Heure de réveil : 5h02 (chats)

On va continuer le billet d’hier (oui, bonjour, ça va, enfin comme d’hab, toussa) parce que déjà, moi, j’étais frustrée de ne pas pouvoir tout dire hier (mais j’ai pas non plus mille ans pour écrire et le billet d’hier fait dans les 3000 mots, ce qui peut faire long), et surtout parce qu’il y a eu plein de commentaires intéressants. J’ai poursuivi la discussion en off et il y a plein de choses à dire.

Et on va élargir un peu le champ de ce dont on parle ce matin : les modalités de communication sur les réseaux sociaux.

Préambule : pour ceuxlles qui n’étaient pas là hier on parle de « Pipou » et des réactions aux messages de détresse par des « solidaire react » (le lot d’icônes qui a remplacé le « like » sur Facebook) ou des phrases standardisées comme « soutien ».

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🎂 Je ne sais pas comment tu fais, mais moi, les anniversaires, je suis une quiche. J’ai bien certaines dates que j’ai notées moi-même dans l’agenda, mais en général, c’est Facebook qui me rappelle les anniversaires.

J’ai l’impression que c’est de la triche, de me souvenir des anniversaires comme ça. Avant, je notais dans mon agenda papier et j’avais une liste des anniversaires que je reportais chaque année dans ledit agenda.
C’était chiant mais je délivrais un effort.

Quand mon agenda numérique me rappelle qu’on est tel jour, je me sens nulle de ne pas y avoir pensé moi-même. Quand c’est Facebook qui me le rappelle, je me sens comme une sous-merde. Alors que, concrètement, je n’ai pas les 457 dates d’anniv de mes contacts, et je ne suis pas assez proche de toustes pour à chaque fois trouver un truc.

Puis je ne suis pas douée, juste ça. Même en ayant le rappel, je ne souhaite pas 457 fois par an un joyeux anniversaire à quelqu’un-e. En général, je pense à mes proches et ça m’arrive quand même d’oublier.

Et j’ai laissé tomber les trucs trop élaborés, je le fais parfois mais en général je suis trop à la masse.

Alors je dis « Joyeux anniversaire » 🎂 avec des keurs. C’est aussi ce que je reçois quand c’est mon anniversaire, et ça me fait plaisir, même si le message est bateau. Comment tu veux te renouveler, année après année ?
C’est chaud de trouver à chaque fois quelque chose de nouveau, alors on dit « Joyeux anniversaire », que ce soit dans la vraie vie ou en ligne.

Il y a 13 ans, quand j’ai créé mon compte, les choses allaient un peu moins vite, j’avais beaucoup moins d’ami-es, j’avais la possibilité et le temps de personnaliser. Mais avec les années, c’est devenu une contrainte. Je n’aime pas me sentir contrainte et préfère le silence à l’hypocrisie.

Donc je dis un banal « Joyeux anniversaire keur keur » parce que je suis sans doute devenue une humaine dégénérée après toute cette vie en ligne. Mais j’y pense. Avant, j’oubliais. Là j’oublie pas tout le temps.

Je pense que tu vois parfaitement où je veux en venir.

Les modalités de communication, les règles de bienséance, les usages sont très différents quand il s’agit de vie dans les internettes. Je ne dirais pas que c’est enfoncer une porte ouverte parce que j’enfonce pas les portes tout court, mais c’est évident quand même.

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Je me rends compte aussi du fossé générationnel. Je sus ébahie de savoir qu’Internet est quelque chose qui va de soi, aujourd’hui. Je me dis merde, les personnes nées fin 90/début 2000 sont nées avec. Pour elles c’est normal, le mail, le réseau partout, la communication instantanée, pour moi c’est merveilleux. Quand j’ai eu l’ADSL chez moi en 2001 c’était la révolution. En plus j’avais un PC, et ça, en 2001, c’était pas si évident que ça. Et ça coûtait cher. Et ça ramait. Et Windows XP plantait. Fallait installer les pilotes des imprimantes à la main, et ça marchait pas. On galérait nos mères.

Cette année, j’ai branché une clé Bluetooth sur ma tour pour appairer ma souris. Et j’ai rien eu à faire. Windows 10 a su trouver les drivers tout seul.
Pure magie.

