Heure de réveil : 4h01 (chats d’anniversaire, merci, ne changez rien 😫
TW : évocation de viol et d’agressions (pas de description mais mention de ces termes)

Je suis tellement dans la merde. Je suis ramassée de fatigue, crevée, éclatée, mais nan, tsé, faut que je me réveille à 4h, normal.

Dans 6h21, j’aurai 40 ans. Je suis sensée paniquer mais bon, boarf. Je suis surtout stressée car la maison n’est pas bien rangée. Bref.

On va continuer un peu sur la lancée d’hier, en parlant drama queen.

👑👑👑

Hier, j’ai reçu un tout gentil message d’une personne suite au billet d’hier, sur les drama queen, donc. J’ai vu plusieurs commentaires soulagés et je me suis dit que c’était bien de pouvoir en parler.

L’histoire de S a retourné beaucoup d’entre nous. Il faut savoir qu’à l’époque, j’avais la vingtaine, je n’étais pas déconstruite et très « citoyenne du monde » avec les dreads de blanche (que j’ai fini par virer en comprenant que j’avais l’air con). J’aimais pas S, j’avais aucun esprit de sororité car j’avais toujours été la fille de la bande, tu sais ?

Je ne l’appréciais pas vraiment, mais je l’ai aidée, car personne n’était à ses côtés. Elle a oublié la période durant laquelle elle se remettait. Elle a oublié ma présence et continué à me traiter en ennemie par la suite. Tant pis, j’avais pas trop envie d’être sa pote, mais je savais que j’avais fait ce qu’il fallait. Je ne lui ai rien dit.

Moi, j’étais la fille qui se comporte « comme un mec », la meuf qui dit « j’ai pas d’amie fille, les filles c’est nul » parce qu’elle ne sait pas quoi faire de sa propre féminité. Celle qui se sent supérieure à ces pimbêches parce que ELLE, elle lit 🧐

Le drama c’est vraiment un truc de meufs, hein ? Jamais les mecs ne se retrouveraient à faire des conneries au nom de leur honneur.
Photo by Andrea Contieri on Unsplash

Celle qui boit plus, qui fume plus, qui fait des conneries dangereuses juste pour voir, qui provoque tout en travaillant sa nonchalance de personne qui se pense au dessus des autres.

Celle qui est…était assez masculine pour intégrer le Boy’s Club en tant qu’assistante-secrétaire-copilote-confidente. Pire, je pique les potes de mes partenaires, parce que je suis TROP COOL comme un « vrai mec ».

😬 On m’a déjà sorti ça. Que j’étais un mec, au fond.
Je suis ASSEZ CONTENTE que ce ne soit pas le cas, ou, du moins, que j’aie réussi à m’extirper de ce tombeau. J’ai la chance d’être en adéquation avec le genre qu’on m’a assigné à la naissance, les choses auraient été très différentes autrement.

Je sais qu’on est plusieurs ici sur ce modèle de « j’aime pas les filles ». Le premier argument donné, en ce qui me concerne, c’était que les filles font trop de « drama ».

[Insère ici un sketch de Florence Foresti, rémora parmi les rémoras.]

Comme on est sur le site, j’ai exhumé 5mn20 de souffrance mais t’as du bol, le contenu ne peut pas être affiché en dehors de YT. T’étais à ça !

Du coup tu as une image stock
Photo by mostafa meraji on Unsplash

 

🦈🦈🦈

En réalité, avec mon regard du double de mon âge à l’époque, je me rends bien compte que ce piège-là était un piège mortel. Je suis heureuse d’avoir réussi à en sortir. Maintenant, j’ai beaucoup plus de potes non-homme-cis et la sororité, j’avoue, ça claque et ça fait du bien ❤️

Oui, ça a un rapport avec le drama, tkt.

☠️ En fait, j’avais réussi à totalement étouffer, museler ma féminité, pour appartenir à ces clubs fermés. Déjà, c’est une question de survie. La meuf du groupe se fait souvent draguer en douce et tient une position aussi risquée que la brebis dans la bergerie des loups. La louverie ? C’est celle qui morfle en premier, celle qui prend pour les autres, celle qui doit prouver, prouver, prouver.

Je me suis retrouvée à dévaler une pente d’environ mille kilomètres en benne à ordures, pour ça. Une sorte de crash-test. J’ai survécu, j’ai été acceptée et continué à avoir des comportements dangereux pour moi-même ou pour les autres. J’ai bu, beaucoup, mon alcoolisme précoce m’a aidée à bien tenir l’alcool. J’ai fumé, un peu tout, et puis quand quelqu’un ramenait d’autres produits, j’étais toujours volontaire.

