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J’ai une seule peur en ce moment, c’est de ne jamais sortir du COVID.
Une rhino-pharyngite de 2019 a duré 3 mois bien tassés, 3 antibio différents, et un début d’infection pulmonaire parce que mon corps arrivait pas à s’en sortir.
J’étais PAS sous anti-TNF. Non.
Après ça a pas été pire, parce que j’ai consulté bien plus rapidement, mais un rhume banal peut me faire 2 semaines et bien souvent j’enchaîne avec une autre saleté. En automne/hiver je suis rarement non-malade.
Donc là je commence à me dire que si ça se trouve je vais couver le truc pendant 3 mois et que je ne vais jamais m’en sortir.
Rha j’ai fait un test hier mais je vais en refaire un, ça me stresse, je suis à J+8
…ok je ne sais pas interpréter le résultat. Je fais comme si c’était un test de grossesse (non je ne fais pas pipi dessus), là je vois vraiment très très vaguement une ligne donc je suis enc…non j’ai toujours cette saloperie 😕
Pfffffffffff
D’un autre côté je suis toujours malade, j’espérais quoi ? Qu’une sinusite banale vienne prendre le pas ? Rhaaaaaa.
Bref, je voulais faire un truc sur la grossophobie et « pourquoi c’est pas pareil » parce que j’ai failli m’agacer récemment et ça ne m’aurait pas aidée.
On va faire ça.
Édit avant mais après propos : si j’ai été victime de grossophobie, j’estime que ce n’est plus vraiment le cas aujourd’hui. Je connais des variations de poids importantes et je suis « limite ». Mon expérience en 44/46 n’a AUCUNE COMMUNE MESURE avec ce que j’ai pu vivre en 56. Aucune. Ce n’est pas qu’une personne en 44 ne sera pas victime, 44 c’est un chiffre vraiment peu significatif, car la morphologie est souvent trompeuse. Je suis assez grande et je sais que je ne fais pas forcément ma taille ni mon poids. Concrètement je m’estime du côté des privilégiées.
NEANMOINS c’est mon ressenti propre, issu de mon vécu bien particulier, et je sais être borderline (dans 10 kg je suis de retour en grossophobie, et 10 kg ça va vite).
Je n’ai pas suffisamment insisté là dessus et je m’en excuse.
🦕🦕🦕
Y’a quelques jours, j’ai vu une publication « bienveillante » passer sur « on est toutes victimes du patriarcat, nos corps sont beaux, peu importe s’ils sont gros ou maigres »
L’universalisme sauce body-positivism et l’invisibilisation de la grossophobie me saluent ✋
☠️ Entendons nous bien : la maigreur tue. Une proche très proche a été hospitalisée plusieurs semaines car en grand danger car en sous-poids car boulimique. J’ai eu peur, et je tiens à ma pote, je l’aime beaucoup et j’ai eu très très peur.
Je SAIS que la maigreur tue. Je le savais avant mais entre le savoir et l’expérimenter, y’a un monde.
🤔 Alors c’est quoi le souci ? Pourquoi je ne suis jamais satisfaite ?
Parce que j’aime bien faire chier, ou, plus simplement, parce que je me pose TOUJOURS des questions face à un message trop simple :
📢 « On est toustes belleaux ».
Oui.
Et non.
Parce qu’il y a des gens qui s’en foutent, des gens qui sont « moches » (avec des particularités ou des handicaps physiques non-conformes aux standards de beauté), des gens qui sont belleaux mais à qui ça fait une belle jambe.
👉 Non, parce que quand tu es maigre, personne ne te dévisage à CE point. Ou plutôt, personne ne t’ignore à CE point. Quand tu es mince ou maigre, les gens viennent s’asseoir à côté de toi dans le bus.
C’est amusant (non) mais les seules personnes qui comprennent réellement ce que c’est que la grossophobie PERMANENTE sont les personnes grosses. Pardon. « En surpoids ». Ouais moi je veux dire « grosse » parce que l’hypocrisie des appellations, steuplé.
La grossophobie passe par tellement de micro-vexations que c’est toujours difficile de faire un tableau d’ensemble. On en oublie.
⚙⚙⚙
Les manches des vêtements sont toujours trop étroites, même en grande taille, par exemple. Les vêtements bien coupés sont rares ET chers. Pas pour rien qu’un des premiers grands vide-greniers du web FR est sur un groupe de personnes obèses.