Mais ça veut aussi dire que je connais le monde d’avant, quand on écrivait à la main.

Un été circa 1991, mon père a fait pour tous les enfants une carte postale imprimée. Il a dessiné une saucisse sur un transat qui disait « Si, si, tout va bien ». On y a passé du temps, sur son vieux Mac, à faire tout ça. C’était éblouissant.
Il a imprimé les cartes et on les a envoyées.

On s’est pris une chasse quand les grands parents les ont reçues.
« Une carte imprimée ? Tu ne t’es même pas donné la peine d’écrire à la main ? »
Et ensuite on a su qu’il nous avait fait envoyer ça par pure provocation, sauf que c’est pas lui qui a pris la chasse. On raccroche le téléphone, et lui, hilare, fier d’avoir fait chier ses ex-beaux-parents, nous explique qu’on les a bien eus.
Mouais. Moi j’ai trouvé qu’on avait passé du temps, beaucoup de temps, à dessiner et faire la carte, et j’ai pas trouvé que c’était un sale tour. J’y avais mis tout mon cœur et ma naïveté, pourquoi on ne voulait pas de cette production ? C’est pour ça que je suis devenue infographiste, sans doute 😅
Dans le cas présent, mon père est un gros troll et la réponse est là.

Beaucoup de gens considèrent encore que « c’est tricher ».
Je me fais vanner, et pas forcément gentiment, parce qu’en ce moment j’ai une période electro (j’écoute encore du death metal tkt) et que « c’est pas de la vraie musique ».
C’est pas le cas de tous, parce qu’il y a de pures daubasses, comme en metal tu me diras, mais j’ai découvert de vrai-es musicien-nes (iels s’appellent tous Sven je crois) avec un vrai talent et une vibe hyper puissante en electro. Je n’ai pas l’impression d’écouter de la fausse musique quand j’écoute Infected Mushroom, par exemple.

Est-ce qu’écrire sur PC fait de mes textes de « faux textes » ? J’ai pas à gommer quand je me plante, c’est de la triche ?

Ose me dire que c’est mauvais.
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Je ne sais pas du tout à quel point c’est le cas chez les plus jeunes, mais beaucoup de personnes de ma génération et surtout des générations précédentes considèrent le numérique comme un vague truc qui marche pas et qui cause tous les maux de la planète.

Alors que le monde a juste changé.
J’adore ce nouveau monde même s’il est aussi porteur de mauvaises choses. Les données personnelles. Le harcèlement en ligne. Le stalking. La diffusion de médias volés. Et les mille autres problèmes liés à internet.

Le fossé générationnel est évident avec les boomers. On vous reconnaît direct. On a même un Neurchi de Boomers et un « Un groupe où on prétend être des boomers ». C’est pas forcément méchant, en tout cas je ne le ressens pas comme tel (mais je fais peu de blagues sur le sujet, j’aime moyen la moquerie), mais c’est significatif.

Et là, j’élève un enfant qui est littéralement né le nez dedans. Il a plus de facilité avec un smartphone que ses deux grand mères combinées. (Je viens de me faire un grand moment de panique en imaginant les deux mamies combinées 😱 c’était affreux.)

En gros, on a plusieurs générations sur un même outil. Dans mon monde, tu ne dis pas « bonjour merci au revoir » quand tu écris sur Facebook. Le « Cordialement, bisou » est même devenu une vanne. On se greffe comme des sauvages, on cause, on se tape dessus, on se lâche sans se dire ni oui ni merde. Pas parce qu’on en a rien à foutre. Parce qu’on sait qu’on peut faire parvenir un message à n’importe quel moment. On est entre la fugacité des échanges et la permanence d’autrui. T’appelle pas une personne à 3h du mat, mais tu te sens de lui envoyer un message. L’autre a une disponibilité théorique constante.

On ne s’écrit plus, ou moins, des courriers de 16 pages à la main. On réagit beaucoup plus rapidement aussi. Les informations se transmettent instantanément, sous réserve de disponibilité physique concernant la réponse. Mais on sait que le message a été envoyé à 3h02, qu’il n’est pas marqué comme « lu » mais que la personne l’a reçu.

