Heure de réveil : 3h10, 5h10 (chats)

Y’a eu rebondissement au travail mais je ne vais pas me faire un sale coup en en parlant. Donc je vais juste dire : je suis pas autant en PLS que prévu car je ne suis plus seule. Et…c’est pas moi qui suis dans la merde.

Comme ça me prend quand même bien la tête, je vais me moquer d’un boomer qui chouine en première page

⚠ Attention : ce billet s’avère blindé de sarcasme, je ne vais pas indiquer chaque occurrence mais je peux préciser en commentaires si tu as un doute.
⚠ Toutes les trads sont de Deepl (sauf les trads courtes)

🔒🔒🔒

Je ne connais pas Steve Price. Toi non plus, sauf si tu as vu cette magnifique une portant son nom qu’on va « analyser » ce matin.

👉 Steve Price est un éditorialiste Australien qui a fait plein de trucs de sa vie. Il est né le 13 janvier 1955 et mesure 1,62m (5′ 3¾ ») donc il est plus petit que moi, sauf si je me fie à ma seconde source qui dit 1,70m.

Il est donc Capricorne, comme un de mes ex (-5 pts). Il va passer une assez bonne journée, si j’en crois « Mon Horoscope du Jour ».

Il « pèse » 2 millions de dollars. Bon, j’ai pas précisé qu’il était blanc, conservateur et qu’il avait une gueule de con, mais tu t’en doutais, hein ?

On ne sait rien sur sa famille, ni ses études et encore moins ses diplômes. A vue de nez, ça se comprend. Qui voudrait exposer à tous qu’il a échoué aux évaluations de CE2 et fait croire à son entourage qu’il passait au niveau suivant avant de s’enferrer dans une vie de mensonges pour finir par faire croire qu’il bosse à l’OMS avec Jean-Claude Romand ? Voilà. Lui, il la joue sécure.

On en sait pas beaucoup plus mais ça situe un peu le bestiau : blanc, fortuné, éditorialiste de droite s’exprimant sur différents médias, et tu peux aller voir ses photos de vacances sur Insta si tu en as envie.

🍄🍄🍄

Ok, déjà, je suis désolée, on a dit pas le physique, mais on dirait vraiment un Mac Lesggy sous Xanax, y’a un vrai faux air et maintenant que j’ai fait le rapprochement, je vais avoir du mal à ne pas ricaner.

Si on devait le comparer à un éditorialiste français, je…ça va être compliqué parce que je vais devoir chercher qui on a en stock, mais un Christophe Barbier ça va avec tout donc on va dire un Christophe Barbier à cravate mais avec la gueule de Lesggy.

Oh pis zut, tu auras la photo sur la version illustrée du billet.

Nan ?

🐠 Donc ce type en a raz-la touffe, comme tout bon boomer. Et sa colère se dirige évidemment vers ces minorités qui font chier. Parce qu’on est la cause de la décadence occidentale, bien sûr, quand je pense qu’on fait plus de mal en respirant qu’en voyageant en jet privé, j’avoue, je suis à ça d’abandonner la lutte. A ça.

Je le comprends, on peut pu rien dire. Lui va dire qu’il y a trop de minorités dans les médias, trop de minorités dans les rues, trop de minorités tout court. Il oublie juste que rien qu’avec les femmes, IL est en minorité. Chaton.

Le mec est éditorialiste, a ses propres émissions, écrit partout où il peut mais…
ONPEUPURIENDIREUH !!!

C’est précisément l’objet de ma moquerie cathartique du jour.

🍅🍅🍅

L’édito :

Steve Price – Home Truths (c’est donc une colonne dans le Herald Sun)

« Le Herald Sun est le journal qui a le plus fort tirage d’Australie avec un tirage quotidien de 551 100 exemplaires et 1 500 000 lecteurs quotidiens »
(Wikipedia)

Il continue dans l’entête par :
💧 « J’en ai marre d’avoir honte d’être un homme blanc anglo-saxon plus âgé, d’avoir l’impression que je n’ai pas ma place dans le débat. »

Et il pose son gros titre :
💧 « I’m old, male, and canceled »
💧 « Je suis un homme, âgé et cancelé »

Dire tout ça dans un journal qui tire 550 000 exemplaires par jour, j’avoue, ça a un potentiel comique inépuisable 🤭

Cela dit, le Herald Sun a un cookies wall (en gros « désactive les cookies ou je te montre que dalle »), peut-on parler d’auto-cancel ? J’ai essayé d’y accéder, j’ai trouvé un article, et il est derrière un paywall. J’ai même pas envie d’essayer de faire sauter le paywall, à ce niveau.

Je ne peux donc pas vérifier l’origine de l’image, mais différents médias (le Guardian entres autres) évoquent cette une, donc on va dire qu’on l’a pas rêvée et que les gens du Guardian ont au moins un abonnement au Herald Sun.

🦆🦆🦆

Le Guardian dit d’ailleurs :

« Price s’est présenté comme faisant partie d’une minorité d’hommes blancs qui ne pouvaient plus exprimer leur opinion.