🤦♀️ J’ai commandé une veste récemment, taille 2XL, sur un marchand honteux made in China. J’avais oublié que sur le made in China à 10 balles fallait oublier les grandes tailles. Le truc réussit l’exploit de pouvoir contenir 1,5 fois ma personne ET d’être trop juste aux épaules. Inconfortable OU inconfortable. Tu choises.
Je parle vêtements car c’est l’angle le plus facile à aborder.
On parle body-positivism, on fait poser des mannequins grande taille, et pourtant, je n’ai jamais pu rien acheter en magasin spécialisé, physiquement. Ah si. Un jean à 100 balles et un haut à 75€.
100 balles pour un jean stretch, ça me semble UN PEU ABUSÉ.
Mais nan, on va se dire cool, les marques ont compris, nos copaines grosses vont enfin pouvoir s’habiller, le monde est redevenu juste et les oiseaux oiseautent 🐥
🙈 Satisfaction simple, conscience tranquilisée : l’autre jour j’ai vu une meuf taille 44 en photo, woot woot, l’égalité est enfin rétablie.
Bah sauf que non.
Les publicitaires présentent des physiques « atypiques » (je rappelle que la taille moyenne des françaises est 42/44) en se félicitant de leur inclusivité.
ET
C’EST
TOUT
🖕
Non, pas tout à fait : présenter des mannequins différents permet de sensibiliser (effet de simple exposition : présentée plusieurs fois, une idée semble de moins en moins saugrenue) aux corps différents.
💐💐💐
Les marques de prêt à porter ont-elle réussi à s’aligner ?
Oh, je vois bien des rayons « Curvy » ou « Big is Beautiful »… Tiens, H&M. Un jour, je me suis dit, merde, va voir, si ça se trouve ils ont remis des grandes tailles. Ça tombe bien, je bossais près d’un grand centre commercial avec un IMMENSE H&M.
Hein ?
Zéro rayon grande taille, 2 pantalons en 44, rideau.
« Faut aller sur le site » parce que c’est bien connu, quand tu as une grande taille, t’es le public qui a le moins besoin d’essayer ses fringues, suis-je bête 🤦♀️
Et il y a un détail qui rend le truc encore plus frustrant.
Je fais du 44.
▶ Je fais du 44 et j’ai presque autant de difficultés à trouver de quoi m’habiller que quand je faisais du 56. Presque. En faisant du 56 même pas je sortait essayer des fringues. Essayer où ? Est-ce que je peux ne pas faire 1h de RER pour choper un jean ?
👙 C’est QUE DES FRINGUES et on est déjà dans une galère sans nom. Les soutien-gorge en 130G (mon ancienne taille) tu sais combien ça coûte, en lingerie ? 130 balles, 1 balle par G. J’ai dû passer par eBay pendant des années pour trouver des tailles qui contenaient mon corps. Aux US et au Royaume-Uni. Triumph fait du 130G. Mais pas en France.
Après ma réduction mammaire j’ai découvert qu’on pouvait trouver sa taille en grande surface. Et encore, quand tu fais du 95 ou du 100D, c’est pas gagné.
J’ai, en gros, pas les mêmes difficultés vestimentaires en 44 ou 56, c’est clair. Mais mon 44 et moi, ça fait des années qu’on ne fait plus les magasins. Parce que 44, c’est off limits. La limite, c’est 42, je ne me déplace plus pour La Déception.
👜👜👜
Quand tu fais du 34 comme 0,7% de la population, quand tu fais un 36 comme 5,06% de la population, quand tu fais un 38 comme 13,32% de la population, tu trouves des vêtements en rayon.
Quand tu fais un 56 comme 1,29% de la population, tu ne trouves même pas une culotte. Quand tu fais un 44 comme 13,57% de la population c’est juste un peu moins pénible. Et il n’y a que du 40 (20,59% de la population) en rayon.