Ce qui pose d’autres problèmes liées aux attentes qu’on a.


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Il ne va pas forcément de soi qu’on puisse cesser une conversation en cours de route pour la reprendre après. Je préviens mon interlocuteurice si je suis dans l’obligation de m’éloigner de mon dispositif intenettique, quand je sais que c’est nécessaire, mais je ne le fais pas avec les MP de groupes ou en MP avec une personne que je connais bien.

C’est le jeu : on a le droit d’être AFK (Away From Keyboard – loin du clavier) et de faire les choses de manière moins protocolaire.

Lorsque j’entame une discussion avec une personne que je ne connais pas, j’ai tendance à prévenir que je dois aller faire autre chose, et au fil du temps on s’habitue à ces « sautes » dans les messages. Je sais que certaines apprécient que je dise « j’ai un truc à faire, je reviens ». C’est devenu logique : on est toustes sur smartphone, ou presque, on envoie des messages dans les transports, du boulot, de n’importe où, et la vie réelle prend le dessus par moment. C’est normal.

Donc moi, tu peux ne pas me répondre pendant plusieurs jours, ça ne me dérange pas. Si je sais que tu as un problème de santé ou que tu vas mal, je vais faire un coucou pour savoir si ça va. Mais sinon, je sais que c’est le jeu.

Les modalités de communication sur les réseaux sont très différentes. On se permet beaucoup plus d’impolitesses car la politesse n’a plus de sens sur certains points. Sur les MP de groupe, je ne dis jamais « bonjour » et personne n’est choqué.
C’est assez difficile à comprendre pour les boomers et c’est pour ça que je ne me moque pas trop. C’est une culture totalement nouvelle où les anciens réflexes n’ont plus cours.

Que ce soit bien ou pas, finalement, on s’en cogne. Rien n’est aussi simple.
Le résultat, c’est qu’on se retrouve entre générations, sur le même outil, et qu’on ne se comprend pas toujours.

https://monsieurlaw.com/le-futur-cetait-mieux-avant

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Bah la pipounerie c’est pareil, en fait.
C’est une problématique engendrée par des modalités de communication mal définies. Elles ne sont pas mal définies par ta faute, à la base : on a un outil multiformes, complexe, accessible à presque toustes, c’est un foutoir pas possible et peu règlementé.

Sur Facebook, j’ai un ami dont je me sens très proche malgré les échanges assez rares. Je l’ai rencontré en 2005 ou 2006 à Nice, ça remonte. Il a un état de santé assez précaire, j’ai un état de santé assez précaire aussi. En 15 ans on a pu échanger, on commence à bien se connaître.
Lorsque je poste un message de détresse, je sais qu’il va mettre un « solidaire react » sur mon post, et je sais qu’il est sincère, tout comme lui sait sans doute que je suis sincère dans mes réactions discrètes non verbales. On a pas besoin de plus. Il sait que je suis compatissante, je sais qu’il est compatissant. Quand il like ou keur ou ce que tu veux, j’ai pas besoin de plus. J’ai d’autres relations en ligne qui sont de cette teneur : ami-es « en vrai » et de longue date. Pas besoin de grandes déclarations : on sait.

Il y a aussi les personnes que je n’ai jamais rencontrées mais dont je ne doute pas une seule seconde de la compassion et de la solidarité.

Et il y a les personnes qui commentent en me disant comment elles, elles ont amélioré leur qualité de vie en faisant ça ou ça. Good for you.
Certains conseils plein de bonnes intentions sont pires qu’un like silencieux. Des fois t’as juste envie de dire mais chut, steuplé, arrête les conseils, arrête de croire que ce qui marche avec toi dans ton contexte et avec tes privilèges va fonctionner avec tout le monde.

Qu’est-ce que je préfère entre :
– rien
– un conseil malvenu
– un emoji « soutien » ?

Bah ça dépend mais les conseils malvenus c’est le pire, à mon avis.


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D’un autre côté, parfois, tu veux dire quoi ?
« Bonne chance pour ta vie, ça à l’air d’être grave la merde, on va dire bonne survie alors » ?

