Heure de réveil : 5h37 (normal)

Mon voisin du dessus a eu chaud aux fesses (et de la chance que je n’aie rien fait avec de la résine époxy et des paillettes) parce que c’étaient ceux du dessous qui ont fait chier.
Donc ils se sont pris une chasse, mais de leur propriétaire (les adultes propriétaires d’apparts ont un WhatsApp, je n’en fais évidemment par partie mais mon amoureux, oui)

J’ai dormi mais je suis encore bien malade, j’ai une sale toux MAIS j’ai trouvé de quoi parler ce matin et on va parler boulot, à la veille de la rentrée, le jour où le stagiaire de 3ème tenant lieu d’instit face à mon fils réalisera qu’il est pas prêt pour ces conneries 🥺

Allez, on y croit, hahaha, ça va être tellement sympa, cette année, je le sens !

🌲🌲🌲

Il est possible que tu sois tombé-e sur un article de la Dépêche qui parle d’un fléau abominable touchant des secteurs atrocement vitaux à notre survive : la démission silencieuse.

« Après la « Grande démission », au tour de la démission silencieuse de prendre de l’ampleur dans le monde du travail et sur les réseaux sociaux. Le but : se restreindre au strict minimum, du moins sur ce qui est inscrit sur son contrat de travail, et préserver sa santé. »

Oh mon dieu je défaille retenez moi la stupéfaction me paralyse de stupeur bon sang mais qui aurait cru que des salarié-es puissent juste exécuter leur contrat de travail ohlala mais dans quel monde vit-on ?

Oui, je l’ai fait plusieurs fois, la démission silencieuse, dont une fois NOTABLE que je vais évidemment te raconter, attention tu risques de t’énerver.

(Tu peux passer toute l’histoire en allant direct en 🎃🎃🎃)

🤖🤖🤖

C’était en 2012, je travaillais depuis 18 mois dans une entreprise, au support technique. Poste d’entrée de niveau, salaire à peine plus élevé que le SMIC, mais j’avais pas le choix, en fait.

A l’époque, ma santé était beaucoup moins précaire. J’étais quand même déjà reconnue travailleuse handicapée.

J’ai également coopté deux personnes : une amie d’un autre call center et un conn…le mec d’une pote. Deux embauches de qualité, qui ont fait partie des personnes que j’ai formées.

🤓 Je les ai formées grâce aux documents de formation que j’ai édités moi-même ainsi que des centralisations de liens et infos (type FAQ) pour expliquer les bases et permettre d’accéder aux infos sans galérer sa race.
J’ai passé des jours (sur mon temps de travail non pourri par mes clients) à faire cette documentation qui a été utilisée encore bien après mon départ.

En plus, quand je fais une FAQ, je place toujours des trucs drôles dedans, parce que c’est moins chiant.

Sur la dernière année, mon responsable avait pris la place d’un chef de projet (de manière informelle) et il a pu le faire car je faisais une partie de son boulot. Je gérais les arrivées, la formation des premiers jours, j’étais dispo en cas d’urgence car pas toujours en ligne même si je prenais encore des appels. Je prenais souvent les appels pénibles des clients pénibles et je reprenais les appels de type « je veux parler au manager ».

J’ai fait comme dans chaque boulot : je me suis investie sur le long terme. J’aimais beaucoup mon travail et je m’y sentais bien, à ma place.

🦄🦄🦄

Mon N+2 était content, tu parles, une meuf au SMIC qui fait double mission, ça l’arrangeait. Et un jour, je ne sais plus exactement la remarque qui a déclenché tout le reste (je pense que c’est dans le flou des souvenirs à pas toucher), mais le sol s’est dérobé sous mes pieds et j’ai réalisé l’arnaque. J’adorais mon boulot, mais ce mec se foutait clairement de ma gueule.

J’ai dit un jour que je savais que mon responsable irait tôt ou tard dans le service à côté, et que je voulais le remplacer.
Le mec s’est marré.
Ensuite il s’est rendu compte que j’étais sérieuse.
🙄 Alors il a dit, avec un grand sourire « Oh, on verra ».

Ok, on verra comment tu fais quand ta salariée se tient à sa fiche de poste, enfoiré.

Et c’est, solidarité avec les collègues exceptée, exactement ce que j’ai fait.

