Savais-tu que Scott Cawthon, le créateur de Five Nights At Freddy’s (FNAF) était un fervent chrétien et avait développé des jeux et des films d’animation religieux ?
“Les projets religieux les plus notables de Cawthon comprennent Pilgrim’s Progress (2012) et The Desolate Hope (2012). Basé sur l’allégorie religieuse, Pilgrim’s Progress est un jeu de type JRPG avec des ennemis tels que Belzébuth, Apollyon, Shame et Giant Despair. The Desolate Hope est un jeu de rôle descendant avec des batailles au tour par tour. Se déroulant dans un « paysage industriel sombre, maussade et tordu », l’histoire dystopique suit une cafetière robotique qui doit sauver un fœtus utilisé comme spécimen scientifique.”
(Wikipédia)
(Ne fais pas de commentaire sur l’IVG, ne fais pas de commentaire sur l’IVG, allez, maîtrise-toi, tu peux réussir !)
Avec Pilgrim’s Progress, un jeu basé sur la nouvelle du même nom, écrite par John Bunyan et publiée en 1678, on est pas sur du violent : on prie, on soigne, on bénit ou on fuit. Le jeu peut être obtenu en cliquant sur le lien habilement dissimulé sur le mot “lien“.
Je ne vais pas faire la liste de tout, et certainement pas parler de la cafetière robotique qui sauve un fœtus, on a pas le temps. Tout ce que tu as besoin de savoir c’est que Scott Cawthon s’est pris 10 ans d’échecs dans la face avant FNAF, qu’il a développé par dépit. Vu l’histoire de FNAF, on est vraiment loin des messages de paix du Pèlerin en Vadrouille.
Scott en a plein le cul après son dernier échec qui se prend des critiques extrêmement mauvaises : le jeu Chipper & Son’s Lumber Co, sorti en 2012 donne pas vraiment envie. Enfin, moi, j’ai absolument pas envie d’y jouer.
Noooooooooope nope nope. C’est flippant. On est d’accord que c’est flippant ? Déjà c’est un castor, et on connaît bien, les castors, c’est à cause d’euxlles qu’on a un président tout pété, en plus t’as vu les dents de ces bestioles ? Nope nope nope.
En revanche, un des reproches concernant le chara design en provenance directe du purgatoire de l’animation 3D va faire tilt : Scott tient un truc. Scott a réussi à faire flipper les gens avec des foutus castors. On lui a même reproché leur ressemblance avec des animatronics. Et là, BLAM, l’idée du siècle.
Les animatronics, ce sont des machines/robots conçues pour réaliser des trucs qu’on peut pas faire facilement sans. Genre les gros dinosaures dans les films : si c’est pas pur effets spéciaux, c’est presque sûr que ce sont en réalité des ossatures métalliques motorisées qui permettent à un costume de bouger tout seul. Outre-flaque, on trouve des restaurants avec des animatronics pour divertir les enfants. Le plus célèbre étant Chuck E. Cheese…
…et son rock band des enfers :
Franchement, les gamins des années 90 étaient tout chelous, ces trucs ont eu un gros succès malgré le malaise certain provoqué par ces créatures. On va pas vanner les étasuniens, j’étais vivante dans les années 80 et 90, t’en fais pas, on a eu des trucs vraiment craignos nous aussi. Sans déconner, juste nos ministres, je serais nous, j’aurais bien le seum d’avoir une bande de guignols pareils. Cette subtile allusion aux Guignols était gratuite, je t’en prie.
En France, donc, pas de resto à thème dans ce style (j’ai trouvé une pizzeria robotisée mais ça rend pas les mêmes services, ça donne juste une pizza à table), on peut penser aux trains fantômes avec les squelettes qui bougent tout seuls ou les mannequins qui chantent qu’on vit dans un tout petit monde à Disney.
☠️☠️☠️
On a donc un Scott en PLS mais qui ne se résigne pas : ah ouais ? Ses castors font peur ? Mais, les enfants, vous ne connaissez pas la vraie peur, et je ne parle pas de celle du chômage longue durée ou de se casser un petit doigt aux US, non, on parle de la PEUR, la vraie. Vous ne le savez pas encore, mais vous allez vous pisser dessus.
Ayant moi-même créé cette page par dépit, je peux comprendre Scott Cawthon : quand t’es blessé-e, des fois, tu fais des trucs surprenamment cools. Bon, je ne suis pas millionnaire, mais je ne compte pas devenir millionnaire, car après faudra que je me mange et ça va être compliqué.
Ici, Scott Cawthon a redéfini tout un pan du jeu vidéo et marqué l’histoire de l’horreur interactive. Ouais. Le seum ça pousse loin.