Les choses étaient plus simple dans les forums de discussions, en fait. Là, ce que tu vois dans ta timeline n’est qu’un micron de l’activité réelle des pages et personnes que tu suis. L’algorithme choisit pour toi ce que tu vois (et ça fait chier). Donc parfois, tu vois un message sur un groupe, un message d’une personne dont tu n’a jamais lu le pseudo, et qui se livre entre une publi militante et une autre publi militante (Oui j’ai certains centres d’intérêt).

Des fois, je ne lis pas parce que je n’ai pas les ressources. Des fois je suis extrêmement touchée par le message, parce que ça me parle, ça résonne, et j’ai envie d’envoyer du réconfort. A ce moment, j’enfile mon costume de Pipou ET C’EST OK. Je comprends que l’abstention soit de mise avec les commentaires standardisées, je sais que je n’ai pas tous les éléments, je sais aussi que j’éprouve quelque chose et que je me dis que ça fera ptet un tout petit peu de bien. Juste un peu. Alors j’envoie le « solidaire react » à défaut de mieux.
Mais des fois, je m’abstiens car je sens que ma réaction ne servira à rien face à l’ampleur du problème. Qu’un « solidaire react » est indécent de par son inefficacité à répondre aux cris de la personne en détresse.

J’ai fait de belles rencontres en écrivant ma compassion, pourtant.
Mais là on retombe sur le billet d’hier, on va pas refaire le match.


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On ne peut pas deviner ce qu’attend l’autre. On peut le deviner si on lae connaît suffisamment : je sais que mon ami mentionné plus haut apprécie mon « solidaire react » parce qu’il sait que je sais. Je sais que telle autre amie ne supportera pas ça et préfèrera un commentaire un peu construit. Je sais que moi, les deux me conviennent.

C’est en fait pas tant un problème de « Pipou » que de problème dans l’expression de ses attentes. Moi, perso, j’attends pas grand chose. Je sais qui sont mes proches, qui sont les personnes qui me soutiennent, je n’ai pas besoin de réassurance lorsque je fais un message de détresse.

Mes messages servent surtout à faire sortir la peine de mon cœur. Je ne sais pas l’exprimer avec des mots qui sortent de ma bouche, parce que c’est trop difficile. C’est pour ça que la communication à l’écrit a toujours eu ma préférence. Je prends le temps de formuler correctement chaque phrase, je relis, je cherche d’autres mots, ça me prend du temps, le fait même de formaliser clairement ce qui ne va pas me suffit souvent. Mais je suis le cas simple.

Comment ne pas réagir à la lecture d’un hurlement de douleur ? J’éprouve toujours énormément d’empathie en face de ces récits, les années ne m’ont absolument pas désensibilisée. Mais je ne connais pas la personne. Je sais que les conseils non sollicités sont à éviter, mais j’ai envie de répondre comme je peux. J’évite les réponses standardisées mais je n’ai pas de difficulté à trouver une autre formule, parce que j’écris et que je pense pouvoir faire 2000 mots sur n’importe quelle thématique (si t’as envie de tester, propose).

Tout le monde n’écrit pas. Tout le monde n’est pas sensibilisée à la problématique derrière le cri de douleur. Tout le monde n’a pas le temps ou les ressources pour faire à chaque fois un truc personnalisé. C’est important, ça, aussi. Parfois, le « react » est la seule expression possible.

Par exemple, je « soutien react » souvent sur les groupes d’entraide anglophones parce que je ne m’exprime pas suffisamment bien en anglais pour répondre de manière construite. C’est parfois la seule chose que je puisse faire. Mais des fois je surmonte mes difficultés linguistiques et je fais de mon mieux pour répondre. Ça dépend.


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Sur de plus en plus de groupes, je vois en début de post [pas de conseils merci] ou autres balises sur le type de réponse attendue. Je ne dis pas que cela devrait être obligatoire parce que nique le système 🔥, mais c’est aidant pour les personnes qui veulent répondre.

Sur le groupe de parentalité dont je fais partie, certaines personnes utilisent ces balises et c’est une bonne chose, comme les TW (trigger warning – « attention sujet sensible »), malgré l’effet trigger du trigger qui a été mentionné dans les commentaires d’hier. Là malheureusement j’ai pas de solution si l’évocation d’un trigger te trigger. Honnêtement, ça m’arrive aussi d’avoir des remontées traumatiques en lisant les TW.