Ma vie n’avait aucune importance lorsque j’ai commencé à me comporter de cette manière il y a…28 ans.

☠️ Et j’ai été agressée, j’ai subi les potes « amoureux » qui ne le sont pas vraiment, j’ai testé de repousser les avances ou de signaler le comportement avant de me faire benner pour de vrai.

Parce que dans le Boy’s Club, faut pas croire, c’est TOI la victime principale. C’est toi qu’on exploite, pour organiser les soirées, pour faire les listes de courses, pour prévenir les gens, pour préparer l’endroit et même aller toucher la came qu’on s’inflige à ce moment. C’est pas John Bob qui va tout préparer, en fait. Et je le faisais de bonne grâce, parce que c’était à moi de le faire. Mon rôle naturel, on va dire 🤐

Tout me rappelait que je n’étais que de passage dans le club, que mon statut pouvait changer d’une minute à l’autre, que le pote pouvait devenir agresseur en une fraction de seconde.

💛 Je me suis déjà fait tabasser pour avoir signalé une agression. Nice guys.

NOT DRAMA !!!
Oedipe, l’aveugle, recommande ses enfants aux Dieux par Bénigne Gagneraux

🦋🦋🦋

Ma manière d’adhérer à ces valeurs soldées à 1€ chez Babou a été de fermer ma gueule. Je taisais tout ce qui ne faisait pas écho à cette masculinité épouvantablement toxique.

Et je ne faisais « pas de drama ». C’était bien, parce que je me rendais utile et en plus je fermais ma gueule pour faire comme les autres.

👁‍🗨 J’aimerais dire que j’ai ouvert les yeux comme ça, pouf pouf, et que j’ai découvert la vie. Mais non, ça s’est pas passé comme ça.

Ça a commencé avec la dégradation de ma santé mentale. J’étais suivie en CMP depuis que j’avais dit à mon infirmière scolaire qu’il faudrait me donner la procédure à suivre pour porter plainte contre mon agresseur.

Sans traitement car dans une période hautement volatile et toxique, en ajoutant pas mal de drogue par dessus, ma santé mentale vacillait.
👉 Je ne le savais pas à l’époque, mais mes « crises de meuf » étaient des crises psychotiques.

C’est devenu flagrant lorsque j’ai atteint la vingtaine. Par moments, je dévissais totalement, je dissociais, tout était bizarre, anormal, irréel, je n’étais plus moi tout en était moi, et je pouvais avoir des réactions assez violentes. Fun fact : j’ai longtemps attribué ces phases à de mauvaises remontées d’acide, c’est d’ailleurs ce qui m’a arrêtée car je vivais parfois des moments abominables. Mais les crises ont continué.

Alors, des fois, comme je disais hier, je pétais des bouteilles comme au bowling. Lorsque je ne pouvais pas me cacher pour bader, je devenais agressive, méchante.

🎃 L’asymétrie m’a sauté à la gueule : untel pouvait faire mille fois pire que moi, c’était moi la folle. Bon, il s’est avéré que j’étais vraiment folle, admettons. Mais eux, les mecs, pouvaient se permettre les pires des crasses, comme se piquer leurs meufs et même en faire des compétitions, s’éclater la tronche joyeusement ou s’insulter, avant de se pardonner.

Ils se pardonnent beaucoup, entre eux, hein ?

« Bros before hoes ».
Les potes avant les salopes.
Le Bro Code, celui qui régule la masculinité toxique avec des règles imbéciles et arbitraires 🔥

Les mecs peuvent se mettre sur la gueule à coup de batte et se voir le lendemain pour picoler, comme d’hab. Mais moi, j’avais pas droit à l’erreur.

Extrait du « Bro Code ». PDF si tu cliques sur l’image. Bonne chance.

🍨🍨🍨

Soit tu fermes ta gueule, soit t’es une drama queen.

J’ai tenté les deux, les deux étaient à chier.

🏹 N’empêche, j’ai appris de mes erreurs et je sais bien, maintenant, qu’être « la meuf du groupe » n’est absolument PAS un honneur ni un privilège. T’es rentrée dans la meute mais t’es pas des leurs. Donc le jour où ils auront faim, c’est toi qui sera disponible en premier.