J’ai cessé de répondre de moi-même aux mails litigieux. J’ai cessé d’aller chercher des logs en base de données pour horodater fermement des actions utilisateur-ices.
(Il y avait un facteur « uploader ça avant telle heure » et on avait beaucoup de mauvaise foi des déposant-es qui nous appelaient 2mn avant la clôture), j’ai cessé mon travail de documentation.

J’ai été convoquée au bout de 2 semaines.

« Bah alors, tu boudes ?
– Non, je fais mon job
– …
– Je relu ma fiche de poste et j’aime pas qu’on se moque de moi »

« Tu boudes » mais sans déconner tu t’es cru où, mon bonhomme ?

🦝🦝🦝

Evidemment, je passais des entretiens à côté et j’avais déjà décliné plusieurs offres. J’ai fini par trouver un job où j’étais cadre et où mon salaire a fait x2.

J’ai donc annoncé ma démission, en les prenant totalement par surprise. Et il en faudrait beaucoup pour me faire rester.

💶 Genre doubler mon salaire 💶

Le PDG me convoque et m’avoue son éberluation, vu ma trajectoire dans l’entreprise.

« Laisse moi 6 mois pour trouver une solution » et j’ai dit non. J’ai pensé bien moins poli que juste non, bien vu.
Je ne suis pas partie en mauvais termes pour autant, je lui ai dit « Est-ce que tu peux doubler mon salaire ? » il a dit non, j’ai répondu « Parce que l’offre que j’ai c’est ça » et là, ce mec…

« Mais c’est vrai que tu t’y connais bien en informatique… »
J’ai dit oui, je suis admin sys/serveur/réseau et j’ai presque 7 ans d’expérience au téléphone, vous m’avez embauché pour ça, bande de branques 😡

Non, en vrai j’ai dit : « Oui, c’est dommage, c’est pas faute d’avoir demandé »

Je pense que mon état de santé a terriblement joué sur ma non-progression, et si lui ne se souvenait plus quel boulot je faisais, alors j’avais rien à faire là.

🍻 Lors de mon pot de départ, j’ai organisé un seul jeu : un Pictionnary sur le thème du boulot. Le directeur financier a été le seul haut gradé à venir et j’ai réussi à le saouler au rosé. On a joué à « c’est quoi ton taff » et il a découvert ce qu’on faisait, comme travail.
J’étais bourrée et très cordiale mais le coup du Pictionnary m’a confortée dans mon idée. Personne ne savait ce que la hotline faisait.

Parce que tout le monde s’en branle : tant que les catastrophes sont gérées, elles n’existent pas. Tu peux remonter un gros gros problème potentiel pendant deux ans, tout le monde s’en fout, et puis la maintenance c’est pour les faibles. Et un jour ça pète et là, panique à bord.
La routine.

🦖🦖🦖

HEUREUSEMENT POUR EUX j’avais coopté un Homme, un vrai. Je l’avais formé, je lui avais laissé les clés quand j’étais hospitalisée, il posait problème à plusieurs personnes de l’équipe mais j’allais me barrer. Donc bon.

Quelques semaines après, ce mec vient à la maison nous raconter sa vie, il se pose, là, dans mon fauteuil, un verre de mon whisky en main, et il dit :

🥃 « Oh a un truc à fêter ! Tu sais pas ? J’ai été promu à la place de [nom de mon ex-responsable] 2 semaines après ton départ, et on m’a augmenté de 10k€ par an hahaha. Et maintenant, il n’y a plus que des mecs dans le bureau. »
(Je n’ai pas eu un seul remerciement et lorsqu’il est rentré chez lui, j’ai dit à mon mari : « Lui, plus jamais il franchit le seuil de cette maison » (j’avais d’autres excellentes raisons, dont ce qu’il avait fait subir à ma pote, son ex)).

2 semaines, il leur a fallu deux semaines pour se décider, pas 6 mois.

L’impact a été atténué par le nouveau boulot qui me mènerait au burn-out mais, 10 ans après, j’ai encore la rage de cet épisode-là.

Femme, reconnue travailleuse handicapée, sortant d’une hospitalisation « difficile », je pouvais avoir autant de capacités et de talent que tu veux, je faisais pas le poids face au mec rigolard qui ne se posait aucune question relative au bien-être de son entourage.

Mon autre pote cooptée m’a donné des nouvelles.