Toujours est il que ça me semble une piste intéressante. Je n’utiliserai pas ces balises parce que je vis bien les pipouneries et que ça me fait du bien. Mais ça devrait pouvoir être possible.

On ne sait pas lire entre les lignes, on ne sait pas ce que tu veux, ce que tu attends, ce que tu cherches à exprimer. Parfois, c’est évident, parfois moins.
Dans tous les cas, le fait de poser une situation à l’écrit fait du bien. Parfois le message se suffit à lui-même. Mais ça, on ne peut pas le deviner.


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On a parfois envie de hurler au monde qu’on le déteste, qu’il est injuste, lâche et hypocrite. On a envie de gueuler notre rage d’être malades ou en situation de handicap et on a le droit de le faire. Et on a aussi le droit de refuser les messages-type, on a le droit de trouver ça blessant et trop facile. Ça m’est arrivé d’avoir envie de hurler en lisant certaines réponses à mes posts gravissimes. Ah ouais, soutien, mon cul, au final chuis toute seule dans mon truc, ça me fait une belle jambe que tu sois désolée.

J’ai pas hurlé, parce que c’est pas forcément mon tempérament, parce que je sais que je réponds moi aussi parfois d’une manière trop légère à des problématiques complexes. Pour autant, je comprends cette immense frustration.

Parce qu’au final, like, pipounerie ou pas, on est toujours seule face à son écran. On parle au monde entier mais on est seules au monde. C’est ptet ça, le souci, cette solitude ressentie dans l’immensité d’un réseau de milliards de personnes. J’ai 457 ami-es. Combien répondent à mes appels de détresse ? Il doit y avoir au mieux 30 de mes ami-es qui lisent cette page. Est-ce que c’est frustrant ? Oui. Parce que le mot « ami-es » n’est pas le bon. J’ai 457 contacts et quelques ami-es, en réalité. Et je n’attends pas la même chose des unes ou des autres.

J’ai eu des moments de solitude infinie.
A savoir que malgré tout, j’étais seule chez moi, sans soutien, sans aide. Malgré mes posts larmoyants, au final, j’étais quand même seule dans ma tête et dans ma maison. Ce que j’ai ressenti dans ces moments c’est une frustration terrible, un sentiment d’injustice et parfois de la rancœur envers toutes ces personnes qui n’en avaient visiblement rien à foutre. Alors qu’elles étaient ptet au boulot, ou qu’elles n’avaient pas vu mon post, qu’elles ne savaient pas quoi ajouter, ou que sais-je encore.

Sauf que c’est pas si simple, c’est jamais si simple, mais des fois, la douleur est telle que tu ressens cette solitude encore plus fort. Je comprends la rage.

J’ai zéro conseil et zéro préconisation, je suis là pour dépiauter le truc du mieux que je peux. Pire : j’ai zéro avis sur le sujet. Je comprends les différentes positions et ça fait 3 jours que je réfléchis en vain à la résolution du problème. On va pas obliger les personnes à baliser tous leurs messages. On va pas interdire le « solidaire react ». On va juste compter les un-es sur les autres pour deviner et réagir, avec toute l’incertitude que ça entraîne.


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Même si c’est chiant et problématique et chiant, la question des modalités de communication en ligne est passionnante. On découvre, on crée des pathologies, des sentiments et des problématiques spécifiques aux réseaux sociaux.

On sait que Facebook et Instagram peuvent être des outils dangereux ou blessants. Il y a cet effet du « sa vie est meilleure que la mienne », l’effet selfie avec filtres, les personnes qui ne montrent que le positif de leurs vies, le FOMO (Fear Of Missing Out – la peur de rater des trucs pendant qu’on est pas en ligne), l’angoisse de la séparation d’avec le smartphone et tous les comportements de prédateurs qui savent exploiter tout ça.

Et nous, on est là, ballotées par les Standards de la Communauté. Dans le vide intersidéral de nos vies, dans nos angoisses existentielles, dans le sentiment de manque.

Ok je me suis bien foutu la déprime, on arrête là ? 😅