Parler de « drama » en roulant les yeux au ciel 🙄 leur permet d’invalider absolument toute réclamation. « Allez, ça va, c’est pas si grave ». Si tu es victime de leur pote, ils ne vont pas réfléchir. Tu mens. C’est habituel, les meufs mentent tout le temps (Alors que les patrons du CAC40 ou les politiques, jamais de la vie, c’est bien connu).

Elles mentent lorsqu’elles parlent d’agression sexuelle, par exemple. Mais-non-t’as-mal-interprétééééé 🙄
Elles mentent lorsque leur mec les cogne. Mais-non-il-est-pas-comme-çaaaaa 🙄
Elles mentent pour tout, sur tout, à tout le monde.
« Je connais mon pote, il est cool alors tu mens »

Genre les agresseurs sont tous cagoulés de noir et entrent chez toi au pied de biche avant de te violer et choper ton portefeuille avant de repartir. Ou alors tu t’es garée dans un parking avec ta voiture, sombre idiote, on t’avait dit que 4% des viols sont commis par des inconnus, pourtant. QUATRE POURCENT mais à quoi pensais-tu ?

Finalement, t’as vraiment que ces options: te taire et performer comme une brutasse, parler ou te faire insulter par des mecs incrédules.

Et tu sais quoi ?

👏JE PREFERE ETRE UNE DRAMA QUEEN QU’UNE MEUF QUI FERME SA GUEULE.👏

Mais largement. Vraiment.

🍄🍄🍄

La différence est facile.

💥 Lorsque je ferme ma gueule, ça explose de temps en temps façons son et lumières et ça traumatise tout le monde. Personne ne s’attend à ce qu’une femme aussi calme que moi (je sais c’est difficile à croire vu la page mais je suis une personne calme et patiente dans la vraie vie, ça ajoute encore à la stupéfaction quand je gueule) se mette à revendiquer des trucs.
Merde, le paillasson se réveille.

🧉 Lorsque je parle de mes problèmes, ça m’aide à la fois à extérioriser et à trouver conseil chez les potes. Du coup je pète moins des câbles. J’en pète encore, parce que je suis bipolaire et c’est dans le contrat, mais c’est nettement, NETTEMENT moins violent qu’avant.

Je n’ai plus peur de « faire du drama » et parfois, je m’emballe sur des détails à la con, des trucs insignifiant. Et les copaines sont là pour me dire « Tu vas trop loin » ou « Non la réalité c’est pas ça ». Iels m’aident aussi à gérer mes crises car j’ai appris (j’en suis fière car c’est assez récent) à désamorcer mes escalades mentales. Maintenant, je dis « J’ai besoin d’aide, je crois que je repars en vrille » et puis j’explique mon truc insignifiant.

Non parce que des fois c’est juste un commentaire sur la page qui va me détruire, sans même que la personne qui poste ne se doute de ma lecture biaisée des choses. C’est souvent de vrais détails vraiment insignifiants, et j’ai honte de m’emballer pour ça.

Sauf que je ne suis pas seule, que je sais que je peux en parler, être entendue, je sais que si je crise je peux l’exprimer sans crainte.

Et systématiquement, lorsque l’orage retombe, je dis « Mais quelle drama queen celle là… ». Et c’est idiot car je n’explose plus du tout dans les mêmes dimensions qu’auparavant.

📢📢📢

C’est un truc que le féminisme m’a appris : je suis légitime, mon ressenti est légitime, je peux être aimée, appréciée, je connais l’adelphité, la sororité, je sais que j’ai ma place, ici, et qu’on m’apprécie comme la personne dysfonctionnelle que je suis. J’ai de la valeur et le droit d’être fragile. On gueule sur la pureté militante mais merde, la communauté m’a apporté les clefs de compréhension et l’amour qui me manquaient.

👻 Psychologiquement, c’est le jour et la nuit. Plus jamais je tente le Boy’s Club, plus jamais je suis « la pote des mecs », je les emmerde, qu’ils restent entre eux avec leurs compétitions imbéciles.

Je n’ai plus besoin de leur approbation et je me dispense de leur regard. Même au niveau maquillage ou tenues, je ne m’habille pas pour eux, je choisis ma tenue pour elles (et c’est la même tenue que tous les jours, tu marques un point).