Je te laisse cette citation et on bouge à la suite :
🐦 « Selon une étude réalisée par l’Institut français du textile et de l’habillement (IFTH), les femmes ayant un tour de taille mesurant 34 représentent environ 0,7% de la population. En guise de comparaison, celles faisant 46 de tour de taille constituent 9% de la population féminine. On s’attendrait donc logiquement à ce que les secondes citées aient par exemple plus d’options au moment de se procurer de nouveaux habits dans une boutique de mode. Mais il n’en est rien ; c’est même tout l’inverse. Seulement 0,6% des robes proposées par une boutique (Zalando, enseigne de vente en ligne choisie pour l’étude comparative) leur sont destinées. A l’opposé, les 34 peuvent se procurer 13,7% des modèles disponibles, soit environ 14%, 20 fois leur proportion au sein de la population. » 🐦
(VL Média)
🐙🐙🐙
Là, on est QUE sur les fringues. La stigmatisation est partout. Comment ne pas parler des violences médicales subies ? Les diagnostics retardés pour les patient-es obèses car « Faut vous bouger, madame » ? Les dispositifs d’imagerie, de transport, les lits non adaptés ? La difficulté pour se faire opérer ? Et le « faut perdre du poids » quand tu arrives avec un bras en moins (pourtant un bras ça fait 7kg de moins, merde) ?
🤷♀️ Ça a été beaucoup trop documenté pour que j’aie quelque chose de super pertinent à ajouter à ça.
Ce que je veux dire, c’est que j’ai fait les deux côté de la « barrière », ayant été sleevée en 2010. Je suis toujours grosse au vu des standards de machin, mais je ne suis plus « grosse-on-te-regarde-bizarre-et-les-enfants-rigolent ». Je suis grosse, mais grosse acceptable, tu vois ? « Ronde » ou « Enrobée » si tu veux.
Alors j’ai pu par exemple retrouver du travail. Bizarrement, ça, c’était galère, avant, va comprendre. Parfois on s’assied à côté de moi dans le bus. Les gens me regardent à nouveau. On ne me fait plus autant de commentaires dans le domaine médical.
On me fout la paix. Un peu plus.
Et ça me fout en rogne, si tu savais…ces regards sympathiques là où je lisais la gerbe avant. J’ai une excellente mémoire, les gens, moins. J’ai vu, j’ai tâté, même, la différence de traitement et pour le coup c’est moi qui ai eu la gerbe, tu vois ?
🦅🦅🦅
Un corps mince sera (sauf extrémité morbide de la maigreur) perçu comme neutre, normal. OK.
Tous les corps sont beaux, mais les corps minces le sont quand même vachement plus, hein ? Le jour où je verrai des corps taille 56 non retouchés sous un abribus, on en reparlera. Les beaux corps ont des limites, alors on prend des femmes qui font du 44 pour illustrer le rayon grandes tailles. Au delà ? Le vide.
✂ Il y a une marque de collants qui fait de la grande taille et qui s’appelle Snag Tights. Les pubs sont super inclusives, je n’aime pas les collants mais je les vois passer parce que je like comme une ninja à chaque fois que je vois une de leurs pubs.
🤢 Et les commentaires…
« Un vrai filet à saucisson hahaha »
« Quelle honte, elles dégoulinent »
« C’est crade ! »
« C’est moche ! »
« Vous n’avez pas honte de montrer ça ??! »
On ne veut pas voir les personnes grosses. Dès qu’on pointe le bout de notre nez, c’est mort. On est sûr-es d’avoir des commentaires de ce type.
Ces commentaires, on a même pas besoin de les lire, on les ressent dans cet espace vide qui se créé autour de nous quand on est en public 💫
👻 Le truc « drôle » pour moi (parce que je m’en fous) c’est que je sais quel est mon poids « draguable ». Nan je te jure.
Au dessus : je passe tranquille.
Au dessous : je me fais emmerder.
Au dessus, personne ne me regarde, au dessous, on vient me parler.
J’avais déjà fait ce flottement autour de ce poids précédemment, et j’ai eu exactement le même résultat : passé un certain seuil, j’existe plus.
Est-ce que je continue sur les vexations du quotidien ou ça va ?
Les jugements quand tu manges en public ?
Nan ?
👉 Alors maintenant, lectrice qui fait du 42 ou moins.
– As-tu des difficultés à te vêtir ?
– T’a-t-on déjà demandé de perdre du poids ?
– A-t-on déjà refusé de te soigner à cause de ton poids ?
– As-tu du mal à trouver du travail à cause de ton poids ?