Le sale type ci-dessus a pris des décisions managériales complètement pétées, mais personne n’a trop eu le temps d’évaluer les dégâts.

Il y a eu un pépin judiciaire que je voyais venir, qui est arrivé mais avec force tsunamesque. Des irrégularités ont été constatées (je peux pas trop en dire), mon ex-PDG et le directeur ont été remerciés pour laisser le Conseil d’Administration prendre les rênes. L’entreprise existe toujours mais il y a eu un sacré choc.

lA fiN de LAbOnDaNce 🙈

🎃🎃🎃

La « démission silencieuse » c’est pas juste dire qu’on fait le strict minimum. C’est devoir le faire pour préserver sa santé mentale.

Je suis estomaquée de voir qu’on peut écrire dans la presse que s’en tenir à son contrat de travail est une forme de démission. J’avais la gueule dans le cul en voyant ça hier mais ça m’a sortie de ma torpeur. Incroyable.

🤨 Faire ce qu’on te demande est considéré comme une forme de démission ?
Y’a rien qui choque ?

C’est donc NORMAL de surproduire.
Et tu comprends ça très vite en arrivant en poste. Tu as « ce que tu fais » et « ta fiche de poste ». Je n’ai eu des emploi qui respectaient ces fiches de postes que tout en bas de l’échelle imaginaire. C’est sur ce type de postes que j’ai parfois été sanctionnée pour en avoir « trop fait ».

☠️ Pile je gagne, face tu perds. Faut jamais lire sa fiche de poste sérieusement, tu sais ? Sinon…tu vas avoir des problèmes.

Mais dès que tu coûtes un peu cher, faut produire. Dès que t’es pas péonne de base, tu dois faire style. Tu organises des réunions, attends, c’est un grand pouvoir et de grandes responsabilités.

💰 Dans le digitallll on DOIT bosser beaucoup, parce que sinon, qui paye l’armée de consultant-es, hein ? Qui paye les prestataires qu’on engage et paye très cher parce qu’on est trop absurdes pour créer des postes ou juste correctement payer tout le monde, et pas QUE les cadres ?

💸💸💸

Bah c’est ton surplus de travail qui finance leurs conneries, en réalité.

Tous ces petits trucs que tu as pris l’habitude de faire « pour aider » et qui deviennent des missions officieuses, c’est du fric gagné sur ton dos par ta boîte.
🤷‍♀️

Qui travaille ? Toi. Toi, tu prends en charge une partie des missions d’un-e autre ETP (Employé-e à Temps Plein, l’acronyme déshumanise bien, hein ?), sur toute une équipe on peut économiser beaucoup avec cette mentalité.

🧐 Je ne te montrerai pas le détail, mais, sur le poste que j’occupe actuellement, j’ai une fiche de poste officielle. J’ai fait un résumé de mes activités des dernières années, la fiche de poste doit couvrir moins d’un tiers de la liste. J’ai découvert avec les procédures en cours que c’était un indicateur sérieux.

Par contre, le jour où il y a une merde, sans fiche de poste définie, c’est toi qui es en tort. Tu es en tort si tu es malade, par exemple. Tu n’étais pas là quand machin a demandé ceci et c’est ta responsabilité (alors que non).

C’est comme la fonction de cafetière-en-chef rattachées aux missions de secrétariat : en aucun cas un-e secrétaire n’a a faire le café ou ramener le petit dej, mais iel le fait parfois, et une fois qu’iel a pris le pli, ça devient une annexe au contrat de travail.

Le jour où iel arrête de faire le café, c’est comme si iel n’avait pas fourni le travail attendu : on le lui reproche. Pas toujours à haute voix, mais on va dire, par exemple, que tu es un-e tire-au-flanc payé-e à rien foutre.

👉 Ne PAS sur-travailler c’est être tire-au-flanc.
👉 Ne pas travailler gratuitement, c’est donc mal vu.

Oui, c’est une image stock filigranée mais on dirait pas trop la première scène d’un film de boules ? C’est que moi ?

☕☕☕

Et on fait des articles dans la Dépêche en mode « Ouin ouin les gens veulent plus bosser » alors qu’on en a juste RAZ LE CUL de se faire prendre pour des pigeonneaux de trois semaines 🤬

Allez vous faire foutre. Non, pas toi. Enfin tu peux aller te faire foutre si consenti, hein, ton corps ton choix.