FNAF sortira en 2014, et se base sur un quadruple meurtre commis dans un Chuck E Cheese en 1993 par un ex-employé de 19 ans mécontent d’avoir été viré. 4 employé-es (Sylvia Crowell, 19 ans, Ben Grant, 17 ans, Colleen O’Connor, 17 ans, Marge Kohlberg, 50 ans) ont été assassiné-es, un seul (Bobby Stephens, 20 ans) survivra à l’attaque. Honnêtement ? Je ne trouve vraiment pas ça du meilleur goût mais je fais ma vieille conne, on va dire ça.
L’histoire de FNAF, en résumé : tu travailles dans une pizzeria qui utilise des animatronics, tu dois survivre 5 nuits. L’interface est simple : tu ne bouges pas, tu es dans ta loge de gardien du bouzin, avec des caméras de surveillance et très peu de batterie.
Sur chaque côté, une porte qui nécessite de l’énergie pour rester fermée (sinon le jeu se finirait direct, tu te barricades et c’est marre), et, à la demande (mais pas trop, ça coûte cher aussi), un réseau de caméras de surveillance, qui peuvent par exemple te montrer que tu vas bientôt crever :
Le jeu a l’avantage d’une mécanique simple et économique : pas de déplacement, donc pas d’environnement 3D à gérer entièrement, un système de “power left”(batterie) simplissime : tu fais un truc, ça te retire un pourcentage de ta batterie. Un terme a donc été créé pour ce nouveau type de jeu : “sit and survive”. Rester assis-e et survivre (ça me fait penser au jeu “Don’t Escape”, tiens). Le manque de latitude dans les actions de la personne qui joue augmente ce sentiment d’abandon et d’impuissance : on est juste là, presque dans la passivité, à juste essayer de survivre. Si on ajoute la flippance totale des animatronics dans toute leur malaisance, on obtient un truc qui te rend millionnaire. Scott Cawthon n’est pas un dangereux anarchiste, il peut donc devenir riche sans avoir à payer les conséquences. Pour le moment. J’t’ai à l’oeil, Scott, j’ai pas oublié la cafetière bionique pro-vie.
🐦”Après la sortie de Five Nights at Freddy’s (2014), The Desolate Hope a reçu à la fois de l’attention et des critiques pour le message pro-vie perçu dans son intrigue, bien que Cawthon ait précisé plus tard que le jeu “n’a pas été conçu spécifiquement pour l’avortement” (Wikipédia)
“Pas spécifiquement” c’est absolument pas une réponse, hein.
👻👻👻
Petit aparté, parce qu’il faut en parler : Scott Cawthon a soutenu financièrement la campagne de Trump en 2020
“Même si certains candidats avaient de meilleures choses à dire directement à la communauté LGBT et de plus belles promesses à faire, je pense que leurs positions sur d’autres sujets auraient fini par faire beaucoup plus de mal que de bien à ces communautés”.
“Je ne me suis jamais soucié de la race, de la religion, du sexe ou de l’orientation de qui que ce soit”, a écrit M. Cawthon. “Je traite les gens comme des personnes, tout le monde de la même manière, et c’est pourquoi j’ai fini par avoir un groupe très diversifié de personnes avec lesquelles j’ai travaillé au fil des ans.
(Kotaku)
Sa sortie du projet en 2021 serait liée à ce scandales, en plus d’une lassitude bien compréhensible.
🦩🦩🦩
Bref, je n’ai pas joué à ce jeu. En 2014 j’avais 32 ans, je taffais, je commençais à perdre mes mains et c’était ma dernière année de liberté avant l’Enfant donc tkt que j’enquillais des Mojito après le boulot au lieu de jouer à des trucs qui font peur. Ouais, on a quasi le même âge, avec Scott, il est de 1978, je suis de 1982. On est dans la même zone d’âge que Manu, Darmanin et Attal. On peut donc dire que, de cette génération, sont sorties au moins quelques personnes qui ont pas fait constamment de la merde.
Je peux jouer à des jeux d’horreur, je mate des trucs pas possibles lorsque je suis seule à la maison. Y’en a qui matent du contenu olé olé, moi je mate du gore et de l’horreur, fais pas chier, je fais ce que je veux. J’en suis plus à Rotten, mais j’en viens, quoi. Les jeux d’horreur m’intéressent lorsqu’ils sont psychologiques. Je sens trop venir les jumpscare et ça ne me fait pas rire. FNAF ? J’avoue tout : les animatronics me font mourir de rire au lieu de mourir tout court.
Je fais donc comme depuis des années, et je mate des let’s play. Des vidéos d’autres joueurs qui se font peur à ma place, qui vivent l’aventure en la commentant. Cela permet une distance par rapport à l’horreur, c’est facile à regarder et à encaisser, et puis je suis pas millionnaire, MOI, je n’ai ni le temps, ni l’argent pour jouer à tout ça.
