fait totalement flipper. Je me mets en position de ne pas être déçue de mes efforts, vu que je n’en fournis que très peu.

Tu vois, même là. « Je ne fournis que très peu d’efforts » mon cul, oui, je me lève chaque matin et je réussis presque toujours à produire quelque chose d’à peu près lisible et de parfois drôle ou instructif. En réalité, c’est pas magie du clavier, ça me prend entre 3 et 5h chaque matin, je fais des recherches, je patine, je pose tout, je réfléchis, je m’y remets, j’efface des paragraphes et parfois des billets entiers pour recommencer. Je relis chaque billet au moins 4 fois, j’essaie de rentre la lecture harmonieuse, enfin, c’est pas magique mais ça me semble trop facile pour être sérieux.

C’est trop facile car je tape ce que je pense en temps réel, je formule tout au fur et à mesure, et je ne sais pas comment, mais ça rend un truc cohérent et parfois intéressant. En vrai j’ai zéro méthodologie autre que mes contraintes (écrire le matin sans préparation préalable, sans avoir fait le tour des réseaux sociaux avant, en prenant comme seul joker les revues de presse), je fais tout comme je le sens et surtout, je suis libre de ce que je fais.

Si j’écrivais en étant payée pour ça, je n’aurai pas cette liberté de ton. Même si on me disait « carte blanche » j’aurais une restriction quelque part. Par exemple, je ne pourrais pas dire du mal de mon employeur, tu vois ? Il faudrait aussi ménager les susceptibilités des un-es et des autres et j’ai moyen envie de ça.

Du coup je me suis dit « lance un Tipee ou un Patreon » mais je sais d’avance que ça ne me mènera pas loin. Pourquoi je le sais d’avance ? Parce que je dévalue sans cesse mon travail et que je reconnais que contrainte et forcée que parfois c’est pas trop mal. Qui voudrait payer pour un truc pas trop mal et gratuit, en plus ?

🐟🐟🐟

J’ai grandi en entendant « tu te reposes sur tes acquis, tu ne travailles pas assez » et « faut pas lui dire qu’elle est talentueuse, elle va devenir trop sûre d’elle ». Mon père s’est foutu de mes articles, en plus, dans des termes vraiment moches. Arrogante petite merde, en gros.

Je n’ai évidemment aucun problème d’estime de moi, vu que je suis « odieuse » et « narcissique ». Les gens odieux et narcissiques n’ont pas de problème d’estime d’euxlles, évidemment. On m’a juste claqué le beignet suffisamment de fois pour que je ne croie absolument plus en moi. Je suis une petite merde arrogante, quoi.

A chaque fois que j’ai pu montrer un talent quelconque, pour le dessin, la photo ou l’écriture, on m’a bien rappelé que j’étais une petite merde arrogante. « Tu as du talent, pourquoi pas, mais t’en fera jamais rien, tu te regardes trop le nombril ». Merde, avec ce billet je suis prise la main dans le sac de l’auto-contemplation, le monde avait raison.

J’ai déchiré, brûlé et effacé des centaines d’heures d’écriture. Lorsque j’ai recommencé à écrire en 2008 je n’avais plus aucun travail antérieur.
Et, depuis, j’ai supprimé beaucoup de choses. J’ai des textes non publiés. Un certain nombre.

Je ne sais pas comment font les vrais gens qui écrivent dans la vraie vie.

Du coup je commence à me résigner doucement en me disant que je vais rester piégée dans mes paradoxes indéfiniment. Et j’écris ce genre de billet, pour poser tout ça, me relire et me dire « Meuf, tu déconnes, respire un grand coup et arrête de réclamer de l’attention, comme ça ! ».

Je pense que je vais retourner en gestion administrative, c’est mal payé mais au moins je me prenais moins la tête qu’aujourd’hui pour plus d’argent. Je ne sais toujours pas si je trouverai un établissement pour la formation de médiatrice par les pairs que je veux suivre.
J’arrivais à écrire en même temps que je bossais, quand je faisais un boulot qui ne nécessitait pas de cerveau, c’est pas mal.

😱 Parce qu’un de mes gros soucis, là, c’est de savoir que si je retourne bosser, je n’aurai plus autant de temps à consacrer à cette page.

Et tu me manquerais trop. J’adore cette page et les complicités qu’on peut nouer en commentaires. J’ai rencontré des personnes passionnantes, passionnées, j’ai appris plein de choses.

Donc il faut que je trouve une solution qui convienne à tout le monde. J’ai encore un peu de temps devant moi, mais ça commence à devenir urgent.

J’ai un cap à passer mais je ne sais pas lequel.
On verra bien, hein ?
En attendant, je vais tâcher de m’obliger à bosser sur le PDF, j’en ai plus pour longtemps, pourquoi je procrastine comme ça sur les trucs importants ??!
Faut que je ressorte Lundy Bancroft aussi, j’avais un bon rythme et puis pouf pouf.

…je me fatigue. C’est ça ou ma « nuit » n’a pas été aussi reposante que ça. No shit, Sherlock.