Heures de réveil : 2h10, 3h17 (chats, ronflement, ankylose, manque la crève pour faire un Bingo)
(Edit : une erreur s’est glissée dans ce monologue, sauras-tu la découvrir ?)
Aujourd’hui, nous allons aborder un sujet grave et sérieux : les incivilités qualifiées de la part d’une certaine partie de la population. Trop c’est trop, enough is enough, c’est le moment de lever le voile sur des pratiques à la limite de la guérilla que pourtant, trop peu condamnent alors que le préjudice est immense.
Aveuglement de la Justice ? Des coupables présumé-es innocent-es alors que tout les accuse : couleur de cheveux abstraites, démarche mal assurée, non compréhension des codes de la vie en communauté en France en 2022, sentiment d’impunité totale et pas de box WiFi à pirater.
J’ai retrouvé pour toi l’affaire d’un couple qui a passé 8 ans à subir une de ces personnes.
VOICI LEUR HISTOIRE
(Tin din !)
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Nous sommes à Alençon, préfecture de l’Orne en Normandie, 25 870 habitants moins une. Dans ce quartier paisible à quelques pas du Musée des Beaux Arts et de la Dentelle et à 208 km du Perreux sur Marne (42h à pieds), un drame se joue bruyamment.
En effet, dans cette rue habituellement calme résonnent des coups dans la nuit. Las, Yvan H. et son épouse qui a perdu son prénom dans un malheureux accident rédactionnel circa 2020 se lèvent et quittent leur chambre. Une nouvelle nuit blanche les attend. La fatigue est telle qu’iels se sont finalement résigné-es à dormir chez un de leurs voisins à qui iels sont obligé-es de verser un loyer. L’ironie est puissante, la détresse intense.
La cause ? Des coups répétés contre le mur. Comme chaque nuit, de 2h à 3h du matin, la haine résonne dans les murs, le sommeil se fait rare et chaque habitant-e du quartier de Lancrel se demande quand la situation finira par exploser.
L’objet du litige ? Un lapin, présumément tué par Mr et Mme H. peu après leur arrivée dans le petit pavillon de la rue Laperrière. La situation serait risible si les conséquences n’étaient pas aussi grave pour ce couple qui est titulaire d’une fille de 11 mois au moment de.
Car depuis 8 ans, c’est bel et bien un véritable enfer que vit le couple H.
Alors qu’il est commun de voir des troubles de voisinage s’envenimer, personne n’aurait cru possible que la situation finisse par se dénouer devant le Tribunal de Justice d’Alençon. Et c’est pourtant ce qu’il se passera, le 17 mars 2022, au grand dam des voisins qui avaient commencé à organiser des paris sur l’issue, fatale, forcément fatale, d’une des deux parties.
Il est des moments où le séparatisme empêche tout espoir de réconciliation, des moments où la colère dépasse les cultures et la barrière de la langue. Existe-t-il des personnes privilégiées, protégées, même, par l’État, qui peuvent nuire en toute impunité ? De toute évidence : oui, et c’est ici que nos espoirs d’une France multiculturelle se heurte à un mur de brique, comme chaque nuit le marteau entre 2 et 3h du matin.
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Tout avait pourtant bien commencé entre le couple H. et Mme B. Les grands parents de Mr H. lui ont laissé cette jolie maison lumineuse de 98m² + 200m² jardin, 3 chambres, 1 sdb, 2 WC, cuisine ouverte sur grand salon confortable équipé d’une cheminée, proche lycée et auto-école pour une valeur estimée à 158 970€ (frais d’agence inclus).
Tartes aux pommes, taillage de rosiers, déneigement des allées, ramassage de courrier, la courtoisie aura duré 2 mois avant que le drame ne survienne : Mme B. a perdu son petit lapin.
Ivre de douleur, elle ne voit qu’une seule réponse à ses questions : ce sont ses voisins qui ont tué le petit lapin, aucun doute n’est possible. Le lapin ne se serait jamais enfui de son jardin ouvert sur la route, Kiki était un lapin prudent, traumatisé par les véhicules motorisés, ceux-là même qui ont tué sa mère un petit matin d’hiver de 2013.
Non, Kiki a bel et bien été assassiné, mais Mme B. n’aurait « pas de preuves », selon les gendarmes qui ont refusé d’enregistrer la plainte et la mise sur écoute du couple censément criminel. Pourtant, Mme H. plantait des jonquilles peu après la disparition de l’animal qui aurait aisément pu servir d’engrais gratuit. Mr H. a sorti sa voiture du garage peu après 7h15 et c’est cet événement qui déclenchera la tempête. Des comportement suspects aux regards fuyants, Mme B. a compris le message :
Elle est la suivante sur la liste.
