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Sur les groupes locaux dont je faisais partie (faut pas déconner, je cohabite pas avec des personnes pareilles), mon post/appel aux féministes de mon secteur a juste été supprimé. Si tu n’as rien vu : j’ai fait une annonce pour rencontrer les féministes de mon secteur, j’ai fait un billet dessus hier.

Edit : j’ai demandé à chaque admin la raison de la suppression, sachez dont qu’il existe un bug qui permet de supprimer aléatoirement les posts des gens sur des groupes différents en toute transversalité. Autant dire qu’en bonne admin de groupe, j’y ai cru à mort.

Pouf pouf.

On a effacé la féministe, tout va mieux 🥱

C’est les mêmes connards qui vont chouiner à la liberté d’expression en censurant les personnes « anormales » comme moi.
😱 Les personnes anormales qui sont engagées dans un combat qui, je l’avoue, est extrêmement problématique et qui constitue une menace pour la société.

🎼 Stoooooooooooooooooooooooone
Le monde est stooooooooooooone
Je cherche l’humanité
Au milieu de ma ville

Il reste une question dont on connaît toustes la réponse.

📚📚📚

🤬 Pourquoi « féministe » serait-il un gros mot ?

J’assume pleinement mon engagement, mais je me retrouve parfois à le masquer pour éviter toute la merde, comme je masque la bipolarité pour ne pas faire peur aux gens. J’ai déjà dit à une collègue qui bossait avec moi depuis 2 ans que j’étais bipo, elle m’a fui par la suite. J’apprends de mes erreurs. Tu peux être ok pendant 2 ans mais subitement indésirable.

🐦 « Je suis pour l’égalité… »
Tu es sans doute féministe
« Mais quand même, elles exagèrent »
Oh.

Trop bruyantes. D’un autre côté, aucun mec (sauf les imbéciles de Zéro Macho) ne va jamais manifester ou protester de manière violente pour une égalité des sexes et des genres. Parce qu’il l’a déjà, mais ça, c’est détail.

💣 Ce qu’ils ne perçoivent pas n’existe pas.

Regarde, j’ai eu une dame qui me répondait « vous êtes folle ma pauvre fille ». Je connais bien ma ville, je sais rechercher des posts sur un groupe, cette personne n’habite vraiment pas un quartier craignos, au contraire, c’est la bourgeoisie locale qui s’exprime, ici. Marie Mouise n’en a rien à branler de nos problèmes de pauvres : elle est probablement enfermée dans un mariage décevant depuis ses 22 ans. Décevant mais rentable, car ça la met à l’abri du besoin.

Marie Mouise est une rémora
🦈 (Rappel : les rémoras sont les poissons qui parasitent les requins pour picorer entre leurs dents, ici les requins sont les cis dudes et les rémoras les meufs qui protègent le patriarcat, c’est une trouvaille de cette page dont je suis assez fière et tu peux l’utiliser librement car l’image est parlante : à tout moment, le requin peut manger ses rémoras, et il s’en envoie une de temps en temps)

🐦 « Je n’ai pas de problème donc tout va bien »
La mentalité de la win 🎉

🐦 « Je comprends votre combat mais je ne me dis pas féministe, pourquoi vous coller des étiquettes ? »
Celle ci elle est compliquée et c’est la seule à qui j’ai répondu de manière argumentée.


🐇🐇🐇

Je suis féministe parce que je m’engage et j’ai un système de valeurs qui font que ne pas m’engager est impossible. J’estime mon combat juste car il ne nuit à personne sauf aux mecs qui vident pas le lave vaisselle, aux violeurs, aux prédateurs, aux conjoints toxiques…oh wait…🤔

🦝 C’est vrai qu’on doit pas dire de mal des hommes. Ça les contrarie et après ils sont violents. La violence des réponses à mon annonce féministe le prouve. Des menaces déguisées, de « l’humour », de la moquerie, beaucoup, et des posts où Jean-Nuisible se sent pu pisser tellement il se trouve corrosif et subversif.

👉 La violence de la suppression de mon annonce est également significative : on ne parle pas de ces choses là dans un groupe normal. On parle de ces choses là mais uniquement entre nous, parce que la liberté d’expression en fait ça dépend. On va comprendre le mec qui me parle comme à une merde, après tout, il est offensé, on ne va pas comprendre que je lui éclate la gueule. Verbalement. Sans insultes. Juste du sarcasme, plein.