Le pire c’est qu’une des solutions serait de mieux payer ses salarié-es. Quand on me dit « Omondieuspapossib les chaaaaaaaaaarges 😱 » j’ai envie de répondre que mon directeur vivrait toujours bien au dessus du salaire médian si on divisait son salaire par deux. Qu’est-ce qui justifie ce salaire, d’ailleurs ? Pourquoi 300% de différence entre lui et ses propres cadres ?

🦖 J’en veux à l’encadrement, aux directeurs violents, aux patrons mous, qui valorisent plus les bullshit jobs que les premières lignes.

Les premières lignes, c’est con à redire, mais c’est que le client a en premier, tu vois ? Et si tu payes mal les personnes qui répondent aux demandes, personne ne va y mettre du sien. On ne bosse pas pour l’amour de l’art ou du travail bien fait ! Sauf si ton job est ta passion, tu bosses juste pour gagner de l’argent.

Et systématiquement, les premières lignes, c’est à dire les meufs qui répondent au téléphone, aux mails, celles qui gèrent les dossiers, sont les moins bien payées et les plus lourdement sanctionnées et fliquées.

Dans ma future-ex boîte, devine qui est retourné en présentiel au boulot en pleine pandémie parce que les managers étaient en PLS à cause du télétravail ? Le flux de gestion n’a pas notablement baissé, c’est juste que les meufs (90% de femmes sur ces postes, au moins chez nous) n’étaient pas obligées de badger pour aller aux toilettes et que ça insécurisait tout ce beau monde payés 500 fois leurs salaire.

🤔 Les cadres étaient en télétravail depuis des années. C’est pourtant eux qui coûtent le plus cher pour rien branler. Mais on leur fait plus confiance qu’aux petites mains. Je verrais bien une corrélation entre la manière dont on traite les premières lignes et le manque d’engagement et de fiabilité de ces dernières…

🌵🌵🌵

J’ai été cadre, j’ai été ligne de front, j’ai bien vu la différence de traitement. En tant que cadre, on te fait confiance. Alors que « cadre » c’est juste une étiquette différente. J’ai vu des cadres dont l’incompétence me feraient presque revoir mon point de vue sur le cyclisme.

💥 Je te jure, si on me redit « on est dans le même bateau » je dégoupille et j’en fous partout sur les murs. On est absolument pas dans le même bateau.

Pour être exacte, c’est le principe de PETER, pas de Dilbert.
« Chaque employé-e tend à s’élever à son niveau d’incompétence »

C’est d’autant plus imbécile que, lorsque tu fais confiance à tes salariées, elles performent mieux. Dès que tu entretiens de la surveillance resserrée ou de la défiance, on se sent directement menacées (précarité des contrats) et on réagit.

On sait qu’on est les premières variables d’ajustement, qu’on peut sauter sur un battement de cils de la DRH. Si en plus on a un salaire de merde et que personne ne nous fait confiance, évidemment qu’on va rester au travail 8h et pas une seconde de plus. Tu crois quoi ? Qu’on va se faire chier alors qu’on nous traite comme des parasites ? 🤷‍♀️

« Démission silencieuse » ouais. C’est amplement mérité, c’est pas un phénomène nouveau, c’est juste que ça commence à monter les barreaux de l’échelle sociale imaginaire et qu’en ce moment, la valeur travail est mise à mal par ces dangereuxses anarcho-islamo-wokistes-de-la-justice-sociale. Merde, les gens veulent être payés pour bosser, maintenant.

💥 La supercherie commence à se voir, les enfants. Un jour, on va poser des questions sur les salaires des grands patrons, allez, peut-être même de mon vivant. On va ptet se dire merde, cette confidentialité des salaires en fait c’était pour pas qu’on crame le bureau.

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En faire plus c’est se faire bien voir, oui. Tu es un bon agent du capitalisme, va en paix et retourne taffer. Tu fournis du travail gratuit, tu m’étonnes que les gens soient contents ! Tombe jamais malade, par contre, parole de moi.