Face à l’aveuglement de la Justice, Mme B. décidera de prendre les choses en main, seule et d’autant plus seule que Kiki est au paradis des petits lapins.
C’est un combat de longue haleine qui se jouera durant 8 ans, une guerre d’usure qui dépassera largement le cadre de la Convention de Genève. Armes chimiques et bactériologiques, insultes, vol de colis, calomnies, injures, le couple H. vivra ces 8 longues années dans la terreur et l’inquiétude, notamment concernant leur bébé qui échappera de peu à une attaque au gluten en 2021 sous forme de « Choco BN ».
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Difficile d’imaginer motif de litige plus adorable que ce petit lapin. Malheureusement, la situation démontrera la perversité des un-es et des autres.
C’est tout d’abord 5L de désherbant versés sur les jonquilles recouvrant sans aucun doute le corps de Kiki. Puis les coups de marteau commencent. Mme B. ne reculera devant rien pour forcer ses voisins à partir. Elle s’en vantera, même, devant le Tribunal. Oui, c’est elle ! Oui, elle est guidée par la haine, mais, selon elle, « Kiki aurait voulu que je me batte pour lui ».
Insultes, crachats au COVID, dégradations, menaces et intimidation, interventions de la police sur abonnement, jusqu’ici, rien n’avait pu stopper Mme B.
Car elle est « injusticiable ». Il est difficile de ne pas penser à une mise en œuvre délibérée de la non réponse judiciaire. Comment peut-on vivre 8 ans dans la peur, comment peut-on faire intervenir les gendarmes presque chaque nuit, comment peut-on en arriver à partir de son logement à force d’incivilités ?
A croire que Mme B. était intouchable de par son statut.
Protégée par les institutions, il faudra attendre mars 2022 pour que le couple obtienne maigre réparation. Ce long combat leur permettra-t-il de vivre de nouveau confortablement ? Rien n’est moins sûr, car Mme B. n’aura même pas eu la décence d’attendre la décision. C’est en grommelant qu’elle n’a rien à faire là qu’elle est sortie de la salle d’audience.
« Oui, je l’ai fait ! Et je ne regrette rien ! Ces gens ont tué Kiki !!! Allez tous vous faire foutre ! C’est moi, la victime, ici ! »
Peu importe si le harcèlement a en réalité débuté le jour même de l’emménagement de ses voisins. Pour Mme B., ce qui n’était qu’un « petit fourgon pour leur souhaiter la bienvenue » est devenu la routine. Faire partir ces indésirables finira par devenir son seul et unique objectif de vie. De par son statut privilégié, elle ne manque pas de temps…
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Il faut parler de ce sentiment d’impunité, il faut l’intégrer dans le débat public, qu’importent les mauvais esprits qui nous dirons que c’est pas trop tôt. Ce n’est pas qu’une affaire de voisinage, c’est une affaire sociale et de toute évidence, certaines personnes devraient être tenues à l’écart de la société.
Comment expliquer, sinon, ce sentiment de toute puissance ? Les personnes comme Mme B. savent bien qu’elles n’iront pas en prison, l’onde de choc serait trop importante. Il y a une population carcérale toute entière qui vit ainsi hors les murs, sans penser un seul instant que leur liberté puisse nuire à qui que ce soit.
Pourtant, nous devons répondre de nos actes lorsque nous transgressons la loi. C’est le cas pour la majeure partie de la population, politiciens exceptés. Une personne qui harcèle ses voisins durant des années mériterait pourtant une sanction plus ferme qu’une exclusion définitive de la rue Laperrière par le Tribunal.
Pourquoi une sanction si minime au vu des faits ?
Existe-t-il des personnes au dessus des lois ?
« Je place une planchette contre le mur et je tape avec le marteau de toutes mes forces. La dernière fois, j’entendais leur enfant hurler mais ce n’est pas moi qui ai commencé. » confiera Mme B. sans aucun remords.
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C’est pourtant la décision rendue par le Tribunal : Mme B. va partir et a désormais interdiction de paraître dans la rue. Respectera-t-elle cet engagement ? Rien n’est moins sûr, selon le couple H. Et on peut les comprendre.
Les prisons relâchent chaque jour des tueurs sanguinaires mais ne peuvent accueillir Mme B. C’est ici que s’arrête la justice pour ces voisins sympathiques, qui ont rallié le pool des paris quand au pronostics sur la date du décès de Mme B.
Il est vrai qu’à 93 ans…
« On va devoir attendre qu’elle meure pour être tranquilles ! »