Sur ce groupe, j’ai vu passer des publications tout à fait racistes 🤢
On est dans une ville assez calme mais y’a quand même des « jeunes racailles » qui représentent une menace. Alors, on va les appeler des racailles, on va parler de leurs origines ethniques en se demandant si on postule demain à l’Observatoire de la Criminalité ou pas.

🤷‍♀️ Perso, j’ai pas de souci avec les wesh du coin. Ils savent, je sais aussi, qu’on est tricards et mal vus. Ça m’arrive de dire du mal de la police avec des personnes que les braves gens du terroir appelleraient « racailles ». J’ai aucune peur, aucune appréhension devant un jeune à casquette, je trouve juste que le look chaussettes par dessus le jogging c’est incroyablement laid et on a pas les mêmes goûts musicaux, je pense.

Surtout, je ne juge pas.
Ils font ce qu’ils peuvent, eux aussi. C’est sans doute anormal de penser ça, mais je me dis qu’ils ont pas le choix, parfois. Ostracisés, déplacés dans leurs quartiers bien loin des braves gens, en galère de taff, cibles permanentes des forces de l’ordre, au point que le type qui avait pété notre voiture un jour a fini par se jeter dans la Marne pour fuir la police. Oui, il s’est noyé, et il y a eu des personnes pour s’en réjouir.

L’affaire Zyeb et Bouna m’a beaucoup marquée, bien sûr. Je trouve ça terrible que la prise de risque soit préférable à une interpellation. Car ils savaient bien ce qui les attendait une fois entourés de condés.


🌎🌍🌏

🙈 Mais se réjouir de la mort de personnes, visiblement, ça passe tant que les personnes sont jeunes, racisées et perçues comme délinquantes.

C’est comme ça qu’on retrouve des publications racistes tout à fait acceptées, jamais supprimées, sur ces groupes locaux. Les commentaires font bien monter la mayo, tout va bien, nous ne vivons pas dans un pays avec un léger problème de racisme.

La liberté d’expression n’est pas universelle. Se moquer de la mort de personnes, ça passe, dire qu’on milite pour les droits des minorités, c’est beaucoup trop politiquement incorrect💥

T’inquiètes, c’est tout sauf une découverte pour moi.

En réalité, je sais que les incidents sont peu nombreux mais que le Brave Gens a peur de croiser des jeunes dans la rue. C’est le biberonnage CNEWS, ça. Bouuuuh la banlieue, bouuuuh les jeunes avec des casquettes !

Anecdote que je partageais hier : en 2012, ma demi-sœur a refusé d’aller à notre mariage parce que « c’est trop dangereux chez vous » (elle habite en province). Elle a préféré se payer un voyage en Thaïlande pour elle et son sac à dos et est venue me dire qu’elle se sentait beaucoup plus en sécurité seule à Bangkok que dans mes rues malfamées du Val de Marne. C’est ça, le biberonnage aux infos de merde et les idées reçues de merde. Mais moi je me sentais plus en sécurité sans elle, donc sans rancune.

(fun fact : un tueur en série nommé Jacques Maire habitait à moins de 2 km de chez elle, un second, nommé Nadir Sedrati, vivait à peine plus loin…mais ma ville de banlieue est pire. Cela dit on a eu un crime bien glauque aussi il me semble…)


🍄🍄🍄

Ok, on a pas mal voyagé dans le hors sujet.

🤔 Pourquoi le mot féminisme est un gros mot ?

Parce que si on supprime nos mots, nos appellations, on nous empêche de parler tout court. C’est comme les étiquettes et les cases, ces trucs que les gens refusent à tout prix. Et pourquoi ?

👉 Parce que le fait d’être blanc, cisgenre, hétérosexuel-le, ça n’a pas besoin d’étiquette : c’est la norme (pour eux). Les définir précisément est considéré comme insultant. Si tu dis à une personne que oui, mais elle est blanche, elle va couiner comme cette espèce d’avion de merde que j’avais pris pour l’Enfant, dont le bouton est beaucoup trop sensible et qui hurle un truc strident et insupportable qui est sensé évoquer un décollage.

« Tu es blanche »
Oui, je suis blanche.
Ce n’est pas une insulte, c’est une réalité : je suis blanche. Mais si on censure à force de cris cette appellation, si on dit « il n’y a que la race humaine, prends moi par la main et on gambadera dans les champs », on efface le racisme. Virtuellement.

☢ Si il n’y a qu’une race humaine, alors le racisme n’existe pas.
☢ Si on refuse les étiquettes, on efface le combat.