Les données de Media Diversity Australia contredisent la thèse de Price selon laquelle les Blancs sont minoritaires et que leurs opinions sont réduites au silence.

Son rapport de recherche 2020, intitulé Who Gets To Tell Australian Stories, a révélé que plus de 75 % des reporters et présentateurs de télévision sont d’origine anglo-celtique. La proportion était plus élevée pour les réseaux commerciaux.

Environ 70 % des journalistes de télévision considèrent que la diversité dans leur secteur est faible ou très faible, et un répondant sur huit issu de la diversité culturelle et linguistique a déclaré que son origine avait été un « obstacle à la progression de sa carrière ».

Mariam Veiszadeh, directrice générale de Media Diversity Australia, a déclaré que les données montrent que l’affirmation de Price « ne tient pas la route en ce qui concerne la représentation des médias d’information et d’actualité ».

« Comme le dit le dicton, l’égalité ressemble à l’oppression pour ceux qui sont habitués aux privilèges« , a-t-elle déclaré. »

👻CHEH👻

Ce mec ne se rend même pas compte qu’il écrit sur une page entière du plus gros quotidien australien pour dire qu’il ne peut plus s’exprimer nulle part. C’est presque magique, on en est au niveau du mec qui estime que 97% de la population mondiale est composée d’hommes blancs cisgenres hétérosexuels et que les minorités ont qu’à fermer leurs gueules.

On l’a déjà chiffré ici, mais les hommes blancs sont vraiment en minorité. Numérique. Parce que pour aller chouiner à la liberté d’expression, là, ils sont tous là. TOUS !!!

Je veux dire…tu vas dans le désert, au beau milieu du désert, tu chuchotes « J’aime pas trop trop ces gens » et un mec blanc pop par magie pour te dire « pas tous les hommes ».
« Pas tous les hommes » ça veut dire « Pas tous les hommes blancs », bien sûr, les hommes racisés représentent tous une menace, des fois qu’ils viendraient à cheval enlever toutes les femmes de ton bled.

Mais le blanc est universel, tout comme le masculin, tout comme la cishétéronormativité 💘

Si Saint Exupéry avait parlé féminisme dans le désert, on aurait jamais eu le Petit Prince !

🤔 Sa fé réfléchire.

🌷🌷🌷

(Je me marre encore un peu et on continue.)

🌷🌷🌷

« Résistance is futile, the vocal minorities have won »
« La résistance est futile, les minorités bruyantes ont gagné »

📢 OUI
📢 MERCI
📢 TU PEUX TE BARRER MAINTENANT !
(Ou tenter d’aller au milieu du désert pour faire une réunion Tupperware avec tes potos, j’ai une super astuce de vie pour les attirer…)

Je suis assez partagée entre franche hilarité et désespoir infini sur ce texte que j’ai lu et qui comporte beaucoup de références à des médias australiens que je n’ai pas envie de chercher.

Notons à la fin le :

« Des clubs de golf qui suppriment le tee-box des femmes, des toilettes non binaires dans les pubs, aucune publicité télévisée ne peut être réalisée sans une personne de couleur, une personne d’origine asiatique et un nombre égal d’hommes et de femmes ou un couple de même sexe. »

(« Le tee box est la zone tondue de près qui englobe les marqueurs de départ, et ses limites sont fixées par la taille de l’herbe. La zone de départ est la partie où vous êtes autorisé à frapper votre balle, et ses limites sont fixées par les marqueurs de départ. »)

😱 LE SEUM EST INTENSE LES ENFANTS !!! 😱

⛳⛳⛳

Ok. Bon. Un autre café me permettra peut-être de cesser de rire nerveusement.
(non)

Un mec blanc se plaint qu’il est cancel dans une tribune potentiellement lue par 1,5 millions de personnes par jour, j’avoue, c’est audacieux.

C’est comme si je heu…


(je checke mes privilèges, j’arrive)

…disais que je ne peux pas porter de jupe alors que je n’ai aucune intention d’en porter ?
Me plaignais de me faire mater par les condés alors que je ne me fais pas contrôler ?
« Le trafic de drogue c’est honteux, avant les flics faisaient leur boulot, mais voilà, voilà, l’épidémie de droj est de leur faute »
…Nan désolée, je cale sur les exemples, j’ai pas vraiment l’habitude

🤓 Ah, si, c’est comme quand les TERF se plaignent qu’on ne parle QUE des personnes trans alors que c’est elles qui en parlent sans cesse ?

Ou alors la maire de ma ville qui dirait que c’est un peu lassant de gagner au premier tour à chaque fois ?

Je suis navrée, je fais vraiment de mon mieux mais j’ai du mal à me glisser (brr) dans la peau d’un boomer revanchard.

Le manque de cohérence, la faille logique extraordinaire, l’audace de celui qui n’a rien à perdre parce qu’il est déjà blindé, l’aveuglement qui fait oublier qu’on a une grosse trace de merde sur sa chemise ? Le mystère habituel.

🦋🦋🦋

En tout cas, c’est drôle et pathétique. Les soubresauts d’une classe absolument pas en voie de disparition mais qui se sent si seule, maintenant que les dominé-es ont pris la parole.