Merde, on s’étonne que les salarié-es suivent leur fiche de poste, on en est à ce niveau de dépolitisation…

Si ton open space est équipé d’un baby-foot, j’ai de bien mauvaises nouvelles pour toi…

Le cynisme de ces gens est effroyable. Les boss, je veux dire. J’en ai eu 2 avec une éthique, en 20 ans. DEUX. La tradition c’est que le boss soit un connard, et d’expérience, il l’est. Même s’il fait le sympa et qu’il daigne venir voir ses équipes de temps en temps en faisant livrer le petit dej, il le fait car c’est dans le guide du management.
On trahit pas un mec qui ramène (avec l’argent de l’entreprise) le petit déjeuner.

🐰 Les séminaires, réunions et restaurants d’équipe sont là pour renforcer le sentiment de cohésion et d’appartenance. Pour que tu ne puisses pas en faire moins, car en faire moins c’est plomber l’équipe dans son ensemble. C’est, du moins, ce que tu crois. Le team building c’est la mort.

En vrai, avec ces conneries d’en faire plus, tout le monde se plombe.

👉 Parce que les équipes ne comptent pas assez de personnes, et que c’est pour ça qu’on sort de la fiche de poste. Parce qu’il faudrait embaucher, créer des postes, parce qu’on en a les moyens mais qu’on préfère garder ces moyens pour surpayer les vraies flemmasses qui organisent des réunion et réclament des compte rendus d’activité hebdomadaires.

Toi, tu dois déclarer tes heures, ce sur quoi tu travailles, mais t’as aucun droit de regard sur ton directeur. Combien est-il payé ? Que fait-il de ses journées ? T’en sais rien et dans le doute, tu te dis peut-être que c’est parce qu’il est pas directeur pour rien. Et peut-être que si je bosse super bien, j’aurai de l’avancement.

T’auras pas d’avancement. On va t’augmenter de 50 balles par an et tu vas dire merci et sourire stp. Tu le sais, en plus.

🐡🐡🐡

J’ai vraiment l’impression de voir les stratégies des mecs cis violents avec leurs partenaires. Je dois trop avoir potassé le sujet, mais merde.

🍯 L’appât : le pot de miel, les promesses

⛓ Le ferrage : mise en confiance, love bombing et « team building »

🎁 Le piège : exigences de plus en plus élevées, faire passer un surplus de travail comme une mission-supplémentaire-on-compte-sur-toi, réclamer un suivi de près des moindres faits et gestes, sanctionner brutalement en cas d’absence ou de non-compétence sur une mission donnée en dehors de la fiche de poste, gaslighting, mise en situation d’échec, etc.

🧯 L’abattage : t’es rincée, ruinée, on te licencie sur une connerie ou on te met au placard le temps que tu t’en ailles de toi-même. Tu n’as plus d’infos sur ce qui se passe et tu meurs à petits feux. Ou, au contraire, missions de plus en plus exigeantes et taxation d’incompétence en cas d’échec. Burn-out, bore-out, bullshit job : on veut pu de toi et on attend que tu te casses.

Le monde du travail utilise les mêmes techniques que celles des partenaires abusif-ves. On se fait avoir par les mêmes mécanismes que dans une secte ou un groupe religieux intégriste. Et c’est normal : ces outils de coercition et de soumission fonctionnent très bien, pourquoi s’en priver ?

J’en ai lu, des bouquins de management agile de ses morts, et à aucun moment la personne à gérer n’est considérée comme une personne humaine. Un ETP, tu es un ETP. Ton directeur peut te prêter à une autre équipe, tu seras parfois donc un demi-ETP. Et ne te leurre pas : tu n’es rien de plus que ces 3 lettres.

Au bureau, je me suis souvent sentie très Playmobil. Dépendante des décisions que je ne pouvais pas discuter, déplaçable de bureau en bureau sans qu’on ne me demande mon avis, avec un placard assez grand pour tenir toute entière.

📺📺📺

Si le salaire est un sujet tabou, au moins en France, c’est pour conserver cette opacité. Parce que si on connaissait le salaire de nos directeurices, on serait déjà en train d’organiser quelques arrachages de chemise en bonne et due forme.

Je te souhaite donc une excellente démission silencieuse, ça leur fera les pieds. Et puis si ça se trouve, un jour, ce beau linge réalisera qu’il se gave sur le travail des premières lignes et que, sans ces petites mains, plus rien n’a de sens car plus aucun service n’est rendu à la clientèle.

Nan, sérieux, j’espère que tu vas rien faire aujourd’hui, que des trucs qui te plaisent ❤️