C’est extrêmement libérateur. Je suis moi. Je suis moi, malade physique, malade mentale, je suis moi avec mes défauts, je suis moi et on m’aime telle quelle 💚

Plus jamais je ne tenterai le Boy’s Club, nope. Restez entre vous.
J’ai des amis hommes cis, oui. Y’en a des bien 🤣
Dans les bandes de potes IRL de ces dernières années, j’ai connu deux agresseurs sexuels. Chez les contacts virtuels…hum…ouais, ok.

🐈 Une amie chère à mon cœur est venue un jour se confier à moi. Elle m’a raconté s’être fait agresser par deux types que je connaissais, à des moments différents. L’un des deux était mon meilleur pote, qui a profité de ma nuit de noces pour « tenter sa chance ». Crevure. Je sais que tu lis pas, peut-être que ta meuf me lit, qui sait : crevure. T’es un déchet, mec, t’es la dernière des sous-merdes, j’espère que tu en chies, tu mérites rien, que dalle. Retourne dans les limbes de notre indifférence.

Aucun des deux n’est maintenant admis à la maison. J’ai fait un choix assez facile, car ça a été immédiat : je les adorais tous les deux, mais je ne veux pas entretenir une amitié avec ces personnes. La décision a été difficile, affectivement, mais c’était impossible que je ferme les yeux. Ma pote comptait sur moi, c’est à elle que j’ai pensé, pas à eux, ni à mon petit confort aveugle. Le féminisme était passé par là.

J’aurais fermé les yeux, avant. Ok, c’est pas si sûr, mais j’aurais peut-être réagi comme tous ces bros, par pur conformisme.

Et elle ? Elle fait du drama BIEN SÛR. Trop fragile, trop blessée, trop craintive, trop pleine de problèmes insurmontables. C’est faux, hein ? Je sais que tu me lis, je préfère préciser. Moi je te trouve excellente et je trouve que c’est une chance que tu m’aies confié ton amitié depuis…oh merde. Pensons pas au temps qui passe, tu veux ?

LES PLUS BELLES CITATIONS sans déconner…🤢

⏰⏰⏰

Le drama, ça peut aussi être un savant calcul. Tu connais la personne qui se retrouve toujours dans des situations insolubles, qui, soudain, est très très malade. Elle ne te l’annonce que maintenant car elle voulait te préserver. Grande dame.

Faut en parler aussi car, oui, il y a des personnes qui exagèrent ou inventent des situations pour gagner ton attention. Je parle au féminin car je pense à une personne en particulier, et il s’agit d’une femme. Mais c’est pas exclusivement féminin.

Jean-Claude Romand. Le type qui a tué toute sa famille pour couvrir une accumulation de mensonges plus gros que lui, avait très régulièrement des cancers (zéro trace de soin hospitalier ou de diag) pour éviter de rendre l’argent aux victimes de ses escroqueries.

Chris Watts, au US, a commis les mêmes gestes et tué toute sa famille pour couvrir un très très gros mensonge. Il avait aussi « des problèmes » pour se couvrir.

Le « très très gros mensonge » est responsable de pas mal de crimes familiaux de ce type. J’ai pas envie de chercher les stats mais j’en parlerai ici tôt ou tard.

🤔 Question : est-ce qu’assassiner toute sa famille n’est pas, fondamentalement, l’essence même du drama ?

Le mensonge utilitaire est périlleux mais…utile, c’est dans le mot, le trophée de l’Étymologiste d’or m’est décerné, merci, merci 🏆

Bien souvent, ces tueurs ont simulé une ou plusieurs maladies. Je re-mentionne le Münchhausen par procuration qui consiste à rendre son enfant malade pour pouvoir attirer l’attention sur soi. On en parlera aussi en détail à un moment.

Le drama entièrement fabriqué existe.
Totalement.
C’est une arme de certaines personnes qui ont envie de se faire plaindre et cajoler parce que la vie est si dure et injuste. Je me suis fait avoir régulièrement, je me ferai sans doute avoir de nouveau mais c’est devenu un red flag pour moi.

« Je ne t’ai rien dit pendant tout ce temps, mais en fait…ça fait deux ans que ma vie est un enfer » Mentir pour couvrir le mensonge. Habile. Utile. Incertain. Pourquoi ne rien dire avant ? Pourquoi faire semblant en face de sa « meilleure pote » ? Pour ne surtout pas avoir d’aide ni de conseil ? Pour laisser la situation empirer et pouvoir ainsi faire croire que ta vie est vraiment beaucoup trop compliquée ? C’est là, à ce moment, que j’ai compris les mensonges en enfilade depuis des années. Je me suis encore fait avoir.