– Est-ce que t’as des gosses qui se marrent quand tu passes ?
– Est-ce que tu fais ostensiblement chier les gens dans l’espace public ?
– Est-ce qu’on refuse de t’assurer à cause de ton poids ?
Voilà.
💣💣💣
🔻Je suis désolée mais c’est PAS pareil. La grossophobie a une TOUTE AUTRE DIMENSION que le body-shaming. Une dimension différente.
👉 Et je ne veux pas qu’on soit INVISIBILISÉ-ES 👈
Non, le body-positivism ne s’adresse pas à tout le monde.
Moi ? Je ne me sens pas concernée. ☠️ Je déteste mon corps, je le hais du plus profond de mon être, c’est mon corps qui m’a fait souffrir, c’est à cause de mon corps que je me suis fait agresser, c’est mon corps qui est malade, je voudrais juste être un esprit et me libérer de ce tas de muscles, de gras et d’os qui ne sert à rien.
C’est violent, oui, bien sûr que c’est violent.
J’ai été dressée dans la haine de moi et on me demande de m’aimer ? Pourquoi ? Depuis que j’ai 8 ans je suis « un peu ronde » et on m’a collée au régime à 12 ans. J’ai passé la moitié de ma vie à lutter contre moi-même, à me détester tout en développant des troubles alimentaires. Et genre, là, je suis sensée me sentir bien, en accord avec moi-même et en harmonie dans la sororité ? Tu te fous de ma gueule ?
🐝 Juste parce que « tous les corps sont beaux » on ne va pas se mettre à s’aimer. On a des années, des décennies d’une culture écrasante de la maigreur à digérer.
Puis merde.
C’est vachement plus facile d’aimer ton corps quand tu es dans la norme. J’ai pas dit que toutes les personnes dans la norme aimaient leurs corps, parce que le body-shaming fait que tu as tout le temps honte de toi, parce que t’es une femme et que tu l’as dans l’os dans tous les cas.
Juste…
Arrêtez d’invisibiliser les personnes grosses 😒
🙄 Quand je vois les photos de groupe des pubs Dove, avec des mannequins en taille 46 sans un gramme de cellulite, j’ai juste envie de tout défoncer. J’ai la photo sous les yeux. Pas UNE SEULE ne me représente. Même la mamie n’a pas de gras, sans déconner.
Je parle de cette pub car ça a été un de mes premiers sursauts.
Pas une seule ne me représente.
Alors pourquoi tout le monde trouve ça supercool ? 🧐
On est là, on fait « Ah ouais c’est super, ces initiatives qu’est-ce qu’on est inclusifs », sauf que moi, j’ai toujours du mal à m’habiller en magasin.
En fait, je ne trouve aucune de ces femmes « grosse » et je ne sais pas qui est dupe.
🐳🐳🐳
Les difficultés sont hyper-réelles quand tu es perçue comme une femme et que tu as un corps dans la norme (ou juste « un corps » ça marche aussi). On a toujours faux, on fait toujours trop, pas assez, on se montre trop, mais pas de la véritable bonne manière, ou on couvre trop notre corps. Ça ne va jamais.
☄ Les femmes dans leur ensemble sont victimes de body-shaming : on leur transmet la honte de leur corps depuis toutes petites. On les habille de manière peu pratique lorsqu’elles sont enfants, avec les petits souliers vernis de mes deux et des petites robes qui ne permettent de strictement rien faire de leurs corps.
Cette honte est redoutable dès lors qu’elles commencent à être sexualisées. Une personne qui a honte de son corps aura moins de chances de révéler des abus. Car leur corps leur est également vendu comme sale : les pertes blanches, les règles, la grossesse et l’accouchement, ça tache. Mon corps est sale > On touche ce corps sale avec des mains sales > Ça ne change rien, un peu plus, un peu moins… > Et maintenant, l’estime que j’avais de ce corps commence à tomber > Donc un peu plus, un peu moins…
♾ On doit aussi rendre le corps des femmes disponible. Ton corps ne t’appartient pas vraiment, il appartient à l’espace public (et c’est pour ça que si tu te fais agresser, c’est de ta faute : tu étais prévenue que le monde était hostile), n’importe qui peut se sentir le droit de te juger et de juger de ton physique. On peut te siffler dans la rue, et tu es sensée bien le prendre car on flatte ton apparence.