Cette page est magistrale en tout cas, elle illustre à merveille l’entitlement (« le droit à » ou « être dans son bon droit ») faussement agonisant de ces gens habitués à tout contrôler.

Mec.
Tu es raciste. Sexiste. Transphobe. Homophobe. Sans doute d’autres trucs en *phobe.
Je conçois que ça soit très étrange que les minorités sur lesquelles tu tapes, que tu exploites, que tu ignores de toutes tes forces, se mettent à prendre un peu plus de place. Mais genre un peu.
On doit avoir 2% de prods Netflix qui sont « inclusives » et tu vois tous les petits blancs comme ça dire « Ouin ouin je peux plus aller mater mes séries sans voir des productions LGBT+ friendly en suggestion, je souffre »

🌏 Moi, tu vois, c’est ta sale gueule réjouie de boomer qui « s’est fait tout seul » et qui pense que le monde est à lui qui me fait souff(rire). Le monde a jamais été à toi, connard, le monde n’appartient qu’à lui-même et au Néant. Le monde il en a rien à foutre de Mac Price né en 1955, même si il pèse 2 millions de dollars. Le monde, il va exploser tôt ou tard, m’est avis que tu es tout aussi dispensable que chaque autre personne vivant ici-bas.

💧 « Au secours, je ne peux plus prendre toute la place, mes couilles de cristal vont éclater !!! »

🐬🐬🐬

Ne pas pouvoir parler, c’est pas ça. Ne pas pouvoir parler, c’est par exemple savoir que ce billet me vaudra encore du shadowban (publication mise en retrait, moins visible) parce que je suis féministe.

Ne pas pouvoir parler, c’est devoir supprimer mes posts « Salut je suis féministe, qui veut boire un café ? » sur les groupes Facebook de ma ville car j’ai eu trop d’insultes et que je me suis sentie menacée.

Le canceling ? Je l’ai vécu lorsque mon employeur a réalisé qu’une personne recrutée comme travailleuse handicapée pouvait poser des arrêts maladies et m’a, donc, mise au placard car « On sait jamais si t’es là ou pas » si je suis en arrêt ou « Tu organises tes arrêts » quand je préviens de mon absence. Toujours perdante.

Le canceling, je l’ai vécu lorsqu’on m’a discriminée au travail en tant que femme en me proposant un salaire de misère.

Le canceling, ça a été de me faire tabasser car un camarade de classe avait tenté de m’agresser précédemment, que je l’ai dit, et que je suis venue un jour en jupe.

Le canceling c’est les menaces physiques directes pour que je me taise.

Le canceling, c’est PAS quand on te dit que tu es raciste. Parce que tu es raciste. C’est un fait. Alors on te le dit. Est-ce que tu as eu PEUR pour ta vie ou ton intégrité physique, peur pour ta réputation de mec de droite, peur qu’on t’empêche de dire des trucs racistes ?

Manifestement, si tu es publié, tu n’es pas cancel. Tu es anté-cancel, c’est à dire que tu parles beaucoup, beaucoup trop.

🦔🦔🦔

Non, t’as pas peur. Tu sais que tu es dans le camp des dominants. Tu sors des énormités depuis 30 ans et personne ne t’a encore mis en prison. Tu peux dire dans un journal à gros tirage qu’il y a trop de personnes racisées dans les publicités. Personne ne vient te péter la gueule, tu as écrit ton truc, tu l’as envoyé, un illustrateur t’a même fait une choulie image pour aller avec.

Ah par contre, ce qui fait tout bizarre, c’est que maintenant, les minorités ont le DROIT de s’exprimer. Et ça, je le comprends bien, ça t’arrange pas, mais alors pas du tout.
Avant, tu pouvais faire des saillies misogynes, racistes, homophobes, tout le monde riait de bon cœur avec toi (parce que les autres avaient pas le droit de l’ouvrir).
Maintenant, quand tu dis de la merde, on te dit que tu dis de la merde, parce qu’on en a la possibilité et le droit.

Je comprends, tu es tout perdu, c’est le grand âge (note à mon lectorat 65+ : je réponds ça car il dit lui-même que le critère de l’âge est déterminant, je ne me permettrais pas, sinon), il s’est passé des trucs dans le monde et tu ne peux plus faire absolument tout ce que tu veux.

Bah écoute, je m’en fous. Complètement.
T’es pas content parce qu’on te dit que t’es un connard ?
Est-ce que les personnes dont tu t’es foutues ont eu le droit de répondre à tes attaques ? Ont-elles eu leur tribune dans le Herald Sun ?
Ça m’étonnerait bien.

🦩🦩🦩

Parce que la domination est, hélas, toujours bien active. Les personnes que tu cibles sont toujours discriminées et le seront encore un bon moment. Cette tribune n’aura de sens (et encore…) que le jour où le lobby aura gagné et où tout le monde pourra s’exprimer et affirmer son identité sans crainte de violences directes en réponse.

Continue de chouiner, tes larmes seront utiles dans le désert quand tu appelleras les copains opprimés au secours.

En attendant : 🖕🖕