Sur papier, on est sensées être égales. Les femmes ont le droit de vote, elles peuvent ouvrir un compte bancaire et la parité existe. On est protégées par la loi, par les forces de l’ordre, on peut porter plainte et gagner.
Sauf qu’on sait bien que ça marche pas comme ça. Mais comme c’est écrit, le combat est annulé : on a l’égalité, virtuellement.

C’est une stratégie de détournement d’attention assez efficace. On dilue les combats dans la soupe universaliste et ils disparaissent par magie.

☢ Si on interdit le mot « cisgenre » par exemple, on interdit aussi le mot « transgenre ».
Pour une raison mystérieuse, appeler une personne « cis » est également archi-casse-gueule et peut donner des résultats éblouissants de bêtise.

« Je ne suis pas cis.
– Tu es quoi alors ?
– Je suis normal »

Bingo 🎊


🎯🎯🎯

On en revient à l’altérité.

L’homme est l’option « par défaut ». L’homme blanc cis blabla l’est encore plus. On peut ajouter pas mal de qualificatifs, ça marche toujours.

🍐 Une poire peut être sucrée, juteuse, filandreuse, farineuse et tout ce que tu veux, ça reste une poire. Sauf que les poires, elles me font pas chier à hurler à l’agression quand j’ouvre mon grand bec.

On est dans un monde où, même minoritaire, les blancs, cis, hétéro, neurotypiques et tout ça sont la case cochée par défaut. Si je lis un texte et que je découvre que c’est une autrice à la fin, je suis surprise. C’est con, hein ? Mais je suis surprise.

⚠ Mais attention ! Cela ne concerne que les dominants.

Eux peuvent te donner des étiquettes.
« Racaille », « Folle », « Meuf aux cheveux bleus », « débile », « inutile »…. « woke » et « SJW »
🤔 Tiens, le « J’ai un ami noir » ou ‘J’ai un ami gay » c’est pas des étiquettes en rab du tokenisme, ça ?

(Le tokenisme c’est de dire « j’ai un ami noir » ou « cette entreprise embauché une personne en situation de handicap pour les 6% obligatoires, regardez-là, on dirait pas qu’elle est handicapée, hein ? » pour se dédouaner de ses pratiques oppressives)(C’est une explication très simplifiée)

⚔ On peut parfaitement utiliser des termes péjoratifs sur les personnes en situation de domination. On peut dire que toutes les féministes sont des hystériques et ça ne pose problème à personne. On peut se réjouir de la mort de « racailles ». On peut dire que les antifa sont de jeunes dégénéré-es qui ne respectent rien, on peut dire que les militant-es antiracistes sont coupables de racisme anti-blanc, que les wokistes pratiquent la cancel culture même si ils ne savent pas ce que ça veut dire.

Mais pas touche à papa. On ne peut pas lui dire qu’il est blanc. On ne peut même pas lui dire qu’il est un dominant.

Ce sont ces gens qui ont inventé la cancel culture, en réalité, et bien avant internet.


🙊🙊🙊

Bah………..tant pis 🤷‍♀️
J’en ai rien, mais alors RIEN à carrer des atermoiements de ces pauvres hommes opprimés par des personnes qui réclament leur part de gâteau ou le minimum de respect.

👉 Surtout, si un-e blanc-he se sent gêné-e quand on lui dit qu’iel est blanc-he, c’est un indicateur sérieux de racisme, au moins enfoui sous du déni.

Alors, quand tu sens que tu entres en dissonance, tu as plusieurs choix :

🔹 Accepter cette dissonance et la laisser vivre sa vie
🔹 Se questionner sur ce malaise et en tirer des conclusions
🔹 Vivre dans le déni et se sentir insulté quand on pointe du doigt le problème.

En réalité, les réactions des tocards de l’extrême que j’ai subies hier font partie de ce déni.
❓ Si tout va bien pour moi, il n’y a pas de raison de changer. Le monde valide mon fonctionnement, le système n’a plus de secret pour moi, ce sont aux autres de s’adapter, même si c’est moi qui, en réalité, suis en minorité.

🦄 Et je peux le comprendre, ce déni. Quand je me suis fait Matrix la gueule à base de pilules arc-en-ciel ça a été assez violent et plombant. Ma vie a complètement changé et c’était pas simple de me rendre compte que je me plantais sur un certain nombre de certitudes. Mais je savais que ce combat était le mien, alors j’ai fait des concessions, plein, j’ai changé, énormément, ça a été et c’est encore très difficile mais je me sens bien dans cet engagement, je sais que je suis à ma place…


🌈🌈🌈

Je suis féministe.
📢 JE SUIS FÉMINISTE ! 📢

Je suis fière de l’être, je suis fière du peu que je réalise, je suis fière d’avoir des projets, des envies, des idées, je suis fière et surtout, je suis LIBRE.
C’est ce que j’ai gagné de plus précieux en féminisme : je suis libre. Je suis libre de m’aimer, ou pas, libre de faire des enfants, ou pas, libre de dire à mon mari quand il déconne, libre de hausser le ton face à des propos inadmissibles.