Mais je ne regrette rien.

Nan mais on est d’accord, y’a un pattern d’injonction au silence, non ?

🐟🐟🐟

On va prendre un exemple, ici.
Les fausses déclaration de viols.

Est-ce que, parce que 3 à 4% des plaintes sont fausses, on va penser que chaque victime ment ?12

Bah oui.
J’ai les stats sous les yeux, et oui.

« En moyenne, le nombre de femmes âgées de 18 à 75 ans qui au cours d’une année sont victimes de viols et/ou de tentatives de viol est estimé à 94 000 femmes. De la même manière que pour les chiffres des violences au sein du couple présentés ci-dessus, il s’agit d’une estimation minimale.

Dans 91% des cas, ces agressions ont été perpétrées par une personne connue de la victime. Dans 47 % des cas, c’est le conjoint ou l’ex-conjoint qui est l’auteur des faits.

Suite aux viols ou tentatives de viol qu’elles ont subi, seules 12 % des victimes ont porté plainte (qu’elles aient ensuite maintenu ou retiré cette plainte).

Par ailleurs, en 2016, l’enquête « Violences et rapports de genre » (VIRAGE) menée par l’INED, a permis de mesurer le nombre de personnes ayant subi des violence sexuelles (viols, tentatives de viol, attouchements du sexe, des seins ou des fesses, baisers imposés par la force, pelotage) au cours de leur vie. Ces violences ont concerné 14,5 % des femmes et 3,9 % des hommes âgés de 20 à 69 ans.

Source : Enquête « VIRAGE », INED, 2016. »

3 à 4% de plaintes, 12% des viols font l’objet de plainte. Sur 94 000 victimes, 11 280 porteront plainte et sur ces 11 280 personnes, 4% seront de viles affabulatrice.

451 personnes sur 94 000.

0,5% de fausses accusations.

Faut-il cesser de croire les victimes au nom de ces 0,5% ?
Ai-je vraiment besoin de répondre à cette question ?

Et là, on le voit, le pattern ou pas encore trop trop ?

🌵🌵🌵

C’est donc à double tranchant, mais, oui, je crois les victimes sur parole, quitte à me « faire avoir ». De la même manière, je crois les femmes « qui en font trop ». Je me suis pas mal débarrassée de mes préjugés là dessus, car je connais le prix du silence.

Je sais ce que ça fait de ne pas être crue ou prise en considération, je ne peux pas faire subir ça à d’autres.

On pourrait croire que se taire est la solution économique. Mais en fait pas du tout. Masquer ses sentiments provoque parfois de grandes douleurs psychiques. Le faire sur plusieurs années endommage notre santé mentale. J’en suis plus que convaincue.

👉 Il est plus rentable de s’exprimer pour verbaliser le mal-être.

Sauf qu’en face, t’as des gens qui vont lever les yeux au ciel et dire que 🙄 décidément, tu as toujours des problèmes, toi, hein ? Donc tu fermes ta gueule, encore. Puis tu souffres de te taire. Puis ça explose. Puis tu es considérée comme une drama queen.

C’est quand même super malin.
On organise littéralement les pétages de câbles.
On les provoque même, parfois, parce que c’est si drôle.

Mais on refuse que les revendications soient énoncées au lieu d’être retenues fermement dans nos entrailles. En vrai, on refuse TOUTES les revendications mais on te fait croire que tu peux réessayer en étant plus ceci ou moins cela pour être crédible. Histoire de te laisser espérer une écoute attentive. Haha. Hahaha 💀
(C’est pour ça que le tone policing c’est de la merde, c’est juste un stratagème de silenciation.)

Soit tu fermes ta gueule, soit tu fermes ta gueule. Et c’est ça, le cœur du problème. On a trouvé une double méthode pour faire taire les hystériques. Quand tu exprimes rien et que tu exploses, tu es folle, quand tu revendiques, tu es folle ET trop exigeante.

Il est là, mon souci avec l’utilisation non ironique du terme de « drama queen ». On stigmatise celles qui parlent tout en stigmatisant quand même celles qui ne parlent pas. Qui sont les personnes qui profitent de ces situations ?

Pile, je gagne, face, tu perds.

 

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  1. http://femmesdedroit.be/informations-juridiques/abecedaire/fausses-accusations-de-violences-sexuelles/ []
  2. https://arretonslesviolences.gouv.fr/je-suis-professionnel/chiffres-de-reference-violences-faites-aux-femmes []