Markiplier est un de ces youtubers-gamers qui pèsent (36 millions d’abonné-es). En 2014, c’est un des premiers à avoir testé FNAF. Bingo. FNAF a grimpé en notoriété grâce à Markiplier, et Markiplier a grimpé en notoriété grâce à FNAF. On marque ici l’entrée dans la phase “Let’s Play” du YouTube gaming, dans cette étrange synergie entre testeurs et éditeurs. En effet, Scott Cawthon a envoyé son jeu à plusieurs testeurs, dont Markiplier, en sachant pertinemment qu’une bonne critique le ferait décoller. Il avait aussi besoin de retours des gamers pour améliorer son concept. Aujourd’hui, les chaînes let’s play sont légion et permettent d’approcher de jeux qu’on n’aurait pas forcément pu tester autrement. Cette synergie est bien comprise et a été mise à profit, forcément.
Donc là, ça a fait “boum”.
FNAF = légende.
🐭🐭🐭
Le truc, c’est que quand tu tiens un super concept, même si c’est un truc de ouf, tu ne peux pas forcément en faire mille suites sans te répéter. Il me semble on en est à SEIZE opus, des livres, une série, un livre. Le gameplay a changé et on entre dans la Zombie Zone : un jeu de plus et tout peut s’écrouler. Comme dans Supernatural : tu t’arrêtes après 3 saisons ou tu en fais 12 de plus que ça se voit que c’est juste pour le fric ?
Pour moi, on en est à ce moment.
Non.
Pour moi, on a passé le stade zombie, mais c’est encore possible de s’en tirer pas trop mal. Je sais que les produits dérivés, c’est super chouette, que l’argent coule à flots et que Scott est désormais à la retraite (il a refilé le bébé, oui), mais on peut déjà parler de surexploitation de la franchise.
On va terminer ce billet sur le lore, l’histoire de FNAF.
ATTENTION tu vas entrer en zone SPOILERS si tu scrolles encore un peu. Si tu as envie de découvrir le lLore de FNAF par toi-même, ne lis pas. Si t’en as rien à battre, be my guest.
🥬🥬🥬
C’est l’histoire de deux mecs qui investissent dans des restaurants en. William Afton et Henry Emily. Le premier est ingénieur et fabrique plusieurs animatronics (Freddy Fazbear, Chica, Bonnie et Foxy). Il est ingénieur biclassé tueur en série d’enfants, mais ça on le saura plus tard. La compagnie est rachetée par genre Danone qui leur fait à l’envers, William décide de pourrir la franchise et de se venger. Employé dans le restaurant sous un faux nom, puis déguisé en Bonnie (le lapin), il tue 5 enfants qu’il enferme dans des mascottes. Henry se fait choper à sa place, tout roule.
Forcément, des enfants planqués dans des marionnettes, ça pue, et le resto est fermé. Et là je dis non : c’est vraiment trop compliqué, comme plan de méchant. Tu pouvais lâcher une caisse de cafards en cuisine, t’était pas obligé de tuer des gosses, espèce de monstre ! En plus, il aurait revendu les organes sur le marché noir…oh boy. Le mec avait donc des glacières, des connaissances pointues en anatomie, le temps, le matériel et le lieu pour la découpe puis le contact qui va bien pour récupérer les glacières et lui filer de la thune. Je. Mais. Bon, ok, on est déjà passé sur des trucs pire que ça, on va dire ta gueule c’est magique.
DONC ! William se sert de la vente d’organes (…) pour ouvrir une entreprise nommée Afton Robotics (sans doute un truc dans la pêche au gros) et un autre restaurant. C’étaient des organes en or massif, sans aucun doute. Et William y prend goût, bien sûr, car heu…voilà. Il veut tuer d’autres gosses. Il gère un resto avec plein d’enfants, cela dit, je peux comprendre que les cris lui fassent péter les plombs.
Le “problème” c’est que l’âme des enfants mort-es réside dans les marionnettes, et qu’une de ces marionnettes va tuer la fille de William. Tous les animatronics ont de grosses pulsions homicidaires, mais s’en prennent surtout aux adultes. Je pense que la fille de William avait un but scénaristique, pour, par exemple, pousser son père encore plus loin dans la folie.
Un autre enfant est tué, le fils restant de William, prénommé Michael, part totalement en couilles, ce qui est si étonnant.
Voici une vidéo qui raconte ça un peu mieux, plus en détail, et en français :
On va rapidement conclure par : et là, on ajoute du scénario pour justifier les suites. Et ça tue des gosses, et ça tue des adultes, et il y a des pièces secrètes pour torturer des gens, etc.
Mais désormais, tu connais les grandes lignes de FNAF et tu peux te la raconter auprès de tes enfants. Attention cependant : trop s’intéresser à leurs trucs les désactive, donc garde l’air effaré quand même.