Je suis libre de vivre mon féminisme tel que je l’entends. C’est une route sur laquelle il y a des pièges, des obstacles, de la violence, je le sais et je l’accepte. Je me suis plantée, avant, et je me planterai, après.

💕 Pour moi, cet engagement militant c’est de la joie et beaucoup d’amour. J’ai rencontré des personnes incroyables, j’ai découvert des milieux, des pratiques, des modes de vie différents du mien, j’ai appris bien plus en militant que dans mes cours.
Mais c’étaient des cours d’administration réseaux, systèmes et serveurs, donc c’est pas difficile 😅


🍘🍘🍘

Hier, j’ai fait de longues réponses à plusieurs personnes. Je sais que certaines ont été surprises de constater qu’en réalité, je n’étais ni agressive ni dogmatique. En vrai, je suis un vrai gros Bisounours. Les amies le savent.
Certains ont aussi constaté que je n’étais pas hideuse, que j’étais mariée avec un mari heureux de sa condition, que j’avais un enfant, que j’avais en fait plutôt une belle vie. Totalement anormal pour une féministe, hein ? Loin de l’image de la vieille à chats haineuse qu’on nous vend, en tout cas.

J’ai ainsi pu expliquer qu’en tant que victime qui va mieux, je souhaitais tendre la main et apporter mon soutien. Je m’en suis sortie, c’est à mon tour d’aider.
🤷‍♀️ Qu’est-ce que tu veux répondre à ça ? Que je suis hystérique, bave aux lèvres ? Nope, avec ça je passe du côté Bisounours de la force et j’ai encore tort. On est pas à une contradiction près, hein ?

Je m’engage car j’ai envie d’aider comme je peux. Je souhaite utiliser mes propres privilèges pour en fait bénéficier les autres. Je le vis bien, et pour être honnête, c’est une vraie source de joie que de me sentir enfin en accord avec mes convictions profondes.

☠️ Féministe n’est pas une insulte. Elle l’est pour les anti-féministes, et euxlles, je les emmerde tout en ressentant de la pitié.


🐓🐓🐓

Le monde doit être super triste pour ces gens.
A se sentir menacés en permanence. Menacés par le COVID, menacés par le gouvernement, menacés par les « jeunes de banlieue », menacés par les islamistes et les wokistes, menacés par l’inflation, menacés par la perte d’un emploi et la banqueroute. Ces gens sont menacés par le capitalisme et les injonctions patriarcales, en vrai, mais pas touche au système.

A mon sens, c’est un cercle vicieux. Les personnes galèrent dans leur vie, se replient sur elles-mêmes, se méfient ou sont désagréables avec les autres, mais s’indignent quand leur voisin fait la même chose, parce que « oui mais moi c’est pas pareil ».

Le monde fait peur, je suis d’accord. Est-ce une raison de tirer à vue sur les différentes, les anormales ? 🔫

On se retrouve avec des personnes tellement méfiantes qu’elles en deviennent seules même accompagnées. Si tout est une menace, normal que tu te sentes pas épanoui dans ta vie 😓

Mes menaces, je les connais. Je m’y suis confrontée, j’ai subi aussi. Mais je n’en ai pas peur, parce que j’ai vu la réalité en face. Des fois les gens sont méchants, et bien souvent, non. Je préfère aimer plutôt que de haïr.


🐠🐠🐠

Dans tout ça, je me rends compte que le féminisme est difficile à gérer au quotidien (à cause des réactions de haine) mais qu’il est infiniment plus sain et satisfaisant que le réactionnariat outré des gens qui ont peur.

Donc je ne leur en veux pas, d’être aussi agressifs. Je les plains, parce que leur vie doit être vachement pourrie, au fond, mais je ne leur en veux pas.

Maintenant, je vais pas chercher à m’en faire des amis, hein, faut pas déconner. Je veux bien être sympa mais j’ai mes limites. J’ai juste envie de comprendre ce qui les rend si malheureux, car ce type de pensée n’émane pas forcément de gens hyper à l’aise dans leur vie.

Si le féminisme est un blasphème, c’est un blasphème nécessaire.