Le body-shaming est l’outil de cette oppression sur les corps des personnes perçues comme femmes (je le redis, histoire de : pas besoin d’être une femme cis pour souffrir de body-shaming). Il nous conditionne à l’agression et, surtout, à la non-réponse face à cette agression.
✅ Le mouvement body-positivism est EXCELLENT et s’adresses à TOUSTES. Peu importe qui tu es, ça te parlera d’acceptation de toi, de sororité, d’amour, et ce sera bien.
☢☢☢
Mais…
Je ne souhaite pas dissoudre la grossophobie dans le body-shaming. La grossophobie a une dimension supplémentaire, une couche de perversité en plus. Parce qu’une femme mince, qu’elle s’aime ou pas, sera mieux considérée qu’une femme grosse, qu’elle s’aime ou pas.
🎠 Une femme mince peut ne pas aimer son corps, éprouver des difficultés, se trouver grosse (et son ressenti est absolument légitime, peu importe sa taille) et en souffrir. Mais elle ne fera pas face à la grossophobie. Elle ne sera pas blackboulée par les médecins. Les gens ne la considèreront pas avec dégoût. Même si ELLE ressent un problème de poids (encore une fois : c’est légitime) elle n’a, aux yeux du monde, PAS de problème de poids.
La souffrance est réelle, tangible, légitime.
Mais ce n’est pas de la grossophobie, ou alors…de la grossophobie tournée contre soi-même. Le combat est réel, ancré dans la vie quotidienne, sans aucun, aucun doute. Mais ce combat, ce n’est pas celui de la grossophobie, sinon celle que l’on éprouve vis à vis de son propre corps.
☎ Quand une amie qui fait 53kg me dit qu’elle se trouve grosse, je me dis qu’elle ME trouve grosse. Quand on me parle de régime draconien pour perdre 3kg, je suis désolée, mais je soupire un peu. J’y peux rien. J’ai perdu 60kg après toute une vie au régime à me faire traiter de grosse. Et des fois, j’ai perçu comme une jalousie face à cette facilité chirurgicale.
💌 Tu vas ptet halluciner (je te le souhaite, ces motifs bleu et or sont fabuleux) mais on m’a déjà demandé plusieurs fois des informations sur la sleeve, comment se passait le parcours pré-op et post-op, etc.
Alors oui, bon, normal.
Sauf que…quand c’est une personne qui fait 65kg qui te pose la question, tu te demandes jusqu’où on peut aller pour 5kg. Je ne vise personne en particulier, tu m’as ptet posé la question et là tu te dis « oh merde », mais t’es loin d’être la seule à être dans un poids « acceptable » et à envisager la découpe de l’estomac.
Tu vois, quand on me fait cette demande particulière, ou quand on me dit « Zut, je suis pas encore au bon IMC pour subir l’opé…tu connais des trucs pour grossir ? », je sais qu’on est dans le pur body-shaming : l’histoire n’est pas reliée au poids, dans le fond, elle est reliée à l’image qu’on a de nous-mêmes.
Le surpoids est ressenti.
💌 Quand une lectrice à IMC > 40 me pose la question, j’ai même pas besoin de lui demander son poids. D’ailleurs je ne demande que dalle. Je sais. Je sens dans la question, dans la formulation, je sais que j’ai en face de moi une personne qui crève à petit feu de ne pas oser envisager l’opération. J’ai du mal à définir ce qui relève du non-verbal. Je le sens, c’est tout. Les mots ne sont pas les mêmes, la honte non plus. C’est sans doute car ça résonne en moi que je le sens aussi fort. En tout cas, entre les deux, il n’y a rien de commun.
Rien.
🐙🐙🐙
Et c’est pas grave, en fait, on s’en fout.
On a chacune notre place dans ce combat. Nos luttes sont valides, quelles qu’elles soient et je soutiens de la même manière les initiatives body-positives et celle contre la grossophobie 💟
C’est juste…deux points, reliés, mais très différents.
Et ça me fait chier qu’on cherche, sans doute inconsciemment et dans un désir d’universalisme du vécu des Fâmes, à faire rentrer la grossophobie dans un plus grand ensemble, au détriment de la pertinence de cette oppression si particulière.